Thomas Despin
7 min readAug 31, 2015
´par Thomas DESPIN startupcycling.co

Quand j’étais petit, mon père nous disait : “Ne me dis pas que tu n’as pas eu le temps, dis plutôt que tu n’as pas pris le temps de le faire.”

Aucune idée pourquoi. Mais je repense à cette phrase à chaque fois que je me trouve des excuses. Et à chaque fois que quelqu’un se justifie.

Vous savez quoi ? Personne n’a jamais le temps de faire quoi que ce soit. C’est incroyable. A croire que le monde est tellement occupé que tout ce qui mériterait vraiment de l’attention et du temps se retrouve délaissé de tous.

“Putin, mais tu fais quoi de ton temps ?!”

On a tous 24 heures dans chacune de nos journées. Tous. Sans exception. Alors qu’est-ce qu’on en fait ? On se réveille, on bosse, on mange, on mate la télé, on va chiller sur fb, on check ses mails, on re-mange, on re-bosse, on rentre, on re-mate la télé, whatever…

Alors pourquoi certains “ont le temps” de partir en voyage, prendre soin d’eux, créer une boîte, respirer, faire du sport, écrire, faire de la musique, alors que les autres ont l’air tellement occupés qu’ils en ont même oublié pourquoi ils se lèvent le matin.

“Non mais c’est facile, toi, t’es jeune et tu voyages, forcément que t’as le temps.”

Bah oui.
Et si j’avais 40 ans, on dirait que “oui, mais c’est facile t’as eu le temps de mettre de l’argent de côté”
Et si j’en avais 60 on me dirait “oui, mais c’est facile, t’es à la retraite”.

C’est toujours plus facile pour les autres que pour nous. Toujours.

C’est dingue. Comme par hasard, les autres arrivent à toujours faire ce que nous on peut pas. Et on a toujours de super putin de bonnes raison de pas le faire, parce que : “oui, mais on n’est pas dans la même situation, tu comprends.”.

Ok. Alors mettons de côté juste 30 secondes l’hypothèse absurde que l’univers tout entier est contre vous pour vous empêcher de faire tout ce qui vous plairait vraiment (d’ailleurs, est-ce que vous savez ce qui vous plaît vraiment ?).

Voici des faits qui nous concernent tous :

  1. Une journée dure 24h. Pour tout le monde. Pour toujours.
  2. On a tous besoin de manger/boire et d’un toit pour dormir, d’une hygiène minimum, et de se sentir un minimum en sécurité. C’est tout. Le reste est de l’ordre du choix. Pas du besoin.
  3. Quoiqu’on fasse durant la journée, le soleil se lèvera le matin et se couchera le soir. Et il en a rien à cirer de ce qu’on a bien pu faire entre les deux. Ni de nos excuses.

A part ça, tout le reste, tout ce qu’on peut faire pendant notre journée n’est qu’une affaire de choix.

On n’a pas la vie dont on hérite. On a la vie qu’on construit.

Oui, il y a des différences environnementales. Selon la géographie. Selon le milieu social. Selon notre famille. Selon notre éducation, etc.

Elles ne sont pas négligeables. Certes.

Mais comparées à tout ce qui est de notre propre ressort.
Comparé à tout ce sur quoi on a un impact direct. Ces différences-là ne sont qu’un grain de poussière.

Il y a des gens heureux et épanouis dans tous les milieux sociaux. Il y a des gens qui ont du succès dans presque n’importe quel pays.

Est-ce qu’ils sont plus intelligents ? Plus chanceux ? Conneries.

La différence vient de ce que chacun décide de faire de son temps.

Evidemment, si tu passes 3h par jour devant la télé, t’auras pas les mêmes résultats que si tu passes 3h par jour à apprendre un instrument de musique, à apprendre à coder, à apprendre les bases de l’entrepreneuriat.

C’est trivial ? Alors pourquoi on passe en moyenne 3h par jour devant un écran à la con sans intérêt ?

Je le répète. On a tous 24h dans une journée. On dort environ 7h. Il reste 17h. Même si on bosse 8h, il reste encore 9h.

