Review concert : Damage Festival — Jour 2 @ Cabaret Sauvage (26/10/14)
Après les perfomances très attendues de Our Last Night et Escape The Fate la veille, nous revenons au Cabaret Sauvage, en ce dimanche 26 octobre, pour participer aux festivités de ce dernier jour du Damage Festival.
Ce sont les parisiens de Novelists qui ouvrent le bal : leur set est court, d’une vingtaine de minutes seulement, mais bien organisé, avec d’ailleurs une nouvelle chanson qu’ils nous dévoilent sans nous donner son titre. On regrette juste l’ouverture des portes un peu trop tardive par rapport au début du concert (à peine dix minutes avant), qui offre donc peu de public à un groupe prometteur. Placer Novelists comme ouverture à cette dernière journée est astucieux, l’ambiance générale assez bonne dès le début, ce qui promet une suite encore meilleure.
Vient alors Tides From Nebula : on se retrouve face au premier groupe de la journée sans chanteur. Bien que ce type de formation puisse être étonnant au premier abord, on se laisse facilement entraîner dans l’ambiance qu’ils nous imposent. Les musiciens sont de bon niveau et réussissent à combler l’espace scénique malgré l’absence de « leader » chanteur. Le manque de communication entre le public et le groupe se résout à la fin du set, où les guitaristes viennent prendre possession de la fosse. C’est un concept innovant pour le djent et fait partie des bonnes découvertes de cette journée.
La salle continue de se remplir alors que les australiens de Circles prennent le relais, et l’ambiance s’en retrouve complètement changée : le groupe est entraînant, le leader est des plus énergique et communique spontanément sa joie avec le public. C’est un bon choix pour lancer cette deuxième journée du Damage Festival, après Novelists et Tides from Nebula. La mauvaise balance des sons vient malheureusement gâcher une prestation scénique presque sans défaut, pendant laquelle on remarque même l’apparition d’un premier pogo sur la dernière chanson.
Devil Sold His Soul s’empare alors de la scène du Cabaret Sauvage. Le growl hardcore du nouveau leader Paul Green n’est pas forcément accepté par tout le monde, mais il semble s’être très vite intégré au groupe malgré un manque de confiance un peu visible, mais qui tend à se dissiper au fur et à mesure de l’avancée de leur prestation. Ils tentent peu à peu d’installer dans la salle ce style qui leur est propre, malgré le contraste important avec la précédente performance. On regrette un peu le set qui met du temps à démarrer, et qui ne montre pas tout de suite le talent du groupe. Leur performance reste néanmoins vraiment bonne, notamment au niveau de la présence scénique.
The Algorithm prend place et commence à faire vibrer le sol de la salle. Le public accroche déjà au groupe avant même leur entrée sur scène, et ce n’est qu’une explosion générale de joie dès lors que l’intro de la première chanson se fait entendre. Le mélange d’électro, de djent et de Metal progressif mené par le français Rémi Gallego semble conquérir le public parisien qui transforme très rapidement la salle en une sorte de pogo/pit géant avec un public qui n’hésite pas à faire de nombreux crowdsurf. La communication et la bonne ambiance sont présentes, le set est bien agencé et passe même un peu trop vite.. Le passage de ce duo sert de transition et d’ouverture à une soirée qui se promet d’être mouvementée et riche en rebondissements.
Après une pause bien méritée pour nous remettre de nos émotions puis des balances assez longues pour régler minutieusement tout le matériel, ce sont les londoniens de Monuments qui sont annoncés. On sent l’excitation générale monter lors des vocalises de Chris Barretto et on remarque les nombreuses personnes qui sont présentes en partie pour eux : la fanbase commence alors à scander les paroles d’à peu près toutes les chansons. Le set est parfaitement organisé, il n’y a aucun moment de relâche. La performance du nouveau lead singer de Monuments, Chris Barretto (ex Periphery), semble avoir conquis le coeur de la foule, avec une voix claire et un growl quasi parfaits.
