VCation — Episode #11— Meero, Quand une équipe inarrêtable construit le futur géant de la photo

Hugues de Braucourt
STARTUPBEGINS
Published in
9 min readJun 9, 2017

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Précédemment, dans VCation : il y a un nouveau gosse dans la cour de récré du VC à Paris. VCation est mon histoire, ainsi que celle d’entrepreneurs exceptionnels dont je croise la route.

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Episode #11: Meero

Meero, c’est le tout en un, le rasoir à 15 lames, le shampoing / conditioner / masque / soin dans un seul flacon, le menu entrée / plat / dessert / café gourmand, l’escapade all inclusive à Acapulco, en mode all you can eat (les michokos inclus). Chez Meero, on a le beurre, l’argent du beurre, la crémerie, la crémière… Un potentiel marché mondial incroyable, un modèle économique de dingue, une scalabilité à faire pâlir d’envie, un traction de folie, un asset techno en guise de secret sauce… et un TERMINATOR aux commandes, qui déroule. Non, qui ne déroule pas, qui tabasse !! ;-)

Thomas ?

Thomas, #TotalPackage :P

Thomas, c’est lui => le numéro 1), « The Total Package »

Le mec qui a tout : smart, vif, sympa, humble, (champion) sportif, extrêmement successful, BG, peur de rien, qui excelle sur à peu près tous les sujets qu’il touche, et avec le sourire. Mais SURTOUT, qui derrière son sourire malicieux cache une histoire… de DINGUE !!!

Alors mets tes écouteurs, branche ton player de zik préféré, monte le son, et mets ça en boucle :

Car sa vie, c’est une série TV à la Californication, alors autant dire que ça s’écoute en musique avec un bon groove, en mode Alice aux pays des merveilles, mais version RnB.

Long story short

Acte 1, les débuts. « Je suis tombé dans l’entrepreneuriat à la suite d’un stage à la SoG en produits structurés. J’adorais la finance de marché, mais je me suis vite rendu compte que d’avoir un mec au dessus de toi, qui te dit oui ou non en permanence, et t’envoie 2/3 missiles dans la gueule parce qu’il a envie, c’était pas pour moi. » Après 7 mois, Thomas arrive à la conclusion que se serait carrément complexe de (i) bosser en banque, (ii) avoir un boss. Ahem.

Acte 2, les premières expériences entrepreneuriales. Thom part en Erasmus à Bratislava (« j’ai beaucoup bossé là-bas » LOL, on imagine…), et il se prend à rêver : il veut « monter un truc ». Il voit un film « qui m’a TROP SAUCÉ », The Social Network, et il sent l’attraction, le pouvoir de la force. Et là il se dit : non, ne résiste pas, ne lutte pas, ne te détourne pas, de la main tendue vers toi… Il prend une douche (véridique), et là, BIM, 1re idée (« Luke, c’est toi ? »). D’un rien, il suffit, pour que l’être bascule. CredeeZ était né :-)))))

Il monte le BP, cherche des gens pour bosser avec lui, « mais j’en trouve pas donc je monte tout seul », le 1er crédit à taux zéro AU MONDE, avec un modèle d’affiliation. « J’ai appris le mot « lead » 8 mois après avoir lancé le biz lors d’un rdv, je me le suis noté sur un calepin. J’avais passé des semaines à appeler des Cetelem & Sofinco en mode « AlloOoOoOo je voudrais vous envoyer des clients comment je faiiiis ??? ». Et puis, j’ai découvert Zanox (qui permet de se plugguer sur une plateforme et de gérer automatiquement la génération de leads, tout simplement), et ma vie a changé !! »

Premier problème, c’est qu’en école de commerce, on a beaucoup de culture entrepreneuriale, mais aucune compétence concrète techno pour créer sa boite : code, design, intégration… quand on lance sa 1re boite, on est un newbie. Alors Thom fait toutes les c… possibles, et apprend sur le tas.

