The Kills - Doing it to Death

Fred Thomasseau
Shyne
Published in
4 min readMar 8, 2016

Pour ceux qui ont eu la malchance de ne jamais croiser la route d’Alison Mosshart et de Jamie Hince, depuis leur association de rockers la plus sulfureuse de la planète qui forma le duo The Kills, il serait temps de bien écouter autour de vous. Leur nouvel album, Ash & Ice, sortie prévue le 3 juin 2016, risque d’être une véritable tuerie. Enregistré dans le célèbre studio Electric Lady Studio de NYC et mixé par Tom Elmhirst (Arcade Fire, Amy Winehouse) et Tchad Blake (Black Keys, Arctic Monkeys), le titre annonce la couleur d’une production mortelle. Un avant-goût, avec ce Doing it to death dont le clip réalisé par Wendy Morgan exquis comme un cadavre, ne vous laissera pas indifférent.

Le hasard existe-t-il vraiment quand deux âmes soeurs se retrouvent au même endroit au même moment ? En 1999, Jamie répétait dans un hôtel avec son groupe Scarfo juste au-dessus de la chambre d’Alison, alors que la chanteuse du groupe Discount était en tournée européenne à ce moment-là. Leurs pseudos, VV pour elle et Hotel pour lui, viendraient, selon la légende, de cette première rencontre.

Leur histoire commence alors qu’ils sont chacun dans leurs groupes respectifs, lui en Angleterre, elle aux États-Unis. Ils s’envoient des maquettes à travers l’Atlantique pendant des mois, concoctent en silence leurs coups à venir, les prémices d’une créativité explosive qui séduira un des deux labels qu’ils visaient.

Musicalement fait l’un pour l’autre, diront-ils d’eux-mêmes, elle finira par le rejoindre à Londres pour enregistrer les premières productions maisons. Aux débuts des années 2002, Le Label Domino Records, le vent en poupe, notamment grâce à leurs poulains Franz Ferdinand ou Artic Monkeys, n’hésitera pas à les signer.

Cette passion à la Bonnie and Clyde engendrera au fil des années une série de quatre albums singuliers, tous signés chez Domino Records, qui sont de véritables bijoux de rock brut et minimaliste dont les sources d’inspiration remontent au blues primitif des années 20, au Velvet underground, en passant par Captain Beefheart, Royal Trux ou encore Pj Harvey.

Leur duo a fait leur son et se façonne encore : de la guitare bien grasse et sans fioritures, si ce n’est des réverbes vintage bien choisies. Des riffs minimalistes ultra efficaces, une boite à rythmes soutenue par une bonne grosse basse, souvent jouée à la guitare, n’hésitant pas à se parer de fuzz (pédale d’effet donnant un son très saturé comme dans le riff des Rolling Stone “Satisfaction”). Et bien sûr, leurs voix. Elles sont la plupart du temps chantées à l’unisson, mais c’est la voix lead d’Alison, tantôt écorchée vive, éraillée, tantôt sensuellement lancinante, sortie des tripes, qui finit par te mettre la chair de poule. Vous comprendrez vite en écoutant les titres Tape Song (2008) ou Last Day of Magic (voir les vidéos plus bas).

N’oublions pas qu’Alison est aussi la chanteuse du supergroupe (voir la définition dans notre article sur Iggy Pop) formé en 2009 par Jack White (White Stripes), Dead Weather, au sein duquel elle affirme une personnalité rock rageuse, plus lourde, parfois gothique, qui nourrit d’autant plus celle qu’elle exprime à 100% dans son duo avec Jamie Hince.

Après cinq ans d’absence, enfin de retour pour nous dézinguer à coup de grand frisson, et on aime ça bien sûr, on pourra, avant la sortie de l’album, voir The Kills sur la scène de la Cigale le 3 mai 2016. Ne les manquez pas, car si par hasard vous les entendez dans le coin, The Kills ne vous loupera pas…

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