Que fait-on de ces 9h par jour ?

La réponse à cette question définit qui on deviendra au bout d’un an, de 5 ans, de 10 ans.

Imaginez si vous évitez en plus de perdre votre temps 8h/jour derrière un bureau…

Je crois que c’est culturel. On apprend que plus on grandit, et plus on doit s’occuper de plein de choses “importantes”. On doit s’occuper de trouver un job, s’occuper des factures, s’occuper de sa santé, s’occuper de sa retraite, s’occuper de réparer ceci ou cela, s’occuper de je ne sais qu’elle connerie…
A force de “s’occuper”, on finit par oublier de vivre.

Pour atteindre ses objectifs, il ne faut pas se concentrer sur tout ce qu’il faut faire. Il faut se concentrer sur l’essentiel.

Regrouper à un jour dans la semaine tout ce qui est chiant : factures, mails, papiers à la con, assurances… (pour ma part, j’ai détruit le problème en partant en voyager autour du Monde)

Ne pas faire plus. Faire juste ce qui compte vraiment. Le reste peut attendre. Rien n’est plus important que ce qu’on veut accomplir dans notre vie.

Y aura toujours un connard pour te rappeler de payer ta facture de téléphone. Par contre, personne ne viendra te chercher pour te dire : “Bah mec, qu’est-ce que tu fous, t’avais pas des rêves ?”

Faire moins. Mais faire mieux.

Plus on passe du temps sur nos objectifs
Plus on passe du temps sur ce qui compte vraiment (et commenter la nouvelle photo de profil de ta cousine, ça compte pas vraiment),
Et plus les résultats qu’on obtient seront cohérent avec ce qu’on veut vraiment.

Je me rappelle que depuis que j’ai l’âge d’aller à l’école, on me parlait tout le temps de ce que je pouvais faire, et de ce que je devais faire.

Tu peux sauter une classe. Tu dois faire un test de QI. Tu peux aller dans tel lycée. Tu dois avoir de meilleurs résultats. Tu peux aller dans telle section. Tu peux aller dans telle prépa. Tu dois faire trois choix pour ton avenir. Tu peux aller dans telle branche de la médecine. Tu dois continuer tes études.

Vous savez quoi ? Dans ce système, personne n’en a jamais rien à foutre de ce que vous VOULEZ VRAIMENT faire.

C’est comme ça. Et plutôt que de passer le restant de mes jours à se plaindre, j’ai décidé d’appliquer la seule solution qui me paraissait rationnelle :

  1. Prendre une feuille de papier
  2. Réfléchir à ce que je veux vraiment faire et accomplir
  3. Tout mettre par écrit
  4. Passer à l’action

Ca m’a mené à arrêter mes études, à devenir indépendant financièrement (succès relatif), à apprendre de nouvelles choses (chaque jour), à me remettre en question (souvent), à commettre des erreurs (plein), à faire face à des situations inattendues, etc.

Mais finalement, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Finalement, je suis aujourd’hui en train d’écrire cet article depuis un café de Copenhague.

J’y suis arrivé il y a quelques jours en vélo depuis Bordeaux (après 4,200km et 4 mois). Avant d’arriver ici, j’ai traversé une bonne partie de la France, l’Espagne, la Suisse, L’Angleterre, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Danemark. Tout en vélo.

Quand je raconte mon histoire, j’ai toujours des tas de réactions différentes, mais voici le top 3 de celles qui m’ont poussé à écrire ce texte aujourd’hui :

  1. T’as trop de chance de vivre ce que tu vis. C’est incroyable. J’aimerai trop être à ta place
  2. Mais tu comptes voyager combien de temps ? J’aurai jamais le temps de faire ça, je dois finir mes études.
  3. Moi aussi si j’avais de l’argent je partirai comme ça.

Face à ce genre de réactions, je me suis rendu compte que j’ai en fait deux choix :

  • Le premier est de me satisfaire de cette situation en me disant “c’est cool que tout le monde m’envie, je me sens important”
  • Le deuxième est d’aider ces personnes à atteindre leurs objectifs et à leur montrer que c’est possible, pour tout le monde, et même pour elles.

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