Brian May : rockstar et slasheur

Camille Jeanmonod
SlashGen
Published in
5 min readAug 17, 2016

En tant que #SlashGen, je m’intéresse au parcours d’autres slasheurs, un moyen peut être de me rappeler que ce mouvement n’est pas qu’une passade, qu’historiquement c’est même plutôt la norme, et de me donner de nouvelles idées pour mes futurs slashs.

Nous avons tous écouté leurs tubes : Bohemian Rhapsody, We are the champions and We will rock you (pour ne citer que les plus célèbres). Mais qu’est ce que vous savez vraiment sur les membres du groupe Queen ? Pour ma part, rien du tout (enfin jusqu’à ce que j’écrive cet article!)

Bien sûr, jouer dans un des groupes de rock les plus célèbres du monde doit prendre pas mal de temps : composer, enregistrer, jouer aux concerts… Cela devrait suffire à plus d’un. Mais saviez vous que Brian May, le guitariste, est aussi astrophysicien ?

Deux passions, une vie

Reprenons au début. Né en Angleterre en 1947, Brian May a toujours été fasciné par deux sujets : la musique et les étoiles.

Comme il l’a confié lors d’une interview au Los Angeles Times, « les deux ont joué en parallèle dès le début, depuis la première fois que j’ai vu Sir Patrick Moore [présentateur pendant 50 ans de « The Sky at Night, » une des émissions télé les plus longues de l’histoire]. Je suppliais mes parents de me laisser rester debout pour le regarder. […] On pouvait entendre cette musique merveilleuse et on pouvait apercevoir le cosmos. J’étais complètement captivé. Je voulais être à la fois musicien et astronome. »

Notre petit Brian a commencé à jouer de la musique à l’âge de 7 ans. Il a d’abord appris le ukulélé puis la guitare et le piano. Sa passion pour la musique l’a amené à commencer plusieurs groupes, le dernier ayant eu le succès que l’on connaît. Mais il ne s’est pas contenté de jouer de la musique.

A l’adolescence, principalement parce qu’il ne pouvait pas se payer une guitare électrique de qualité, mais aussi parce qu’il aimait le challenge, il a décidé de fabriquer sa propre guitare avec l’aide de son père. Il a donc créé un instrument qui pourrait faire plus que n’importe quel autre disponible à l’époque. Le résultat, après deux ans de travail, la « Red Special » joue un grand rôle dans l’identité musicale du groupe Queen (et se vend comme des petits pains).

Brian est entré à l’Imperial College de Londres en 1968 pour y étudier la physique. A la même époque il crée le groupe « Smile » qui deviendra bientôt Queen. Etant donné le succès du groupe, il interrompt ses études en 1974 et pendant près de quarante ans va consacrer la majorité de son temps à la musique.

La musique prend le devant de la scène

En plus de la guitare, il a occasionnellement joué du piano et chanté pour le groupe. Il a écrit et composé une grande partie des tubes. Cela inclut « We will rock you » dans lequel il a utilisé ses connaissances scientifiques pour créer les célèbres ‘Stomp Stomp Clap’.

Comme il l’a expliqué à NPR, « en tant que physicien, j’ai dit, « imaginez qu’il y a 1000 personnes qui fassent cela en même temps. Qu’est ce que ça donnerait ? Et j’ai pensé ‘Et bien on les entendrait taper du pied. On les entendrait avec un effet, causé par la distance entre vous et eux.’ J’ai donc répété le son de nombreuses fois […] Donc il n’y a pas d’écho ou quoi que ce soit, juste le bruit de tapement de main — ils se diffusent autour de vous, mais aussi loin de vous — du coup cela vous donne l’impression d’être au milieu d’une foule qui tape des pieds et des mains. »

Picture by Carlos Pérez Camarasa

Avec le batteur Roger Taylor, Brian May est le dernier membre original du groupe. Dès 1983, il a commencé d’autres projets musicaux en parallèle et a sorti 2 albums solo. Il a également écrit et produit des musiques pour le cinéma et le théâtre.

Les étoiles contre-attaquent

Mais pendant tout ce temps, Brian a conservé sa passion pour l’astronomie et a été régulièrement invité dans l’émission de son idole Patrick Moore ‘Sky at Night’.

Suite à des interviews dans lesquels il évoquait l’idée de reprendre son doctorat, il a été contacté par l’Imperial College. Et un peu plus d’un an plus tard, il l’a validé. Vous pouvez donc l’appeler Dr Brian May.

Sa thèse est d’ailleurs disponible en livre A Survey of Radial Velocities in the Zodiacal Dust Cloud, si vous êtes intéressé. Et comme il l’a dit au Los Angeles Times, obtenir son diplôme« aurait pu être une fin, mais cela a été un commencement parce que je suis maintenant en contact avec tous les astronomes qui s’intéressent à la poussière interplanétaire. »

Ainsi en 2006 il a publié un livre avec Chris Lintott Bang : L’histoire complète de l’univers. Et un autre en 2012, pas encore traduit, The Cosmic Tourist: The 100 Most Awe-inspiring Destinations in the Universe. Il est devenu en 2007 chercheur invité à L’Imperial College et de 2007 à 2013 Président de la Liverpool John Moores University.

A la question posée sur le fait de passer de l’une à l’autre de ces communautés, le monde de la musique et la recherche, il a dit « c’est fascinant pour moi de pouvoir dans la même journée passer d’une salle pleine d’astronomes à une autre pleine de musiciens. J’essaie d’apporter un peu de chaque dans l’autre, ce qui peut être bien, mais aussi dangereux. «

Le sujet de thèse de Brian May : la lumière zodiacale causée par les par les particules de poussière présentes dans le système solaire. Copyright Pat Gaines

Et plein d’autres slash…

Comme de nombreuses célébrités il est impliqué dans des causes caritatives. Il en soutient certaines, mais a surtout créé ses propres associations. A la mort de Freddie Mercury en 1991, il a fondé avec les autres membres du groupe le Mercury Phoenix Trust contre le Sida (à ce jour collecté plus de 15 millions de $ pour soutenir des projets dans le monde). Il a également créé l’association ‘Save-Me‘ dont le but est d’arrêter la cruauté contre les animaux et en particulier les renards et blaireaux.

Brian May a toujours été passionné par la stéréoscopie. Lorqu’il était en tournée, il s’arrêtait souvent chez les antiquaires à la recherches de photos stéréoscopiques. Une passion qui l’a amené à publier plusieurs livres sur le sujet dont Diableries : aventures stéréoscopiques en enfer. Vous trouverez plus d’information sur le sujet sur son site dédié (en anglais) www.londonstereo.com.

Alors inspirant Brian May ?

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