Vers des entreprises qui créent de l’impact

Aurélie Baulard
SPRING LAB
Published in
9 min readOct 6, 2020

--

Le monde d’après, en ce moment, tout le monde en parle, mais on en sait pas vraiment ce qu’il sera. Et si le monde d’après ne ressemblait pas au monde d’avant ? Ou si au contraire, le monde d’après ne changeait en rien ?

La crise du Covid-19 a précipité, renforcé les questionnements de notre modèle : limites du développement humain, montée des inégalités, notre impact toujours plus négatif sur le climat, sur notre planète, les crises sanitaires et alimentaires, la crise énergétique & le manque de ressources premières comme l’eau …

Et si plutôt que de tenter de deviner ce que sera le monde d’après, on cherchait plutôt des idées pour repenser le rôle des entreprises afin qu’elles participent à leur échelle à construire un futur souhaitable, un modèle vertueux qui bénéficie à tous et toutes, aux générations actuelles et futures ?

Le monde de demain ce n’est pas pour aujourd’hui ?

Malgré la prise de conscience globale des enjeux environnementaux actuels, de l’impact négatif de l’humain sur le système terre et du consensus scientifique, les résistances sont fortes. Climatosceptiques, fake news, refus des preuves scientifiques, opposition entre fin du monde et fin du mois, entre les impératifs de l’environnement et la biodiversité et le progrès économique et social, le monde d’après ce n’est pas encore gagné.

Les tweets de Donald Trump sur le changement climatique en sont un bon exemple : créé pour porter atteinte à la compétitivité, augmenter les taxes, non existant car il fait froid à New York l’hiver, le changement, ce n’est pas encore pour maintenant.

En tous cas, selon lui.

Car partout dans le monde des individus, des entreprises, des communautés agissent pour créer un impact positif et créer un futur souhaitable … Alors plutôt que de se concentrer sur les tweets de Donald Trump, aussi fascinants soient-ils, pourquoi ne pas regarder du côté des solutions, des volontés ? Les opportunités sont bien là : 12 milliards de dollars d’ici 2030 en suivant les objectifs du développement durable et 1 million d’emplois d’ici 2022 en investissant dans la transition écologique !

L’impact positif, les entreprises n’ont plus vraiment le choix

Si les entreprises ne peuvent pas répondre seules à tous les enjeux, elles restent un acteur clé de la transition en cours qui ne peut se faire sans elles. Et tout, aujourd’hui, les incite à prendre ce chemin.

Une nécessité environnementale

Le système terre vit aujourd’hui de multiples crises : concentration des gaz à effet de serre, effondrement de la biodiversité, pollution des sols … Le climat est en train de changer, avec des conséquences inédites sur l’accès à l’énergie, à l’eau, les écosystèmes, les événements climatiques extrêmes.

Pour limiter ces crises, il faut avant tout réduire les émissions de gaz à effet de serre : c’est un élément primordial, car ces émissions sont le moteur du changement climatique. Or, plus le changement climatique sera important, plus l’équilibre des enjeux environnementaux, économiques, éthiques et sociaux sera difficile à réaliser. Lors de l’accord de Paris, en décembre 2015, 192 pays se sont engagés à limiter leurs émissions pour contenir le réchauffement moyen, d’ici la fin du siècle, bien en dessous de +2 °C.

S’il est essentiel de transformer nos modes de vie et de consommation pour réduire notre impact négatif sur le système terre, il l’est tout autant d’apprendre à gérer les transformations déjà enclenchées et d’en limiter au maximum les effets. Au-délà de prévenir le changement climatique, les entreprises doivent d’ores et déjà s’y adapter !

Des évolutions législatives

Si l’on constate qu’aujourd’hui les citoyens et les organisations semblent aller plus vite que les pouvoirs publics, la législation évolue rapidement. De nombreuses initiatives incitent voire contraignent de plus en plus les entreprises à se réinventer.

