#8 Mythe ou Mytho : Oups I did it again

Elodie Mouterde
SoManyWays Stories
Published in
4 min readJul 10, 2017

Jeudi 1er juin c’était le dernier épisode Mythe ou Mytho SoManyWays. Et pas des moindres. Son thème : le travail, c’est la santé ? Vaste question… Et de chouettes témoins pour en parler.

Un témoin Mythe ou Mytho qu’est ce que c’est ? Une personne, comme toi ou moi, qui souhaite partager un bout de son parcours et de ses expériences autour de la thématique du soir.

Les témoignages de nos 4 témoins m’ont parlé mais l’un d’eux a plus résonné en moi que les autres.

Dans une ambiance conviviale, au premier étage d’un bar où la bière et la frite sont presque une religion, c’est Guillaume qui a ouvert les festivités. Un boulot grisant, ne pas compter ses heures, une réelle fusion avec son taf’ jusqu’à ce le doute s’installe en lui; “est-ce que je partage vraiment les valeurs de ma boîte ?”. Ca vous parle ? Moi, j’ai pensé à des potes.

Claire aussi a témoigné de la toute petite limite (s’il y en a même une) qui existe entre vie pro’ et vie perso’ et comment des conditions de travail pas sympa peuvent avoir des répercussions négatives sur sa vie d’à côté. Ca vous rappelle quelqu’un ? Moi, j’ai pensé à de la famille.

Audrey a enchaîné pour nous raconter ses deux périodes de chômage — l’une mal vécue, l’autre bien plus épanouissante — parce que vécue comme une opportunité de mieux se connaître. Ca fait tilt ? Moi, j’ai pensé à mon mec.

Puis Alexia s’est levée et nous a raconté à quel point elle aime sa vie et son boulot. Tellement, qu’elle veut tout faire bien, qu’elle passe beaucoup de temps au taf, qu’elle fait du sport, essaye de voir ses potes… Jusqu’à ce que son médecin, il y a quelques mois, l’arrête pour burn out. Un burn out alors que tout va bien ?! Impossible ! Alexia nous raconte pourtant que “oui, bon”, son corps avait un peu lâché avant, qu’il lui avait envoyé quelques signes, des trucs cassés, des choses froissées. Là, ça m’a un peu trop fait penser… à moi.

Mon corps peut donc lâcher même si dans ma tête je me raconte que tout va bien, qu’en ce moment le rythme est un peu dur mais que c’est juste passager, que dans quelques semaines ça ira mieux.

Ca a tellement fait tilt que depuis cette soirée, les pièces du puzzle de ma santé et de mon travail commencent à s’emboîter. Je crois bien que… ‘oups, I did it again’.

Elodie, 25 ans, heureuse dans ma vie en générale et dans mon boulot vraiment beaucoup. Dans mes boulots devrais-je dire. A peine mon diplôme en poche il y a de ça un an, j’ai sauté sur l’opportunité de devenir freelance et de travailler pour 2 assos et une école. 3 missions passionnantes qui suivaient 2 années géniales remplies de la co-création d’une asso’, d’un voyage sociale et solidaire, d’un stage dans une start-up sociale, de la découverte d’un écosystème… Tout ça un peu en même temps !

Rien à voir avec mes années d’étudiante à trimer sans vraiment comprendre pourquoi, à ne pas voir la finalité, à me demander ce que je pouvais bien foutre là, et à stresser d’arriver un jour à devenir fière de moi. 3 années estudiantines marquées par un stress sacrément négatif qui m’avait valu non pas un nervous breakdown mais un stomach breakdown.

Je m’étais donc dis : “plus jamais, le corps doit passer avant tout, à partir d’aujourd’hui, j’irai bien et je ne stresserai plus” ! Je pensais y être arrivée, puisque j’avais un but dans la vie, des boulots et des projets passionnants, des équipes bienveillantes et un salaire décent. Mais ce que j’ai douloureusement découvert récemment, et sur lequel Alexia a mis des mots que je n’arrivais pas à mettre moi-même, c’est que vivre à 100 à l’heure et oublier mon corps, rester sourde à mes limites — aussi louables soient les choses que je fais et l’intention que j’y mets — me ramène quand même au point du stomach breakdown. Alors oui, ‘oups I did it again’, oups je touche le fond et la remontée va être un peu raide.

Si j’apprends en vivant, en tombant et en me relevant, je crois bien qu’il serait temps que je cherche comment mieux écouter mes limites physiques. Oui mais justement comment je fais ? Première idée, changer de disque, parce que Britney c’est sympa mais pas durable ;) Et puis j’ai décidé de moins FAIRE, et d’ÊTRE plus. Alors j’essaye la pleine conscience et j’apprends à ne pas être dans l’action.

Ca vous parle ?

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