Deuxième problème, c’est que quand on sort d’école de commerce, on est le plus souvent fauché. Mais chez Thom, problème = solution. Du coup (accroche-toi), Thom est entrepreneur le jour et… barman la nuit, dans une boite de nuit parisienne bien connue (Les Planches, OUI MONSIEUUUUR !!). Donc pendant quelques mois, l’agenda ressemble à ça : 8h au bureau en costar / cravate, et 2–3 soirs par semaine… de 22h à… 7h du matin… après tout, on a 24h dans une journée ;-)

CredeeZ a a duré 2 ans. 2 ans, c’est long. Et c’est court à la fois… enfin bref :-)

Thom fait ensuite un peu de coaching, puis monte une agence de développement webmobile (Geoks), et aide des entrepreneurs sur des Business Plan, des levées de fonds publics… du consulting pour entrepreneurs quoi, avec (of course), toujours le style Terminator => au départ, 100€ investis dans la boîte, qui passe rapidement de 2 à 50 employés, le tout sur fonds propres ;-)

Et puis (parce que ce n’est pas fini : en fait, ça ne fait que commencer…), Thom monte également une boîte iot (“internet of things” = objets connectés en bon français), un projet de bikers (oh yeah) avec une équipe d’ingé de choc=>

… par intérêt personnel : « la robotique, les drones, dans 50 ans, c’est la vie, je voulais pas être débile sur le sujet, donc j’ai bossé sur le sujet pendant 2 ans, ça m’intéressait de voir autre chose que de la pure tech ».

Acte 3, la révélation, le grand saut. Contingence, alignement des planètes, opportunisme, destin ? Chacun sa théorie du Macronisme (ou de l’art de l’outsider d’imposer ses codes avec succès dans un monde qui lui est a priori étranger). Une découverte, une révélation : Meero (tadaAaAaAa), « produit super intéressant, opportunité de marché, un besoin de savoir-faire dans l’execution opérationnelle, mais un potentiel de scaling (de, je cite les puristes, « passage à l’échelle ») de dingue. Au départ, c’était quelques heures pour faire un site, la strat’, le BP, la BPI, aller voir les Business Angels… et puis après quelques jours je me suis rendu compte qu’il y avait un truc de ouuuuuuf !! 2 photographes au début, ça a commencé comme ça !! » Au départ, un 1/4 temps, puis progressivement Thom passe de plus en plus de temps, et prend le lead. Meero, c’est une vraie boîte avec sa vraie panoplie de problèmes ^^ peu de process calés, le recrutement des photographes (le nerf de la guerre) très complexe, au niveau ops, c’était Bagdad (sans le soleil), il fallait quelqu’un à temps plein sur ces sujets !

Acte 4, les galères. En fait, ce n’est pas vraiment un acte, c’est plutôt… une métaphore filée, une espèce de continuum qui rythme la vie de Meero (et donc celle de Thom) depuis les premiers jours… Un jour il faudra en écrire un bouquin ;-)

Pèle-Mêle : des levées de fonds qui n’aboutissent pas, des fins de mois (très) difficiles avec de nombreux découverts, des m… opérationnelles dans tous les sens (une « crise de croissance » comme beaucoup d’entreprises en connaissent), des interviews à la chaine dans toute l’Europe pour faire face au contrats dont le nombre explose, des prud’hommes à gérer.

Et la meilleure de l’album : « on s’est fait hacker en octobre dernier, on a perdu toute la base de donnée, 19 jours de commandes / photos perdues et tous les shootings à venir… on n’avait plus rien ! Toute la base avait été effacée (sigh), en pleine levée de fonds. Du coup, tout le monde au (sur)taquet : à la guerre comme à la guerre !! ».

