Live // The Amity Affliction + The Plot In You + Endless Heights + Dream State (09/10/2018)

Spread Their Sound
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7 min readOct 22, 2018

Nous avions rendez-vous en ce début d’automne près de la Villette, dans la salle (presque) intime du Trabendo pour un plateau hétérogène, mais avant tout talentueux et à tendance engagée. De quoi se décrasser de toutes nos émotions négatives.

La soirée s’ouvre sur la prestation de Dream State, et leur puissante “New Waves”. D’entrée de jeu, les anglais nous exposent l’étendue de leur talents en offrant un jeu carré et énergique, sur des morceaux plus brillants les uns que les autres, dont leur merveilleuse “Solace”. La frontgirl est ultra présente tant vocalement que physiquement, et son dynamisme brise la glace avec un public duquel ils sont majoritairement inconnus. Sans rien d’autre que la qualité de leurs morceaux et leur rayonnement contagieux. La prise de parole n’est pas tellement leur fort, et l’on comprend très vite à la voix hésitante du speech, que la prétention est le dernier de leurs défauts. Mais cette modestie rend leur set d’autant plus touchant et intéressant, qu’ils parviennent à emmener la salle avec eux, alors même qu’ils ne sont “personne” à leurs yeux. CJ, au chant, n’hésite pas à rejoindre la fosse et chercher les spectateurs en prétendant leur apprendre à mosher. Elle y met du sien, quitte à s’en épuiser, parce qu’elle sait à quel point le pit est le meilleur endroit pour se défouler. D’ailleurs, elle ne manquera pas d’appuyer des chansons comme “Help Myself” et “Rebuild, Recreate” de petits discours sur la santé mentale ou encore l’addiction et la nécessité de s’en défaire, pour pouvoir se reconstruire sainement. Et pour cela, il faut apprendre à se libérer, à se défouler, et elle en incarne l’exemple parfait, de par son énergie débordante. Leur prestation se termine sur leur parfaite “White Lies”, qui termine de nous mettre une claque.

Endless Heights font ensuite leur apparition. Les australiens lancent les festivités avec “Taste It”, et “You Coward”. Les garçons mettent un petit temps pour caler leur son, le chanteur étant moins audible que les instruments sur les premières notes. Leur bonne humeur est assez communicative, et le frontman à crinière de feu s’approprie l’espace scénique en un rien de temps, en plus de véhiculer des ondes ultra positives. A l’aide de “Come a Little Closer”, “Drain”, “Pray I Fade” ou encore “Paralyse”, la formation envoûte la petite salle, qui reprend timidement mais sûrement des couleurs grâce à leur soleil australien. Mais leur prestation passe en un éclair, et “Heart of Your Lie” emmène le groupe loin de nos yeux.

C’est enfin au tour des tant attendus The Plot In You. Le ton est donné par “Rigged”, suivie de “Not Just Breathing”, et nous savons que les garçons ne sont pas là pour rigoler, mais plutôt pour poser une atmosphère grave et propice à l’introspection. Leurs morceaux sont incisifs, lourds, et plein de sens. Il est difficile d’être indifférent face à leurs parties instrumentales déconcertantes, mais fédératrices à la fois, à l’instar de celle de “Rigged”, ou de l’interlude “Happy”, sans compter leurs paroles happantes. Mais si le message de fond est souvent important, et a pris une place importante dans les derniers travaux des australiens, ils n’en oublient pas pour autant la qualité indétrônable de leurs anciens morceaux que nous retrouverons avec plaisir, comme “My Old Ways” que l’assemblée semblera heureuse de retrouver. D’ailleurs, l’apothéose du set se fera à l’annonce de leur mythique “Take Me Away”, suivie de peur par leur sublime “Feel Nothing”. Dès les premières notes, l’ambiance de la salle devient grave, presque mystique. Le temps semble figé jusqu’au refrain, que la fosse hurle à s’en écorcher la gorge, et l’on comprend l’impact que peuvent avoir cette formation sur leurs fans, et l’importance de ce qu’ils véhiculent. Mais malgré une setlist très complète et bien pensée, construite autour de leur dernier album DISPOSE, subsistera tout de même la déception de voir “Time Changes Everything” manquer à l’appel…

Finalement, la tête d’affiche The Amity Affliction font leur apparition sur la petite scène du Trabendo. C’est “Drag the Lake” et leur légendaire “Chasing Ghosts” qui débutent ce festival de positive-négativité. Car oui, TAA est le genre de groupe capable de dire les choses les plus lourdes possibles, chanter à propos de la mort pendant une heure, tout en faisant sauter tout le monde avec le sourire jusqu’aux oreilles, tant leurs part instrumentales sont positives. Soignant leur setlist, et graciant leurs fans, c’est l’incontournable “This Could Be Heartbreak” qui annonce le début des choses vraiment sérieuses, et commence à vraiment briser la glace avec cette audience jusqu’alors assez neutre. Mais le vrai climax de la soirée survient avec le bijou qu’est “Don’t Lean On Me”, devenue un véritable hymne pour le groupe, et qui sera évidemment repris en choeur par l’audience toute entière.

Mais le groupe ne s’arrête pas en si bon chemin, et lancés sur les anthems, annoncent “D.I.E” et nous aident à répéter l’alphabet anglais. Ainsi, nous nous retrouvons à scander “D.I.E.M.Y.D.A.R.L.I.N.G.” d’une seule voix. Afin de continuer dans la positivité, TAA proposent ensuite “All Fucked Up” et “Feels Like I’m Dying”, sans oublier “Open Letter”, qui sera accueillie avec ferveur et “The Weight Down” pour parfaire ce cocktail flamboyant. Et bien entendu, un set de TAA ne serait complet sans leur incontournable “Pittsburgh”, qui vient clore cette soirée.

Finalement, si l’on devait qualifier The Amity Affliction, nous pourrions dire que c’est danse macabre exécutée avec le sourire le plus bienveillant du monde.

Live Review: Aurélie Renault // Photos: Emma Forni

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