  • Une obligation de reporting RSE a été instaurée en France en 2001 puis renforcée en 2010 par la loi Grenelle 2. La RSE marque en France un premier pas qui contraint certaines entreprises à questionner l’impact de leur activité. Elle permet aussi de voir dans le développement durable une double opportunité : une opportunité opérationnelle (incitation à améliorer le fonctionnement de l’entreprise, à être plus responsable dans la production et la gestion) et une opportunité d’image (la transparence requise par l’exercice permettant de valoriser les engagements des entreprises).
  • La loi anti-gaspillage, votée début 2020, permet de lutter contre toutes les différentes formes de gaspillage. Elle vise à transformer notre économie linéaire (produire, consommer, jeter) en une économie circulaire (réduire, réutiliser, recycler). Elle est construite autour de cinq grands objectifs : sortir du plastique jetable, mieux informer les consommateurs, agir contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire, agir contre l’obsolescence programmée et mieux produire.
  • La Loi Pacte encourage les entreprises à repenser leur raison d’être, leur intérêt social et leurs missions en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de leurs activités. Avec cette loi, la France se dote d’un cadre juridique permettant aux entreprises de repenser leur utilité et leur responsabilité.
  • Au niveau mondial, nous pouvons évoquer les objectifs de développement durable qui sont un cadre de référence unique permettant aux organisations (pays, entreprises) de se mettre en mouvement. Connus sous le terme ODD, ces 17 objectifs sont un appel à l’action de tous les pays — pauvres, riches et à revenu intermédiaire — afin de promouvoir la prospérité tout en protégeant la planète. Aujourd’hui de nombreuses entreprises s’appuient sur ces objectifs pour définir leur stratégie.

Une demande des clients

La pression la plus forte aujourd’hui vient cependant des clients. Les consommateurs sont de plus en plus exigeants et regardants : consommer c’est faire un choix, et ils sont de plus en plus nombreux à a faire le choix de la transparence, de l’authenticité et de la sobriété.

  • À la recherche de transparence
    Le consommateur utilise le nombre croissant d’informations qu’il a à disposition pour faire des choix, renoncer à certaines marques si celles-ci ne répondent pas à certains critères en matière d’impact environnemental et social, comme avec l’application Yuka. Il est crucial pour les entreprises d’anticiper ce changement pour fournir des produits et services qui répondent aux nouvelles attentes de leurs cibles.
  • À la recherche d’authenticité
    Consommer mieux, c’est aussi savoir qui et comment on produit en se tournant vers des marques justes pour le producteur et le consommateur. Les consommateurs se tournent vers des entreprises qui incarnent leurs valeurs : production locale, proximité avec les clients, qualité des produits et services. Le bio produit par des travailleurs sous payés de l’autre côté de la planète c’est non !
  • À la recherche de sobriété
    Si depuis de nombreuses années maintenant les consommateurs sont toujours plus sensibles à la manière dont sont produits leurs biens (respect des droits de l’homme, travail des mineurs, …), l’impact sur l’environnement est en passe de devenir le premier critère de sélection d’un produit / service. Il ne s’agit plus seulement de consommer mieux mais aussi de consommer moins et des services comme Greenly aiguillent les individus pour réduire leur empreinte grâce à leur choix de consommation (ou de non-consommation !).

Un besoin des collaborateurs

  • Trouver du sens dans son travail : Les nouvelles générations sont aussi les premières à subir les conséquences du changement climatique, et cette prise de conscience les amènent à chercher un travail utile dans une entreprise responsable. La crise du covid-19 a accentué ce sentiment de quête de sens. Ils sont à la recherche d’une entreprise dans laquelle ils pourront innover et contribuer à faire évoluer la société, ce qui devient un véritable enjeu de recrutement et d’attraction des talents dans les entreprises, et une incitation forte à créer de l’impact.
  • S’engager dans la transition : Les salariés sont eux aussi favorables à la mise en place d’une stratégie d’impact positif (92% d’entre eux) dans leur entreprise et considèrent qu’elle est légitime et pertinente pour agir, autant que l’Etat. 89% d’entre eux pensent d’ailleurs qu’une stratégie positive ne fonctionne qu’avec leur soutien (étude insign sur l’économie positive).

