Merci l’échec !
Cocotte-minute
Avoir de bonnes notes, obtenir un diplôme, trouver un travail. Occuper une place dans la société, trouver sa moitié, fonder une famille. Disposer d’une bonne situation, acheter une maison, partir en vacances à Olérons.
La recette magique de la réussite lobotomise nos cerveaux jusqu’à nous programmer comme des machines. Métro, boulot, dodo. Tels des somnambules, nous marchons vers l’illusion du bonheur promise en 4 par 3 sur l’abris-bus.
Cette exigence de “rentrer dans les bonnes cases” nous oppresse. Nous paralyse. Nous avons enterré l’enfant rêveur que nous étions, de peur de faire un faux pas, de peur d’échouer, de peur d’être jugés.
« Il n’y a qu’une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer. » Paulo Coelho
Les erreurs, portes de la découverte
Pourtant, si l’on observe les grandes découvertes qui ont marquées notre Histoire, nous nous apercevons que bon nombre d’entre elles sont liées à des erreurs ou à d’heureux hasards.
Christophe Colomb a découvert le continent Américain alors qu’il pensait avoir débarqué aux Indes Orientales. Le Post-it est né d’une découverte fortuite, lorsque le chercheur Spencer Silver met au point une substance qui permet de coller et décoller plusieurs fois un papier sans laisser de résidu. Et Caroline et Stéphanie Tatin ont inventé la tarte du même nom en renversant une simple tarte aux pommes au moment de l’enfourner.
Le principe d’Archimède, la loi de la gravité, le chlorure de vinyle ; Les édulcorants intenses, le nylon et la pénicilline. Le polyéthylène, les rayons X, le Téflon ; Le LSD, le Velcro, et la vulcanisation. Autant d’autres cas de sérendipité. Les erreurs peuvent ainsi se révéler être de magnifiques succès, tout dépend de ce que l’on décide d’en faire.
« La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute » Confucius
Les vendeurs de chaussures
Deux vendeurs de chaussures sont envoyés en Afrique pour évaluer les opportunités de marché. Une fois sur place, chacun envoie un télégramme à son patron. L’un dit : «Occasion en or ! Ils n’ont pas de chaussures ! ». L’autre écrit : «Situation désespérée. Ils n’ont pas de chaussures ».
A votre avis, lequel de ces deux vendeurs a le mieux réussi à exporter ses chaussures ?
Cette petite histoire illustre que c’est notre manière d’interpréter les faits, et non les faits eux-mêmes, qui crée notre réalité, nos opportunités. Face à une situation difficile, nous avons le choix entre deux réactions. Nous focaliser sur le négatif, et rester bloqués dans l’inaction ; ou choisir de regarder le côté positif, et utiliser ainsi notre force créatrice pour transformer cet évènement en occasion favorable. Mais comment ça, nous avons le choix ?
« Ce n’est pas notre aptitude, mais notre attitude qui détermine notre altitude. » Zig Ziglar
The Moonwalking bear
Je vous propose ce petit exercice simple, qui consiste à compter le nombre de passes que se font les joueurs en dossard blanc sur la vidéo.
Alors, verdict ?
5 passes ?
10 ?
15 ?
Et sinon, avez-vous remarqué l’ours moonwalker qui traverse le terrain ?
Il est fort probable que non…. Et cela s’explique par ce que l’on appelle « la cécité d’inattention ». Notre cerveau, qui reçoit des milliards d’informations par jour, ignore par essence ce qui ne fait pas l’objet de notre attention. Cela explique que, lorsque nous cherchons une chose déterminée, nous la voyons partout. Il vous est ainsi peut-être déjà arrivé de programmer un voyage, et depuis, d’avoir l’impression que tout le monde parle de cette destination autour de vous. Non, ce n’est pas un remake de The Truman Show, mais bien votre cerveau qui “filtre” l’information.
On parle également de « perception sélective » pour désigner cette forme d’automatisme qui, chez un individu, tend à lui laisser percevoir, parmi les informations auxquelles il est exposé, uniquement celles qui sont en accord avec ses attitudes préexistantes. Sur le trajet pour aller au bureau, nous pouvons ainsi passer tous les jours par un coin de verdure sans jamais y prêter attention. A trop se focaliser sur la tâche, nous pouvons également ne pas remarquer le mot bienveillant du collègue ou ne pas entendre le merci qui nous est adressé. Et voilà comment nous en venons à valider notre propre perception d’une routine insatisfaisante !
Et si la clé de la réussite c’était de décaler son regard, de changer de posture et de faire le choix de l’optimisme ?
« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ». Le petit prince, Antoine de Saint Exupéry
Changer de regard
Licenciement, rupture amoureuse, refus quelconque… Il n’est évidemment pas toujours si facile de se concentrer sur le positif ! La bonne nouvelle, c’est que ce n’est qu’une question d’entraînement. L’optimisme se cultive, la capacité à dominer ses peurs se travaille, et finalement, il n’y a qu’un pas entre l’échec et le succès, entre le mal-être et le bonheur.
Notre cerveau est en effet malléable. D’après Jordi Quoidbach, docteur en psychologie et chercheur à l’université d’Harvard, plus nous entraînons notre cerveau à voir les choses de manière positive, plus celui-ci va pouvoir les détecter. Peu à peu, nous créerons en effet des connexions neuronales, qui rendront cette aptitude naturelle.
Pause Positive
Et si, en cette nouvelle année, nous faisions le choix de cultiver notre optimisme ? Pour cela, je vous propose de débuter par un petit exercice tout simple, issus de l’ouvrage de Shawn Achor « Comment devenir un optimiste contagieux ». Prenez un petit carnet, et chaque jour, notez 3 choses positives que vous avez remarquées dans la journée, et 3 remerciements que vous souhaitez adresser à des personnes de votre entourage. Vous pourriez être surpris des résultats…
“Tout est possible à qui rêve, ose, travaille, et n’abandonne jamais” Xavier Dolan
Laura Dos Santos.
Pour aller plus loin :
Lectures
- Shawn Achor « Comment devenir un optimiste contagieux » (2010)
- Tal Ben-Shahar « L’Apprentissage de l’imperfection » (2011)
- Martin Seligman et Jacques Lecomte « La force de l’optimisme » (2012)
- Clive Muir « Learning Soft skills at work » (2004)
- Robert Emmons, « Merci ! : Quand la gratitude change nos vies » (2010)
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