J’ai lu Les Immortalistes de Chloe Benjamin, et je vous en parle

Elodie Baslé
Stéphane Marsan Éditeur
6 min readJun 8, 2018

“ À quoi ressemblerait votre vie si vous connaissiez la date de votre mort ? ”

New York, été 1969. Pour tromper l’ennui, les enfants Gold ne trouvent rien de mieux à faire que d’aller consulter une voyante capable de prédire avec exactitude la date de leur mort. Si Varya, Daniel, Klara et Simon veulent tous savoir de quoi demain sera fait, ils sont loin de se douter de ce qui les attend. Des années plus tard, hantés par la prophétie, ils vont faire des choix de vie radicalement opposés.

Simon, le petit dernier censé reprendre l’entreprise de confection familiale, s’enfuit sur la côte ouest, en quête d’amour à San Francisco. Klara, la rêveuse, devient magicienne à Las Vegas, obsédée par l’idée de brouiller les pistes entre la réalité et l’imagination. Épris de justice, Daniel s’engage comme médecin dans l’armée après les attentats du 11 septembre. Quant à la studieuse Varya, elle se jette dans des travaux de recherche liés à la longévité, tentant désespérément de percer le secret de l’immortalité.

Lorsque le premier d’entre eux trouve la mort à la date annoncée par la voyante, les trois autres craignent le pire. Doivent-ils prendre au sérieux cette prémonition ? N’est-ce la puissance de l’autosuggestion qui pousse les Gold à faire des choix qui les conduisent irrémédiablement vers leur mort ?

Fresque de grande envergure, à l’ambition et à la profondeur remarquables, Les Immortalistes se situe entre le destin et le libre arbitre, le réel et l’illusion, l’ici-bas et l’au-delà. Une ode magnifique à ce qui nous échappe et à la force implacable des liens familiaux.

“ LE roman de l’année.”

Entertainment Weekly

“Une saga familiale captivante”

The New York Times Book Review

“ Magique… Des moments de tension, dignes d’un thriller,où le temps s’efface au fur et à mesure que vous tournez les pages, et des passages de compassion silencieuse. ”

The Seattle Times

“ En suivant cette fraterie affrontant son destin, vous allez apprécier l’imprévu de votre propre vie.”

Redbook

“Le plus gros buzz de 2018.”

BookPage

“Tout le monde parle de ce roman depuis des mois, et avec raison.”

Bookish

“Ce roman explore la complexité des liens familiaux, la façon dont nous créons le réel à partir de nos croyances et ce que signifie vivre une vie authentique.”

Family Circle

“Une saga familiale sur l’amour, la destinée, comment vivre sa vie et faire des choix, qui vous fera vous demander quoi faire du temps qu’il vous reste sur cette terre.”

Huffington Post

“Les Immortalistesde Chloe Benjamin est la perfection du thriller littéraire, son suspense provenant de personnages que l’on aime profondément et de surprises que l’on sent ancrées dans l’humanité que nous partageons tous. C’est une méditation sur la destinée des plus profondes que les lectures puissent découvrir.”

Richard Russo, Grand prix de littérature américaine 2017

Un peu plus sur l’auteure

Ça n’est probablement pas un hasard si Chloe Benjamin est née à la Toussaint, tant son dernier livre explore les limites des mystères de la mort, les limites de la science, de la religion et de la magie.

D’une mère actrice, celle qui a brûlé les planches très tôt au théâtre comme à la danse, elle a obtenu un diplôme en fiction. Elle vit à présent avec son époux, dans le Wisconsin.

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Florence Moreau

Les Immortalistes m’a tout de suite convaincue car, outre son thème principal sur ce qui détermine nos vies — sommes-nous juste des êtres livrés au hasard, choisissons-nous notre vie, pouvons-nous échapper à l’atavisme ? — j’y ai retrouvé l’Amérique telle qu’elle peut nous faire fantasmer de ce côté-ci de l’Atlantique.

L’aspect épopée nous embarque d’emblée pour un long voyage, avec une famille attachante et haute en couleurs qui incarne à la fois le melting-pot américain et cette terre de tous les possibles et de toutes les déceptions aussi.

C’est un roman à la fois très documenté, à la thématique originale et au style bien personnel, qui nous entraîne dans des univers fort contrastés, à commencer par celui des gays californiens à la fin des années 1970, sorte de chant du cygne avec l’apparition du sida, incarné par le beau Simon, danseur au destin aussi tragique que dense, jusqu’à l’Amérique actuelle à la pointe de la recherche, qui mènera aussi le personnage de Varya, chercheuse, au bout d’elle-même, la plaçant face à ses propres contradictions ; sans oublier Daniel, qui par son métier de médecin militaire nous plonge dans les affres de l’Amérique post 11 septembre 2001, et enfin Klara, la magicienne que l’on suivra à Las Vegas où elle rencontrera son destin.

Ce personnage est celui auquel je me suis le plus attachée alors qu’à priori la magie et Las Vegas sont très éloignées de ma sensibilité. Or, Chloé Benjamin nous mène loin du toc et du strass, et rend ses lettres de noblesse à la magie, tout d’abord parce qu’elle la replace dans son contexte historique, en décrit les personnages illustres, et nous montre en quoi la magie est une façon pour Klara de transcender la réalité, le passé et l’avenir. C’est au départ un personnage fantasque qui va peu à peu prendre une ampleur littéraire grâce à ses tâtonnements, ses fêlures (notamment la mort de son frère et de son père), son étrangeté à toute forme de convention et le fait qu’elle développe une sorte de métaphysique autour de la magie, qui va la conduire à un jusqu’au-boutisme déchirant, puisque malgré sa petite fille et son compagnon, elle fait le pari de la mort comme un pont entre l’ici et l’au-delà… Avec elle, nous découvrons aussi le revers du rêve américain, les mobile home sur des campings sordides à quinze minutes des paillettes de Las Vegas, l’alcoolisme, la misère. Nous croisons aussi deux beaux personnages. D’une part, son compagnon d’origine indienne qui a connu les bidonvilles et qui, lui, va réellement incarner le rêve américain puisqu’il acceptera les règles du jeu et deviendra un magicien star et très fortuné, sans être dupe et en restant intègre, préférant juste être le loup plutôt que l’agneau. D’autre part leur fille, qui après la mort de sa mère travaillera avec son père, vivra une adolescence dans l’opulence la plus totale mais, loin de se comporter en enfant gâtée, ira à l’encontre de la logique de son destin, et fera un pied de nez à ce fameux concept en devenant une jeune adulte à l’esprit constructeur et positif, choisira d’embrasser la médecine au lieu de prendre la relève de son père, et sera au fond l’élément réconciliateur de la famille Gold.

Florence.

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