Les salariés, actuels ou futurs, ont envie de s’engager et les entreprises peuvent et doivent capitaliser sur ces attentes pour opérer leur transformation, les collaborateurs n’en seront que plus satisfaits et les projets plus riches.

L’impact positif, les entreprises ont tout à y gagner

Mouves, Tech for Good, de plus en plus d’entreprises s’engagent déjà pour avoir un impact positif. Et ça marche ! Ces entreprises, en plus de participer à une transformation positive de la société, s’avèrent plus résilientes lors des crises. Et si elles le peuvent, pourquoi pas vous ?

Transformer ses produits et services

Créer des produits et services responsables c’est considérer que l’on peut créer de la valeur dans une logique d’intérêt général. Les entreprises ne sont plus jugées uniquement sur ce qu’elles font mais sur comment elles le font, sur leur impact et leur engagement tout au long de la chaîne de valeur.

Les exigences qui amènent à transformer nos produits peuvent tout simplement relever du bon sens, faire plus simple, plus sain, avec moins pour le même résultat.

Transformer les produits et services pour les rendre plus responsables c’est aussi les rendre plus durables. Il existe de nombreux moyens d’allonger la durée de vie des produits pour réduire son impact à titre individuel et collectif : réutiliser, réparer, acheter de seconde main … En revanche cela interroge le modèle des entreprises, qui repose souvent sur une logique de volume, sans prise en compte de l’impact sur la nature.

Transformer son modèle

Il vaut toujours mieux anticiper que subir : agir dès aujourd’hui coûte moins cher aux entreprises (financièrement et en termes de réputation) que de réagir demain. En anticipant dès à présent ces évolutions et en transformant leur modèle, les entreprises font un pari sur l’avenir qui s’avère déjà payant pour nombre d’entre elles.

Pour garantir la durabilité de leur modèle, les entreprises peuvent choisir de se transformer afin de trouver leur bénéfices dans une logique de réduction de la pression sur les ressources naturelles, voire de préservation des écosystèmes. Cela passe notamment par la circularité et l’économie de la fonctionnalité. Elles peuvent aussi repenser leur stratégie pour l’aligner sur les objectifs du développement durable et l’accord de Paris sur le climat.

Changer la roue en roulant ?

Le premier pas pour changer, c’est d’être convaincu que c’est possible. Le meilleur moyen d’en être convaincu c’est de regarder les expériences de ceux qui font déjà et de s’inscrire dans leurs pas.

Les entreprises ont de multiples possibilités d’agir et de créer un impact positif. Que ce soit dans les habitudes quotidiennes de leurs employés, en repensant leur positionnement ou encore en éco-concevant leurs produits et services … Comme toujours, il suffit de se lancer !

Les entreprises qui prennent part au changement sont celles qui acceptent de changer la roue en roulant. Elles ont démarré des projets, enclenché des transformations, parfois fait des erreurs ou changé de chemin. Et ce n’est pas grave. L’important est qu’elles ont in fine toutes un impact positif sur la société, l’environnement, les individus.

Nous aussi, à notre échelle chez Spring Lab, on s’applique à avoir un impact positif et à accompagner nos clients sur ce chemin, pour faire notre part dans la construction d’un futur souhaitable !

--

--

SPRING LAB
SPRING LAB

Published in SPRING LAB

Agence de conseil en stratégie d’innovation et de transformation, Spring Lab accompagne les entreprises à développer leur impact positif en innovant, se transformant et engageant ses parties prenantes.

Aurélie Baulard
Aurélie Baulard

Written by Aurélie Baulard

It’s hard to have ideas and easy to give up. Project manager & contents @SpringLab 🚀⚡️

No responses yet