8 Mars : le témoignage de Bonney Magambo, fondatrice de la start-up HEMOFAB

SINGA
SINGA BLOG
Published in
4 min readMar 7, 2024

Contrairement aux idées reçues, la migration est fortement féminine. En 2020, les femmes représentaient 51.6% des migrations européennes. Pourtant, les femmes nouvelles arrivantes restent souvent négligées dans l’élaboration des politiques migratoires et sont très peu visibles dans l’espace public et médiatique. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, SINGA donne la parole aux femmes nouvelles arrivantes pour rendre leurs histoires visibles, pour qu‘elles prennent possession de l‘espace public et mettent en avant les projets qu’elles ont lancés.

Bonney Magambo est entrepreneure, mère de famille, co-fondatrice de la start-up HEMOFAB et co-présidente de SINGA Lyon.

Pouvez-vous rapidement vous présenter ?

Je m’appelle Bonney Magambo, je suis la co-fondatrice de HEMOFAB, et je fais partie des administrateurs de SINGA Lyon.

Quand êtes-vous arrivée en France, depuis où ?

Je suis arrivée en France en 2014, et je viens d’Afrique de l’Est.

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées en arrivant en France ? Selon vous, ces difficultés ont-elles été accentuées par le fait d’être une femme ?

Parmi les difficultés que j’ai rencontrées, il y a la barrière de la langue. Il y a aussi le fait de ne pas savoir maîtriser les codes sociaux professionnels, le fait de ne pas pouvoir travailler de suite ou même faire reconnaître mes diplômes. Le fait de rencontrer des personnes, car ce n’est pas si facile de faire le lien quand on vient d’arriver et qu’on ne maîtrise pas la langue.

Ce qui a été accentué par le fait d’être une femme, c’est d’avoir des enfants et de pouvoir travailler. Je pense que c’est quelque chose que je partage avec plusieurs femmes, ce n’est pas toujours facile.

Comment vous est venue l’idée de votre projet entrepreneurial ?

L’idée de mon projet, HEMOFAB, est venue au moment où j’ai été diagnostiquée d’une insuffisance rénale, directement en traitement hémodialyse, et que j’ai eu pas mal de complications dans mon traitement. M’est née l’idée de pouvoir me protéger contre les complications qui viennent de causes de la vie de tous les jours.

J’ai développé un manchon pour protéger l’endroit où se font les traitements, et en même temps je me suis rendue compte qu’il n’existait pas vraiment de produit ou de dispositif dédié à cet usage pour limiter les actes chirurgicaux, qui sont la solution aujourd’hui existante. Je l’ai appliqué sur moi-même, de façon artisanale, et j’ai vu les résultats. Je me suis dit pourquoi pas la développer comme il faut en respectant tous les conseils donnés par les médecins et les patients, et la proposer aux patients.

En quoi SINGA vous a été d’un soutien ?

SINGA, ç’a été un soutien au-delà du projet, d’un point de vue personnel. C’est le premier endroit où je me suis sentie existante, parce qu’avant cela ça faisait un an que j’étais dans mon nouvel appartement, que je ne rencontrais personne… c’était impossible pour moi de pouvoir échanger avec les gens parce que je ne savais pas où commencer, où aller. Une personne m’a recommandé SINGA, et dès que je suis arrivée, j’ai été accueillie comme si on me connaissait. Et ça, ça m’a beaucoup marquée.

Ensuite, ç’a été de participer aux activités, représenter SINGA en tant qu’ambassadrice… ensuite, il y a eu le montage de l’incubateur, et j’ai intégré mon projet parce que je n’avais pas assez de confiance pour me dire que ça allait marcher. Mais j’ai reçu l’appui de SINGA Lyon, qui m’a dit que oui, ça peut marcher, on peut t’accompagner à concrétiser ton projet, et le développer. Aujourd’hui, je suis co-présidente de l’association. Et mon projet est concrétisé : on a développé le dispositif médical certifié, qu’on souhaite approfondir avec un volet connecté, pour fournir une solution complète aux personnes en hémodialyse.

SINGA, pour moi, c’est une famille. J’ai pu faire des rencontres au sein de l’association, j’ai pu faire beaucoup d’activités, de l’apprentissage, et j’ai acquis des compétences par l’accompagnement de l’incubateur. Je continue de participer aux activités, je fais partie des administrateurs, et je compte rester car SINGA est plus qu’une association, c’est un mode de vie, SINGA style.

Pour en savoir plus sur les actions de SINGA Lyon : @singa_lyon

Quel message souhaitez-vous transmettre aux femmes issues de la migration ? Si vous aviez un conseil à une femme qui vient d’arriver, que lui diriez-vous ?

Le message que j’aimerais passer, c’est de croire en vous, de vous entourer des bonnes personnes. Vous pouvez réaliser vos rêves, vous pouvez prendre soin de vos familles tout en travaillant, tout en ayant une carrière. Ne vous limitez pas à ce que vous pouvez entendre. Cherchez à avoir une expérience par vous-mêmes, tout en choisissant tout ce qui vous plaît. Vous pouvez y arriver, et je crois en vous.

Chez SINGA, nous œuvrons pour libérer et mettre en lumière la force et le potentiel des femmes nouvelles arrivantes. 53% des personnes que nous accompagnons sont des femmes. En soutenant SINGA, vous contribuez à l’accompagnement et à l’émancipation de centaines de femmes nouvelles arrivantes chaque année, favorisant un monde où chaque individu, quel que soit son genre ou son origine, peut s’épanouir et réaliser ses rêves !

__

Interview réalisée dans le cadre de la campagne de sensibilisation de SINGA Global autour de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2024.

Pour en savoir plus sur SINGA et nous soutenir > https://www.helloasso.com/associations/singa-global

--

--

SINGA
SINGA BLOG

Une société se renforce quand elle s’ouvre à la migration.