Et Thom de poursuivre : « Attends, c’est le délire total. Tu te lèves un matin, et t’as PLUS RIEN, walou : ça sonne dans tous les sens, on a plus de listing clients, on sait pas quel est le planning, on a plus le numéro des proprios, le code de l’immeuble, on sait plus quelle agence, on est à poil ! »

Acte 5, le coup de foudre. L’année 2017 avait pourtant mal commencée : une levée de fonds qui s’eternise, un burn élevé pour faire face à l’explosion de la demande, un cash très tight sur le compte, avec les salaires à payer… (au passage, big UP à la BNP & Alexandre Rouchon, qui a signé un prêt relai en 2 jours).

En février dernier, Thom fait une rencontre décisive, « Gaëtan, un COO exceptionnel, au bon moment ! ». Et après l’averse, le soleil pointe le bout de son nez, la pluie fait place à l’éclaircie… et une belle idylle commence.

Donc, Meero ?

Constat simple concernant le marché côté demande : depuis l’avènement et la croissance exponentielle de la consommation online, tout le monde a besoin de photos de qualité exceptionnelle, bon marché, dans un laps de temps très court… les sites de e-commerce, les places de marché (notamment immobilières, mais aussi food, auto…), les réseaux d’agences retail, les restaurants… Le monde entier consomme de la photo, a besoin de la photo, vit grâce à la photo.

Constat sur le marché côté offre : nulle part dans le monde, un acteur majeur de la production d’image photo / vidéo n’a encore émergé. Et pourtant, c’est l’un des métiers les plus vieux du monde. Il existe de nombreuses banques d’images (Fotolia, Getty, istock, etc.), mais pas (encore) de producteur à grande échelle.

Constat concernant le modus operandi : pour construire un géant, il faut processer un max toutes les opérations, pour diviser le prix par quatre.

=> En 2 mots, Meero permet la réalisation de photographies d’une qualité imbattable, à un prix défiant toute concurrence, et un temps record. Et en coulisse, une machine de guerre bien huilée qui permet d’honorer cette promesse au quotidien !

Et backstage…

Au départ, une intuition et un flair de dingue : un production à la chaine de photos d’une qualité imbattable à un coût défiant toute concurrence, ainsi est né Meero :-)

Un mec de génie, of course, au contact duquel on se dit que la determination, le travail, l’acharnement, l’obstination, le dévouement, la résilience, la bonne humeur, les valeurs… sont déterminants dans la réussite, et que le destin d’un homme n’est pas uniquement porté par la contingence, réductible au hasard des évènements, mais aussi par l’huile de coude et la force du poignet. On se rappelle donc, qu’échouer, c’est d’avoir baissé les bras avant d’avoir réussi, et c’est un vrai beau message à porter auprès de toute la génération d’entrepreneurs qui rêvent de changer le monde, et qui galèrent au quotidien.

Une fine équipe de killers opérationnels :

  • un COO, Gaêtan “qui gère les ops avec une précision et une énergie tous azimuts que je n’ai jamais vue par ailleurs”,
  • un CTP, Joyd, “qui ne fait pas la moindre faute technique et gère tout en un temps record”,
  • une customer care manager, Candice, “qui préfère se pisser dessus plutôt que de ne pas répondre à un client”,
  • une CFO, Laurène, “qui travaille jusqu’à envoyer des mails à une heure de son accouchement”,
  • un directeur commercial, Julien, “qui close plus de contrats qu’il n’a de propales” ( ! ),
  • un manager SMB, Arnaud, “qui t’a huilé le process de cold-calls de ouf”,
  • un petit génie de du marketing online “qui produit un taf à une vitesse délirante” ( ! ),
  • un responsable photographie, Léo, “qui se paie des review d’images à en rêver la nuit”,
  • et des country managers “qui travaillent comme si c’était leurs boites” !

Et… la suite ?

Bravo Thom, bravo à l’équipe, vous allez chercher le succès avec les dents, contre vent et marée, vous portez haut les couleurs de la French Tech, votre succès est éblouissant, et c’est bien mérité ! Keep it up, keep it up ! Et aujourd’hui, je sais une seule chose : on n’a pas fini d’entendre parler de Meero, vous êtes en train de construire un géant…

With Love ❤

La fine équipe !!! (qui comprend un toutou canon)

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