Live // Weezer (19/10/10)

Marie-Laure Rodriguez
Spread Their Sound
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4 min readNov 15, 2017

Un live tout en sobriété, pour un groupe rare et si attendu. Weezer n’ont pas failli à leur réputation, et ont offert un concert parfait dans un Olympia complet.

On parle souvent de la longue attente entre les venues de groupes en France. Mais Weezer bat des records, avec 12 ans sans présence parisienne. L’excitation est donc forcément à son comble pour accueillir le groupe Californien, pendant qu’une bande son d’oiseaux qui piaillent tourne en fond. Lorsque les premières notes d’“El Scorcho”, chanson de 1996, résonnent, les fans partent au quart de tour. Le volume sonore des chants est impressionnant, et remplit complètement l’Olympia.

Côté scène, on frise la perfection. Avec leurs dégaines de nerds sages, les membres Weezer envoient du très très lourd. Rien à dire concernant l’exécution, tant pour la voix que pour l’instru. Seule la communication avec le public est quelque peu absente. Mais cette attitude un peu détachée du monde correspond totalement à l’image des californiens. Rivers Cuomo (chanteur et guitariste) assure ses solos, mais aussi un peu l’animation. Outre les classiques « Paris je t’aime », on apprend notamment que sa française préférée est France Gall, d’accord. Jolie manière d’introduire “Weekend Woman”, chanson extraite du nouvel opus du groupe, Pacific Daydream. Car oui, Weezer est en théorie là pour promouvoir son nouvel album. “Feels Like Summer”, pop et catchy, est particulièrement efficace en live, avec un refrain qui fonctionne très bien. Il était pourtant facile d’oublier que l’objet de la tournée était ce disque tout neuf, tant les classiques du groupe font plaisir à entendre, et sont majoritaires dans la setlist: de “Pork And Beans” à “Hash Pipe” en passant par “California Kids”. On notera la pointe d’humour sur “Beverly Hills”, avec Rivers Cuomo qui débarque sombrero sur la tête. Le groupe fera aussi une reprise de “Hey Ya” de Outkast, avec une demande à « Toutes les Beyoncé d’y aller fort ». Si l’idée est plutôt sympa, les titres originaux restent plus efficaces. Le temps file lui à toute vitesse, face à un groupe incroyablement en place. On est fascinés par un live sans fioriture, seules de jolies lumières pop habillent la performance. On cligne des yeux et il est déjà l’heure d’entendre “Island In The Sun” et “Saying Ain’t So”, pour clore en beauté ce live, devant une foule de trentenaires (et pas que) comblés.

Quelques années et croisières plus tard, les losers les plus cools du rock californien créent toujours autant l’événement. Le seul reproche qui pourrait leur être fait est de se raccrocher au passé plus que de présenter le futur du groupe. Mais comment en vouloir pour ça à un groupe devenu culte ?

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