Chronique // Night People — You Me At Six

Romane Di Stefano
Spread Their Sound
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4 min readJan 16, 2017

You Me At Six est un groupe britannique, qu’on présente sans ne plus présenter. Ils ont à leur actif presque 12 ans de formation ainsi que 4 précédents albums. C’est le 6 janvier 2017 que vient s’ajouter un opus à la longue histoire que trace ces cinq garçons, qui s’étaient alors quelque peu effacés pendant presque 2 ans. Night People vient alors succéder à Cavalier Youth qui avait laissé plus d’un fan assez mitigé.

Sans attendre, l’album démarre avec le titre du même nom qui fut d’ailleurs dévoilé en premier, annonçant le retour en force du groupe. C’est sur cette chanson qu’on se prend une réelle claque, comprenant alors que ce n’est plus l’ancien You Me At Six auquel on a à faire: une mélodie nouvelle, des guitares beaucoup plus intenses par moment, des coeurs rendant certains passages plus profonds, tout cela dans une rythmique sur laquelle on appréciera se perdre. Le quintet nous fait ainsi comprendre que le pop-rock de Cavalier Youth est mis de côté, on reprend tout et on fait quelque chose de nouveau.

S’enchaîne “Plus One” qui nous fait bien comprendre que les guitares acérées sont le point fort de l’album, ainsi que la rythmique qui donnerait à n’importe qui envie de se déchaîner. Ce qui va frapper l’ouïe dès cette seconde chanson est la voix de Josh Franceschi qui, malgré l’instrumentale endiablée, sait se démarquer et s’imposer. Nous n’avons pas ici une voix lisse, on retrouve finalement la voix live du chanteur anglais qui peut en faire chavirer plus d’un.

Nous survolerons “Heavy Soul”, dont l’air est plus léger, pour nous arrêter un instant sur “Take On The World” qui est le quatrième titre de l’album mais dont vous aurez du mal à vous remettre. Une balade des plus simples, toute en émotion, mais qui n’oublie pas l’instrumentale qui (bien qu’en arrière plan) saura s’imposer. La voix de Josh sera ce qui marquera le plus, se brisant par moment, montant par d’autre pour nous laisser tout simplement subjugué.

Bien que l’album sonne beaucoup plus rock anglais actuel, certains titres sauront se démarquer de ce style qu’a su s’approprier la formation britannique. “Make Your Move” en est un exemple puisque qu’on s’éloignera du rock pour tomber dans un style variant entre le grunge et le hip-hop. Il est finalement bon de noter que chaque chanson se dissocie des précédentes pour ajouter un nouvel horizon à cet album, cela ne voulant pourtant pas dire qu’il n’y a pas de lien entre chaque. Les guitares sont tout autant présentes dans chaque chanson, le rythme est donné que ce soit lorsque l’on a envie de s’écrouler sous la beauté de la mélodie associée à la voix ou alors qu’on a juste envie de tout balancer pour se laisser aller, s’évader sur une chanson (telle que “Brand New”) en hurlant les paroles.

Malgré la force de l’album, il a surement été convenu de nous achever (et nous montrer la maturité acquise) en terminant avec deux titres qui sont absolument incroyables autant l’un que l’autre: “Spell It Out” qui est d’abord douce pour ensuite exploser et qui fait progressivement monter en nous les frissons. Ne vous fiez pas à la douceur du début de cette chanson, vous finirez sûrement les yeux écarquillés, vous repassant la chanson pour comprendre ce qu’il s’est passé pendant ces 4 minutes 28: la voix si discrète et l’instrumentale timide du départ contraste avec la brutalité de l’autre moitié de la chanson qui s’emparera complètement de vous.

Give” finira de vous achever, vous laissant empli de question: « Est-ce vraiment You Me At Six? », « Dois-je me repasser l’album 5 ou 10 fois? ». Un morceau, cette fois-ci, beaucoup plus intime, rejoignant “Take On The World”. Ce qui fait cette chanson n’est pas l’instrumentale (bien qu’il soit des plus agréables) mais encore une fois la voix douce sur les couplets, perçantes sur les refrains. Croyez le ou non, vous trouverez cette chanson magnifiquement réussie et si vous êtes aussi sensible que moi à la musique, vous en aurez les larmes aux yeux.

S’il m’était possible de noter ce nouveau produit, je lui mettrais sûrement la note de 4/5: l’évolution du groupe, la maturité acquise, l’appropriation d’un style pour en faire son propre style, la voix à l’état naturelle qui laisse parfois place à quelques cassures qui font tout le charme, l’alternance entre douceur et force. Night People est un album construit nous permettant de ressentir les 3 années passées à élaborer ce petit bijou, trois années d’attente mais parfois il est bon d’attendre lorsqu’on nous sort quelque chose d’aussi impressionnant. Tout y est. Il ne reste plus qu’à attendre de voir ce que cela donne en live et pour ça, on se donne rendez-vous le 31 mars à la Cigale!

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