Interview // Moose Blood

Marie-Laure Rodriguez
Spread Their Sound
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5 min readNov 22, 2016

A l’occasion du premier headline français de Moose Blood, nous avons eu la chance de rencontrer Mark (guitariste) et Eddy (chanteur). Ils nous ont parlé de Blush, de leurs concerts … armés de crayons de couleur et de grands sourires.

Nous avons en face de nous deux bons élèves. Une fois leurs portraits de l’autre commencé, ils en auraient presque oublié que nous avions quelques questions à leur poser. Ils ont tous les deux l’air un peu fatigué, et ils ont de quoi l’être. Moose Blood est dans une tournée infinie, avec des concerts quasiment en continu depuis avril. Les parisiens avaient justement découvert le groupe en live lors de leur 1ère partie de Man Overboard l’année dernière. Quelques mois plus tard, ils font un concert en headline complet dans la même ville, et Eddy a encore du mal à y croire: “On ne pensait pas que ça irait aussi vite, on ne pourrait pas être plus heureux”. Le groupe est sur un nuage, un rose bonbon, en vue de l’univers guimauve développé autour de leur nouvel album. L’artwork a été initié par Glenn (batteur), mais l’esthétique aurait été ressentie comme “évidente” pour tout le groupe, explique Eddy.

Concernant Blush, le nouvel opus du groupe, toutes nos théories se sont retrouvées être fausses. Le changement de son et de production des chansons seraient peut-être dus au changement de label ? Mark explique que non, l’enregistrement de l’album était terminé au moment de la signature avec Hopeless, leur manager a attendu que l’album soit prêt pour leur parler changement de label. Il en profite pour préciser qu’ils « n’étaient pas en mauvais termes avec No Sleep, et ne cherchaient à partir à ce moment-là». La signature avec Hopeless a simplement accompagné l’évolution du groupe, qui avait besoin de plus de moyens pour assurer la diffusion et la promotion de son nouvel album. Mark résume la situation en riant: “Peut-être qu’ils ont simplement vu quelque chose en nous qui leur a donné envie de travailler ensemble, c’est aussi simple que ça”.

A l’écoute, Blush est un album qui semble raconter une histoire d’amour, qui se déroule de chanson en chanson. Une histoire d’amour qui se finirait mal, évidemment. Mais encore une fois, nous nous sommes plantés. Mark & Eddy nous rassurent : nous ne sommes pas les seuls à avoir pensé ça, et comme le rappelle Mark, «Oh … C’est ce qui arrive dans la vie de toute façon». Eddy reprend néanmoins notre sur-interprétation: «il faut prendre chaque titre de façon séparée, chacun raconte sa propre histoire. Des histoires qui sont forcément inspirées de choses que l’on a vécues».

Une chose est sûre, le disque parait très carré et construit, plus mature que leur premier album. Concernant l’évolution du travail du groupe, Mark précise simplement que «Ce n’était pas une intention, essayer d’être plus mature ou quelque chose de ce genre. C’était juste nous, essayant d’écrire un meilleur album que le précédent». Leur but a été d’explorer d’autres facettes du son du groupe, des choses qu’ils n’avaient pas faites précédemment. Si cette ambition est souvent affichée par les groupes, elle ne se ressent pas forcément au final. Ce n’est pas le cas de Moose Blood, qui ont réellement su se réinventer tout en gagnant leur son.

Mais comment définir leur son, en fait ? Ce qui est clair, c’est qu’ils ne veulent pas être catalogués. Quand on leur parle d’emo, Mark mentionne des “inspirations, avec des groupes emo old school”. Mais lorsque il aborde leur relation au pop-punk, la réaction d’Eddy est immédiate “Nope ! On n’est pas un groupe de pop-punk !”. Mark ajoute: “Je ne comprends pas pourquoi on dit qu’on est un groupe de pop-punk. Peut être parce qu’on joue avec beaucoup de groupes de ce style”. Mark admet finalement un certain rattachement à l’emo: “Je pense que l’on sonne un peu emo, mais les gens ne comprennent pas forcément de quoi on parle quand on dit emo. Certaines personnes associent juste ça à My Chemical Romance et ce genre de trucs … Et on ne fait pas ça”.

Dans tous les cas, leur but reste de mixer les influences, et de ne pas se fixer de limites strictes : notamment quand les britanniques tournent avec des groupes de tous les styles. “On se sent vraiment chanceux pour ça” acquiesce Eddy. C’est pour Moose Blood l’occasion de tourner dans le monde entier, de faire découvrir leur musique. “C’est vraiment marrant de jouer devant une salle qui ne t’a jamais entendu, on aime beaucoup ça”. On peut dire que la technique est payante. La notoriété du groupe décolle à une vitesse folle, et on ne peut qu’attendre la prochaine occasion de les voir. Une chose est sûre, il faudra encore une fois pousser les murs de la salle.

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