#7 Mythe ou Mytho ? La réussite tu atteindras

Stéphanie Du
SoManyWays Stories
Published in
4 min readJun 6, 2017

Mythe ou Mytho est un cycle d’événements lancé en septembre 2016 par SoManyWays. Des soirées conviviales et un poil décalées, pour partager ses expériences et déconstruire joyeusement les idées reçues sur le monde du travail. Pour cette 7e édition, nous explorons le vaste sujet de la réussite…

La réussite tu atteindras

Décroche ton diplôme avec mention très bien ! Obtiens un CDI ! Deviens le boss ! Gagne de plus en plus d’argent ! De nos premiers pas à notre retraite, la société semble avoir balisé la voie vers la réussite et nous exhorte à l’emprunter coûte que coûte. Cette injonction omniprésente était peut-être pertinente pour nos parents et nos grand-parents. Mais si aujourd’hui les carrières linéaires, c’est fini, il est peut-être temps de nous poser les bonnes questions… C’est quoi la réussite ? Y a-t-il une seule manière de réussir d’ailleurs ? Et si on n’y arrive pas, c’est grave docteur ?

A la mode de chez nous

Des “10 habitudes des personnes qui ont hautement réussi” aux “37 secrets pour réussir sa vie”, les recettes miracles débordent des rayons des librairies et inondent les moteurs de recherche. A SoManyWays, nous sommes pourtant convaincus qu’il n’existe pas une seule définition de la réussite et encore moins un seul chemin pour y parvenir ! Sur un ton léger, autour d’un verre et de 4 témoignages, nous nous sommes donc demandés si l’on pouvait vraiment être riche comme Bill Gates + célèbre comme Beyoncé + puissant.e comme Obama…

A chacun sa réussite

Pour Joanne, la sur-diplômée, la route a d’abord été toute tracée. Lycée, prépa math sup math spé, école d’ingénieur, puis cheffe de projet à Air-France KLM. Au bout de 7 ans, elle retourne sur les bancs de l’école pour obtenir le très convoité MBA de l’INSEAD. Mais le schéma classique s’arrête là. Avec la trentaine, elle remet en cause le modèle de réussite instauré par la figure paternelle. Après une période de questionnements professionnels, elle réalise que ce qu’elle souhaite avant tout, c’est avoir un impact social positif. De fil en aiguille, ce nouvel entrain pour l’entrepreneuriat social a donné naissance à ’OpenTeam’, une plateforme de collaboration qui connecte les acteurs de l’innovation sociale et environnementale. Sa plus grande réussite aujourd’hui, c’est d’avoir identifié son “why”, sa cause et de pouvoir contribuer à sa réalisation avec les personnes qui l’entourent.

Pierre, lui, incarne un peu le gendre idéal. Son bac en poche, il décroche un CDD en saisie de feuilles de soin à la sécu. Il n’avait pas prévu d’y rester, de grimper les échelons petit à petit, et de se retrouver chargé de la bonne gestion des dépenses de l’Assurance maladie au niveau national. Une vraie “success story” ! Pourtant, Pierre a une toute autre perception de la réussite. Pour lui, elle se trouve surtout dans sa vie perso et s’incarne dans les choses simples du quotidien ; comme pouvoir lire le monde diplomatique et le comprendre, rendre ses proches heureux, vivre en habitat participatif… Il nous invite à prendre conscience que le travail use et qu’une carrière pro évolue et, un jour, s’arrête. Il faut savoir la relativiser pour éviter qu’elle nous rende malade. Son motto ? “Il en faut peu pour être heureux !” Voir le côté positif de la vie, retenir les choses qu’on croise, voit, entend, ressent qui sont agréables et jolies, c’est aussi ça, réussir.

Agathe commence son témoignage par un constat : on parle souvent de réussir à équilibrer sa vie pro et sa vie perso. Pour notre 3ème témoin de la soirée, la limite entre les deux est poreuse et n’est en réalité pas si facile à dessiner. Alors pourquoi chercher éperdument à les cloisonner ? On peut se satisfaire dans le déséquilibre, car rien n’est statique, et la vie, sans cesse en mouvement. Alors si parfois le pro prend plus de place que le perso, ça ne veut pas dire qu’on a échoué, et inversement ! Son regard sur la réussite a d’ailleurs évolué au fil de ses expériences : elle estime désormais que c’est d’être fier.ère de ce que l’on fait, de franchir des obstacles et de rebondir après ses erreurs. Et puis, cela ne se juge pas qu’en bout de course, au contraire ! On peut réussir à n’importe quel âge et à n’importe quelle étape de son parcours. Cette pensée la rassure : cela signifie qu’on peut avoir plein de réussites dans une seule et même vie…

Enfin, Cédric clôt les témoignages de la soirée. Alors qu’il raconte son vécu, on découvre que pour lui aussi, la réussite se compose des petites victoires du quotidien, autant dans la sphère perso que dans la construction de son projet pro. Être né au soleil, avoir choisi sa voie professionnelle, avoir su s’écouter et être à l’écoute des autres, avoir su se créer des opportunités, être présent pour sa famille dans les instants fugaces de tous les jours comme dans les grandes étapes de la vie… Côté pro, sa victoire est d’avoir fait de son métier son projet personnel, sa conviction et de continuer à toujours avancer, à être générateur d’idées et à se lancer des paris tout en demeurant lui-même (“attachiant” et intenable, pour le citer).

A nous de jouer !

La pluralité des réponses de nos 4 témoins est bien la preuve qu’il n’existe pas de réussite universelle, mais bien autant de visions de la réussite que d’individus. Alors pour éviter de poursuivre une idée de réussite qui n’est finalement pas la sienne, il semble essentiel de prendre le temps de se poser les bonnes questions, d’identifier ce qui est vraiment important pour soi…

Et vous, quelle est votre définition de la réussite ?

--

--