De la recherche à la start-up, le grand écart ? Pas tant que ça !

Pascal Delange
Blog · Shine
Published in
4 min readMar 14, 2018

Je suis arrivé chez Shine en tant que développeur back-end/data en octobre 2017. Avant cela, j’ai fait une thèse en physique théorique. On me demande souvent ce qui a motivé ce changement de domaine surprenant en apparence, donc essayons de démystifier tout ça !

Pendant mon passage en classes prépa et école d’ingénieur, j’ai essentiellement étudié les mathématiques et la physique (et touché un peu les bases de la programmation). En sortie d’école d’ingénieur, j’ai eu la possibilité de poursuivre sur cette voie en commençant une thèse en physique théorique, que j’ai donc préparée pendant trois ans dans un laboratoire de l’école polytechnique sur les corrélations entre électrons dans les matériaux. C’était une expérience géniale, dans un environnement où j’étais très libre de mes recherches . Et tout de suite après, j’ai donc débarqué chez Shine !

De la recherche à l’entreprise : un choix pas si atypique !

En fait, passer de la recherche à l’entreprise et au monde des start-ups était encore atypique il y a peu, mais est en train de devenir de plus en plus usuel (et, vu l’état du recrutement dans la recherche, c’est amené à continuer). Les entreprises ont aussi, de leur côté, de plus en plus l’habitude de recruter des docteurs.

En ce qui me concerne, après 3 ans passés à travailler sur des thématiques très fondamentales et avec un cycle de développement long, j’avais très envie de prendre des responsabilités sur un projet dont je vois à plus court terme l’intérêt qu’il a pour les utilisateurs.

J’ai pris quelques cours d’informatique pendant mes études, mais pour l’essentiel je me suis formé à la programmation en autodidacte, via des MOOCs et en pratiquant. En effet, comme la majorité des thèses en physique théorique, ma thèse impliquait beaucoup de simulations et de calcul numérique, et donc de programmation (beaucoup en Python, un peu en C++ et un tout petit peu en Fortran). Cet aspect de mon travail m’a plu, je l’ai donc rapidement envisagé comme piste pour la suite. J’ai aussi pris plusieurs cours de machine learning, en parallèle de ma thèse. Tout ça pour dire que même si la physique et le développement sont des thématiques a priori éloignées, les outils peuvent être semblables.

Est-il utile de faire une thèse avant une carrière en entreprise ?

Je pense en tous cas que c’est un choix tout à fait valide, et si on se donne les moyens, qui ne devrait pas être pénalisant en termes de carrière.

Avoir de l’expérience en recherche donne des compétences différentes de celles que l’on acquiert en commençant à travailler directement à la fin des études : la recherche apprend à se former soi-même sur de nouvelles compétences, à faire de la veille technologique… Mais surtout à gérer un projet qui n’a en principe jamais été mené auparavant, et dont on est responsable de A à Z pendant plusieurs années (sans nécessairement être seul dessus). On apprend aussi à le « vendre » dans des revues scientifiques, conférences… Bref, on acquiert beaucoup de compétences, qui ne sont pas forcément spécifiques à un domaine particulier.

En fait, une erreur que peuvent faire des doctorants qui hésitent sur leur évolution professionnelle est, à mon avis, d’être trop « modestes » et d’éviter des postes qui semblent au premier abord trop éloignés de leur sujet de thèse.

Pour finir — mais peut-être est-ce le plus important ! — pourquoi avoir choisi de travailler chez Shine, et pas ailleurs, après une thèse en physique ?

Après des études en maths / physique, je recevais régulièrement des mails de recruteurs de Goldman Sachs et consorts pour des postes dans des fonds, mais ce n’est pas forcément ce que j’avais envie de faire. J’avais postulé pour des postes de développeur et de R&D dans plusieurs entreprises, de différentes tailles.

Si j’ai finalement choisi de rejoindre l’aventure Shine, c’est d’abord parce que le projet me branchait vraiment, mais aussi parce que j’avais envie de rejoindre une jeune entreprise en développement rapide. Je suis maintenant ingénieur data / back-end : c’est-à-dire que je suis responsable de plusieurs fonctionnalités comme la prévision de charges et impôts pour les micro-entrepreneurs, ou la détection de fraude à la carte bleue. En revanche, je ne fais pas de développement applicatif (l’app mobile qui permet à nos utilisateurs d’accéder à leurs services bancaires). C’est un rôle qui me convient bien, et qui m’expose à des thématiques extrêmement variées. Surtout, je continue d’avoir une grande autonomie sur mes missions, tout en ayant un aspect « travail de groupe » plus prononcé que pendant ma thèse, ce qui est exactement ce que je recherchais !

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