Cash Run : Les entreprises à la course au cash !

Jérôme REVILLIER
Smart Entrepreneurs Partners
3 min readMay 19, 2020

Depuis l’éclatement de la crise sanitaire qui frappe la France en ce mois de Mars, les mesures d’urgence gouvernementales reflètent la violence de la situation que traversent les dirigeants. Malgré tout, le risque demeure… Point de vue de Jérôme Revillier, associé chez Smart Entrepreneurs Partners.

Publié le jeudi 9 avril 2020 à 14h00min sur Toul’Eco
“Les fond d’investissement sur la défensive. Selon Chausson Finance, 75% des fonds sondés estiment que la crise aura un impact élevé ou très élevé sur leur stratégie d’investissement pendant que 95% reconnaissent que les deals entrants ne seront pas prioritaires pour plusieurs mois.
En 48 heures, les états-majors des fonds ont dû s’adapter et se focaliser sur le suivi de leurs participations en portefeuille afin de les accompagner dans la tempête. Et la consigne est claire : Cash is King !
Même ambiance du côté des experts-comptables. Selon Jean -Michel Gaigher (Cogerial) :
« Quelle que soit la durée de cette crise sanitaire, les effets dureront plusieurs mois avec des impacts importants sur les comptes clos en 2020 et 2021. La structuration financière et opérationnelle à adopter au cours de ces prochaines semaines va donc être déterminante. Le temps viendra où il faudra payer les échéances », nous dit-il.

Le risque d’un Cash Run

A l’instar du « Bank Run » quand les particuliers se ruent vers les distributeurs bancaires, « le cash run » est son pendant corporate : les entreprises, voulant protéger leur trésorerie à tous prix, entraînent l’économie dans une spirale de blocage des flux, mettant les TPE, PME les plus fragiles en danger immédiat.

Et si la situation semble être gérée à court-terme, de nombreux défis subsistent pour le jour d’après. Le véritable enjeu est de préparer la sortie de crise.
Dans la région Toulousaine, Philippe Sentous, directeur Financier des Transports Courcelle se confie : “Nous avons mis en place un management de crise qui mobilise toute notre énergie et fait appel à toute notre créativité. Cependant la priorité qui s’est imposée fut de préserver la santé de nos salariés tout en assurant un minimum d’astreinte au sein de notre organisation. Le véritable défi, pour nous désormais, est d’être préparés sans contrainte et en toute sérénité à la reprise et à la demande de nos clients qui vont vouloir aller vite. »

Même son de cloche du côté de la construction avec Frédéric Carteret, président d’Ami Bois et de l’UICB, l’Union des Industriels et des Constructeurs Bois : « C’est depuis une semaine, une véritable guerre de tranchée entre la nécessité de préserver nos sous-traitants en réglant au mieux les factures mais tout en protégeant aussi notre propre trésorerie et donc notre capacité à relancer les chantiers, arrêtés parfois dans l’urgence. Le véritable défi se situera sur les efforts nécessaires à la reprise qui promet d’être délicate à gérer. »
La capacité à redémarrer le plus rapidement possible la production sera la clé pour l’économie toute entière. En effet, les tensions sur la trésorerie lors d’un redémarrage brutal tel qu’il est attendu dans un secteur comme le BTP sera tout aussi périlleux pour les structures les plus fragiles.

Financement : Changement de donne !

Du côté des financeurs, une fois l’urgence passée, il sera nécessaire de travailler à restructurer ces dettes court-terme et adopter des structures ingénieuses pour ne pas asphyxier les sociétés quand viendra l’heure de rembourser.
Il est fort à parier que le dynamisme de la région toulousaine sera un atout de taille pour voir les transactions et les levées de fonds reprendre rapidement et consolider le tissu économique
régional. Toutefois, les niveaux de sélection et de valorisation des sociétés devraient s’en ressentir et changer le rapport de force entre les parties. Comme toujours cette crise, aussi difficile soit-elle, sera une source d’opportunités et de croissance pour les dirigeants les mieux préparées.
En attendant, prenez soin de vous.”

Jérôme Revillier, associé — Toulouse chez Smart Entrepreneurs Partners

Crédit : DR.

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