L’Ubérisation du Journalisme
On entend toutes sortes d’histoires concernant les journalistes, qu’ils sont tous bien tranquilles avec leurs petits avantages ou même qu’ils paient moins d’impôts. Et puis il y a le domaine de l’éthique, le journalisme de nos jours n’est que trop rarement objectif, apparaissant plus comme de la propagande que de l’information. Tout cela n’est pas nécessairement faux et on peut comprendre que beaucoup soient fâchés avec la ‘caste des journalistes’. Mais cette débandade n’est pas le fruit du hasard! A la base, le journalisme et les médias sont supposés être d’utilité publique, un point vital de la démocratie, tant pour la liberté de la presse que le devoir de tenir les citoyens informés. Qu’en-t-il sur le terrain? L’ubérisation du journalisme a débuté bien avant l’arrivé d’Uber! Profession libérale, pigiste, correspondant local, les statuts défilent mais gardent en commun ce caractère libéral.
Le CDI n’est pas la norme, pour un nombre important de journalistes on parle de profession libérale sous statut micro-entreprise. On ne touche plus de salaire mais on fait des factures, et on perd au passage protection sociale, congés et protection maladie, sans compter les heures! Ce problème de précarisation du statut de journaliste est en relation directe avec le manque d’objectivité des journaux et des médias. Le secteur est en crise, monétiser l’info est devenu difficile dans ce nouvel environnement connecté. Alors l’actu se retrouve à la merci de celui qui paye, tout un secteur d’activité, si cher à la démocratie, entre les mains de seulement quelques milliardaires. Ces gens là font la pluie et le beau temps, autant dans les finances qu’en politique. C’est un peu comme si on privatisait la police, imaginez le pouvoir, et l’influence, qu’aurait le patron! Les journalistes, autant que les forces de l’ordre, devraient être les bras armés de notre démocratie, et non des mercenaires à la botte de gens qui ne lui veulent pas forcément du bien.
