Review Concert : Panic! At The Disco + Gaspard Royant @ Le Trianon (04/05/14)

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4 min readJun 9, 2014

Quand j’arrive à 18 h 30 à Pigalle, le trottoir devant le Trianon est entièrement bloqué par une file interminable de fans. Les passants s’insurge contre la queue, qui tourne au coin et monte vers Montmartre sans discontinuer. Le public est assez mixte : il y a les anciens, ceux qui étaient ados pendant la vague emo de 2005 ; et il y a les jeunes, la nouvelle génération. Ils sont tous venus pour voir Panic! at the Disco.

Après une entrée quelque peu tumultueuse, la sécurité du Trianon peinant comme souvent à contenir la foule qui est là depuis le matin, les spectateurs se répartissent dans le splendide décor du Théâtre Trianon.

Gaspard Royant arrive sur scène devant un public qui a à peine fait attention à son nom en achetant le billet. Forcément, le nom français rebute. Et pourtant, lorsque que le jeune homme et son groupe arrivent sur scène avec leurs costumes cocktail, les fans de Panic! relèvent les yeux. Après une chanson, le rock 60’s affirmé du français entraîne la fosse, qui rebondit allègrement au rythme de chansons teintées de funk ou de country. L’ambiance diner américain séduit la salle et celle-ci répond très bien au swing et appels du groupe. Gaspard Royant est plein d’énergie et de présence, et le single « Marty McFly » est particulièrement bien salué pour ses références aux films mythiques de la série Retour Vers le Futur.

La première partie quitte la scène sous les applaudissements après 8 chansons, et les techniciens s’affairent à changer le matériel.

Quand Panic! At The Dico arrive au son de « We Will Rock You » de Queen, les fans impatients les acclament. Le groupe enchaîne immédiatement avec « Vegas Lights ». La foule s’égosille sur les choeurs de la chanson issue du dernier album, Too Weird To Live, Too Rare To Die, une collection de chansons qui se veulent des titres de danse. Pari réussi : la fosse rebondit au rythme de cette première chanson. Suit « Time To Dance », accueilli par des cris de joie de la part des fans assidus. Les fans plus ponctuels dansent tout de même, et continueront à le faire sur « The Ballad Of Mona Lisa », le grand single de Vices And Virtues. Le sol du Trianon fléchit sous les rebondissement de la foule.

Après quatre chansons, Brendon Urie prend enfin la parole, remerciant les fans. Après le rappel que ce soir, c’est l’anniversaire de Dallon Weekes, le bassiste d’adoption du groupe dont le lineup original est aujourd’hui seulement composé de Urie et du batteur Spencer Smith, actuellement en pause à cause de problèmes d’alcool. La salle réserve un chaleureux et spontané Happy Birthday à Weekes, et après un petit câlin, c’est reparti, avec un autre cadeau pour les fans, « The Only Difference Between Suicide and Martyrdom Is The Press Coverage », un titre à rallonge issu de A Fever You Can’t Sweat Out, le premier album à succès. Les jeux de lumière sont léchés, élégants, la conception graphique, avec des panneaux de LED derrière le groupe, est très bien étudiée et donne un résultat visuel enchanteur.

Le grand single du nouvel album, c’est « This Is Gospel ». Mise en valeur par un décor de vitraux, la chanson surprend grâce à l’intervention de machines à fumée et confettis : la fosse hurle, ravie. La voix de Brendon Urie est toujours impeccable, la présence scénique est bonne, mais la communication avec le public laisse toutefois à désirer.

Après « Camisado » et l’émotion qu’elle génère, le public semble décrocher et s’éparpille quelque peu. C’est dommage, pourtant, car le groupe enchaine de très bonnes performances avec une collection variée de chansons de tous les albums. Mais le contact entre le groupe et le public semble être difficile.

Le single de retour de l’année dernière, « Miss Jackson », rappelle la fosse et le balcon avec une interprétation très énergique et appréciée, suivie du grand classique « Nine In The Afternoon » où Urie s’assied derrière un volumineux piano à queue et Weekes prend le devant de la scène.

L’émotionnel « The End Of All Things » voit d’impressionnant accès soprano de sa part, parfaitement maîtrisés. Avec « Lying Is The Most Fun A Girl Can Have Without Taking Her Clothes Off », et « Nicotine » le groupe reprend contact avec le public à grands coups de sourires et d’intros en français. Pour une tournée de promotion, on trouve un grand nombre de goodies pour les fans.

Le groupe quitte la scène après « But It’s Better If You Do », et est rappelé pour un long encore. Urie retire sa chemise sur « Girls/Girls/Boys », au grand plaisir des balcons notamment, et le public reprend avec enthousiasme les paroles du single. S’enchaînent ensuite trous reprises ; mais la plus remarquée est celle déclenchée par la vue d’un panneau “Positive Hardcore Tuesday”, une référence au compte Vine de Urie.

Devant un public médusé, Urie growle et screame parfaitement sur les Vamps, et le groupe se déchaine pour une petite minute, laissant la foule hilare.

Les premières notes de « I Write Sins Not Tragedies » se font entendre et la foule se rassemble : c’est la dernière chanson. Le Trianon fait un pas en avant pour se rapprocher du groupe et chanter en choeur la chanson la plus connue de Panic!. Les balcons se penchent, et Urie en profite pour exécuter un salto arrière accueilli de cris de surprise et d’admiration, avant de reprendre immédiatement la chanson et de la finir. Le groupe quitte la scène au son de « We Are The Champions », toujours de Queen, laissant une foule contente se disperser en chantant.

Il est à peine 22 h, et le groupe vient d’enchaîner 23 chansons. L’interprétation était sans faille : le groupe a le sens du spectacle. Mais elle laisse un arrière goût amer dans la bouche, à cause d’un regrettable manque de communication. Il nous faut espérer qu’une fois réunis avec Spencer Smith, Panic! retrouvera la convivialité appréciée lors du dernier passage en France du groupe l’automne dernier.

Pour voir les photos du concert: ici
Photos: © Valentine Zuczek — Framedsound
Review: Margot

Panic! At The Disco

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