Pourquoi l’école n’apprend pas encore à nos enfants à devenir SlashGen ?
Partons d’un simple constat : il y a quelques siècles, les femmes et hommes qui ont marqué leur temps étaient déjà des #SlashGen ! Pas un philosophe qui ne soit un peu artiste, pas un sculpteur qui ne soit un peu peintre, pas un peintre qui n’ait un peu publié… À l’école, on « faisait ses humanités ».
« Ces collèges d’humanités étaient pourvus de trois ou quatre classes de grammaire, de deux classes d’humanité et de rhétorique. Ils correspondaient, depuis le Moyen Âge jusqu’à la Révolution française, à notre actuel enseignement secondaire, et préparaient à l’entrée dans l’une des trois autres facultés de l’Université (droit, médecine et théologie). »
(Source : Wikipedia)
Et puis… Et puis sont nés la spécialisation, le « one way ticket », qui ont demandé à chacun de se concentrer sur une tache, sur un métier, sur une passion. Un modèle qui s’est bien évidemment propagé dans notre système scolaire, ou un littéraire ne peut être (ou difficilement) un scientifique, ou un as en géographie ne peut être un excellent latiniste. Bien entendu, il y a quelques exceptions, mais elles sont rarement du fait de l’Éducation Nationale. Disons qu’à l’école, cela à commencé dans les années 50.
Et cela perdure parce que les enseignants eux-même ne sont pas #SlasGen dans l’exercice de leur métier pour la plupart d’entre eux.
Rares sont ceux qui, professeurs dans une matière précise, s’intéressent aux savoirs dispensés par les profs d’autres matières. À la rigueur pour les matières connexes, comme le français et le latin ou les maths et la physique… Et encore, même là, le vocabulaire joue des tours. Il n’est pas rare que des mots identiques concernent deux définitions différentes… chaque professeur étant persuadé de détenir la vérité puisque « baigné dans son jus » depuis toujours. Et aux élèves de faire la différence !
L’avez-vous remarqué ? Les professeurs dont nous souvenons (en bien) le plus souvent sont ceux qui “nous ont fait penser hors de la boîte”. Ceux qui ont pris des exemples venus d’ailleurs pour nous expliquer un phénomène physique, un texte classique ou une version anglaise.
C’est la référence à “Les aveugles” de Maeterlinck qui m’a fait plus aimer “Les aveugles” de Baudelaire jusqu’à le connaître par cœur. C’est le retour sur la vie entière d’Archimède qui m’a fait m’intéresser à son fameux théorème.
Bref, ce petit “pas de côté” qui semble parfois insignifiant voire hors de propos permet de mieux mémoriser ou mieux, d’aimer, un cours ou une matière.
Alors, comment donner envie aux professeurs de dispenser leurs cours en mode #SlashGen ?
Tous d’abord, je crains que ceux qui ne le sont pas maintenant ne le seront sans doute jamais. Ils n’ont pas été formés pour cela, et je ne crois pas trop au cours magistral d’une heure ou deux qui leur serait dispensé durant leur temps de formation.
En revanche, il est probable que cette idée pourrait leur être instillée par leurs propres professeurs à l’École Normale ou l’École Normale Supérieure au fil des cinq ans ou plus de cours qu’ils recevront. Non pas sous forme de cours, justement, mais par des appartés, des exemples, des discours adaptés. Bref, en étant eux-mêmes #SlashGen.
Mais les professeurs d’École Normale sauront-ils prodiguer ce type d’enseignement ?