After The Burial prend la relève pour continuer à faire vibrer le sol du Cabaret Sauvage. On assiste à une belle performance, on voit bien l’expérience du groupe qui sait communiquer avec son public. C’est avec un speech plutôt émouvant parce qu’il brise la séparation malheureusement courante entre le groupe qui a déjà une notoriété et le public, qu’on s’accorde une petite pause en plein milieu de leur passage : Anthony Notarmaso nous fait part du plaisir qu’il prend à voir le succès de chacun des groupes avec qui il fait des tournées, et nous rappelle que c’est d’abord de l’amitié et non pas de la compétition entre les groupes. La fosse reprend son activité et on aperçoit même le chanteur de Monuments faire un petit stagedive sur la dernière chanson, avec un grand sourire.
Il est maintenant presque 20h et c’est TesseracT qui entame la soirée. De la même manière que pour The Algorithm, le public est unanime dès l’arrivée du groupe : c’est la première fois de la soirée où toutes les paroles d’un groupe seront reprises par le public du début à la fin. Le temps semble s’être arrêté pendant cette performance pleine de poésie et de sensibilité. C’est avec un set parfaitement équilibré, ponctué de trois ou quatre speech profonds où Daniel Tompkins n’hésite pas à rappeler l’importance de la vie et à quel point il a conscience de la chance qu’il a, que le public semble se calmer peu à peu pour profiter au maximum de ce groupe qui impose une ambiance quasi irréelle. La voix et la prestance du groupe est à la hauteur de leur renommée, affirmant une nouvelle fois l’envergure et le talent incontesté du quintette anglais.
Animals As Leaders, groupe très attendu de cette soirée, apparaît enfin sur scène. Malgré des problèmes techniques qui gâchent légèrement le début de leur set, le trio est plus énergique que jamais. “Another Year”, qui sert de morceau d’introduction, plonge la salle dans une autre atmosphère. Leur talent et leur prestance de musiciens d’excellent niveau laissent un public d’abord bouche bée, mais leur énergie est rapidement transmise à la foule qui commence quelques pogos. Il n’y a pas spécialement de communication entre le groupe et la salle, mais cette absence est largement compensée par leur présence scénique, notamment celle du charismatique Tosin Abasi. Arrivent “Women Web” et “CAFO”, les dernières chansons d’un set magnifiquement bien organisé qui s’est malheureusement vu être raccourci d’une quinzaine de minutes, à cause de problèmes techniques. Le groupe américain a su conquérir le public parisien, le faisant voyager dans une atmosphère particulière mais très agréable pendant une quarantaine de minutes.
C’est dans un Cabaret Sauvage désormais complet que le Damage Festival se finit en compagnie de Textures. Le contraste entre les sets des deux précédents groupes et celui des Hollandais est assez flagrant, c’est d’ailleurs ce qui le rend aussi puissant qu’innatendu. Tandis que « Surreal State of Enlightenment », la première chanson, commence à se faire entendre, la foule reprend son activité un peu plus férocement que tout à l’heure. Le groupe semble assez soudé et le leader, très dynamique, stimule très souvent la fosse : le premier circle pit se forme ainsi sur « Ostensibly Impregnable ». Les premières notes de la célèbre chanson « Awake » résonnent comme un hymne pour le public : c’est un peu l’instant émotion du set, où on remarque vraiment l’osmose entre le public et le groupe qui se retrouve, pour la première fois de cette performance, à l’unisson.
Le seul regret de cette fin de soirée est sur « Laments Of An Icarus », qui sert de conclusion au passage des Hollandais. Les balances sont très mal réglées et le son semble étouffé, ce qui gâche clairement la dernière chanson de Textures et qui laisse un sentiment un peu désagréable de set pas fini voire bâclé, même si ce n’était pas le cas.
Ce dimanche 26 octobre était donc, vous l’aurez facilement compris, riche en émotions et en rebondissements : de bonnes découvertes avec Tides from Nebula, des émotions fortes avec TesseracT et Monuments, des ambiances particulères avec Animals As Leaders,… Il y en avait pour tous les goûts : la programmation très diversifée restait néanmoins cohérente et agréable dans l’ensemble. On a hâte de voir ce que la production parisienne Only Talent nous réserve pour sa prochaine édition !
Report: Enaëlle D.
Photos: © Morgan Legars. On remercie également Mario Ivanovic pour ses photos de Textures et Animals As Leaders.
Retrouvez toutes les photos de cette deuxième journée ICI, et notre live report du premier jour LÀ.