Interview de Mong-Trang Sarrazin, CFO chez Doctolib

Yasmine Guyot
Spendesk Stories
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4 min readAug 17, 2017

Mong-Trang démarre sa carrière par 8 ans d’audit chez Deloitte à Paris et Londres où elle s’est occupée des grands comptes TMT (Technology, Media, and Telecom). Elle a ensuite rejoint Ullink, un éditeur de logiciels de trading en tant que CFO avec pour objectif de structurer la société et mettre en place les outils et process financiers. C’est en 2015 que le fond d’investissement français Kerala Ventures l’introduit à Doctolib, le leader de la prise de rendez-vous médicaux en ligne en Europe. Elle a été immédiatement séduite tant par l’aventure entrepreneuriale que par la problématique à laquelle répond le projet : fluidifier l’accès aux soins. Également reconnue par ses pairs, elle remporte le trophée d’argent lors de la 5e édition des Trophées DAF 2017.

Quelles sont tes missions chez Doctolib ?

“Il y avait déjà une centaine de personnes au moment où je suis arrivée chez Doctolib et une seule personne dans l’équipe finance. Ma mission principale a été de structurer le département côté outils et process, et de mettre les choses au carré pour soutenir la forte croissance de l’entreprise tout en restant agile!

Aujourd’hui, je suis en charge de l’ensemble du département finance mais également des fonctions support comme le juridique, l’administration du personnel le contrôle de gestion, la facturation, l’équipe IT (wifi, ordinateurs, matériel…) et l’office management. Mes enjeux quotidiens sont donc de manager une équipe de quinze personnes et de définir la stratégie financière de l’entreprise notamment sur les sujets tels que les levées de fonds que je traite en direct avec les fondateurs.”

Tu peux nous parler de tes projets en cours pour 2017–2018 ?

“J’ai encore pas mal de choses à faire pour continuer la structuration de la société car nous prévoyons de recruter 150 personnes en 2017 en France et en Allemagne. Je travaille également sur notre stratégie d’expansion à l’international avec tout ce que l’internationalisation implique comme challenges à relever. Afin d’accompagner notre croissance je suis également en train de mettre en place un ERP et un SIRH.”

Quelles différences constates-tu entre travailler en PME vs. startup ?

“Pour moi l’expérience a été assez similaire dans les deux environnements : tout construire et structurer en partant de zéro. Cependant, l’objectif n’était pas le même. Doctolib en tant que startup se définit par sa forte croissance, sa volonté de conquérir un marché mais également de bâtir une véritable organisation avec une culture unique. Une PME plus mature peut avoir un objectif différent tel qu’un rachat comme ça a été le cas dans ma précédente société. La principale différence que j’ai pu constater entre Ullink et Doctolib est sans doute le fait d’être entourée de profils plus juniors chez Doctolib, la moyenne d’âge est de 28 ans !”

Quels conseils donnerais-tu aux CFOs de jeunes startups ?

“Premièrement, bien organiser les documents. Cela peut paraître simple mais il est essentiel de bien classer les documents financiers comme si on était en data room permanente. On gagne énormément de temps et cela rassure les investisseurs. Lors de notre dernière levée de fonds, j’ai pu rassembler absolument tous les documents nécessaires aux investisseurs en moins d’une journée.

Deuxièmement, rester agile, c’est-à-dire ne pas tomber dans la bureaucratie, c’est très important. Le mot-clé pour cela est la dématérialisation. Il faut éviter le papier dès que possible. Nous avons par exemple dématérialisé les contrats que nous passons avec les professionnels de santé. De même que pour la gestion des dépenses en interne via les process de validation de notes de frais et, dans un futur proche, la gestion de tous les flux avec le déploiement de notre ERP.”

“Un conseil aux startups ? Rester agile, c’est-à-dire ne pas tomber dans la bureaucratie, c’est très important.”

Quels sont les outils SaaS que tu utilises ?

“Au quotidien nous utilisons :

  • Zuora pour la facturation
  • Payfit pour la paye
  • Spendesk pour gérer simplement les paiements en ligne de l’équipe marketing

En parlant d’outils il existe encore pas mal de sujets qui auraient aussi besoin d’être dépoussiérés selon moi, je pense notamment aux cautions bancaires et au leasing de matériel informatique. La dématérialisation et l’automatisation sont des sujets primordiaux car il ne faut plus perdre de temps avec la paperasse.”

Quelle est ta vision du métier de DAF et de son évolution ?

“Le DAF est un peu le chef d’orchestre de la société : il voit tous les flux, les harmonise. On le qualifie de plus en plus de “Business partner”, car son rôle est de soutenir les différents acteurs du business et surtout de ne pas être un frein en imposant des process ou une bureaucratie bloquante. Le DAF est impliqué partout et c’est ça qui me plait :-)”

“Le DAF est un peu le chef d’orchestre de la société.”

Interview originally published on blog.spendesk.com

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Yasmine Guyot
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PM @Pampers • ex-CMO @Spendesk • ex-Growth @eFounders • ex-Online Marketer @Wix • Analytics + Creativity = 🚀