Les dernières tendances des Biotechs et leurs levées de fonds

Focus sur l’évolution du secteur de la Biologie et des investissements VC

Dimitri Nitchoun
Startup Trend
16 min readMay 17, 2021

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Fascinant le corps humain…

Bonjour à tous !

Pour continuer cette série sur les secteurs des startups les plus en vogue, nous allons analyser aujourd’hui les Biotechs ! 🔬

La Biotechnologie est une combinaison entre les sciences de la vie et d’autres d’autres disciplines telles que l’IA, le machine learning, la biochimie, la biophysique ou la génétique. Globalement, les Biotechs peuvent donc s’appliquer à plusieurs secteurs comme la Food industry, l’Energie ou la Santé.

Dans ce dernier domaine, l’oncologie est l’aire thérapeutique la plus investiguée. Les entreprises se focalisent également majoritairement sur les maladies infectieuses (14 %) et le système nerveux central (11 %), des domaines pour lesquels les besoins médicaux demeurent très forts en France. Du fait de leur spécialisation, les Biotechs françaises bénéficient également de fortes expertises sur certaines maladies génétiques, y compris des maladies rares et orphelines.

Très complexes, ces solutions reposent sur un socle technologique fort, nécessitant des temps de développement longs et un besoin capitalistique important. C’est ce qu’on va voir juste ici ⬇️

Le Marché

  • Worldwide overview 🌍

La taille du marché mondial des Biotechnologies a été évaluée à 752.88 milliards de dollars en 2020 et devrait croître à un CAGR de 15,83 % de 2021 à 2028. Les applications liées à la santé ont dominé le marché des biotechnologies avec une part de 48,64 % en 2020, en raison de la forte pénétration des solutions biotechnologiques dans les systèmes de santé et du succès commercial des diagnostics moléculaires dans la gestion des maladies.

Les principaux facteurs de croissance du marché des biotechnologies sont les initiatives gouvernementales favorables, la chute des prix du séquençage ADN, la demande croissante du marché pour la biologie de synthèse et l’augmentation des investissements en R&D par les organismes publics et privés.

  • La France, en retard dans l’innovation ? 💡

En France, trop peu de Biotechs parviennent à se développer convenablement et ainsi devenir des biopharmas. Autrement dit, trop d’entreprises restent bloquées au stade R&D et n’arrivent pas à se transformer en sociétés structurées autour de processus de production et de commercialisation de produits sur les marchés nationaux.

En effet, pour mettre les biomédicaments sur le marché, il faut financer les phases de développement clinique, très longues et coûteuses . Or il n’y a pas assez de fonds en France, tout comme la majorité de l’Europe. Dès lors, soit les sociétés vendent leurs molécules, abandonnant une partie de leur patrimoine aux big pharma étrangères, soit elles se vendent, soit elles veulent court-circuiter la Bourse française et se diriger vers le Nasdaq pour lever plus facilement de fonds, avec un risque très fort de basculer leur siège social sur le territoire américain.

Malgré tout, en nombre de startups, la France est leader en Europe avec environ 700 Biotechs. Et pour cause, le marché français bénéficie d’une multitude d’atouts : une excellence au niveau de la recherche scientifique avec des centres faisant partie du Top 10 mondial, une forte dynamique entrepreneuriale et un soutien public de plus en plus important, le tout dans un environnement bénéficiant de l’un des meilleurs systèmes sanitaires au monde (la sécurité sociale française : toujours imitée, jamais égalée 😏).

L’ouverture progressives des valves d’investissement 💵

La France et l’Europe ne jouent clairement pas dans la même cour que les Etats-Unis en terme de financement. En 2020, les opérations de capital-risque aux US ont financé les startups à hauteur de 17,6 milliards d’euros, tandis que l’Europe ne les a financé que de 6.5 milliards d’euros. Les US financent donc quasiment 3 fois plus que l’Europe. Oui, c’est dur à encaisser. Toutefois, bonne nouvelle pour la France et l’Europe, le dynamisme de l’investissement est en croissance !

  • En France 🇫🇷

La France conserve la deuxième place du classement européen en nombre de sociétés financées par le capital risque en 2020. La France est aussi le premier pays européen et le deuxième au niveau mondial, après les États-Unis, en nombre de Biotechs cotées sur le marché public. Les Biotechs ont été particulièrement dynamiques dans leur exécution, ce qui leur a permis d’obtenir de la confiance par les investisseurs dans le futur de leur secteur. Par exemple, SparingVision, a levé 45 M€ en série A afin de financer le lancement des études cliniques de sa thérapie génique contre la rétinite pigmentaire. De plus, les investisseurs ont reconnu la capacité de la recherche française à innover. Ainsi, cinq sociétés issues de l’INSERM qui ont levé près de 111 Millions d’euros en 2020 (Acticor Biotech, Alderaan, Aelis, Eyevensys, Imcheck) en attirant des fonds étrangers.

Montants levés en cumulé de 2018 à 2020 par pays d’incorporation et par nature (en Millions d’euros)
  • En Europe 🇪🇺

Sur un plan plus large en Europe, toutes les sociétés du secteur ont bénéficié du dynamisme confirmé des fonds spécialisés et du retour des fonds généralistes dans le contexte de la lutte contre la pandémie. A titre d’exemple, BioInnovation Institute, financé par la fondation NovoNordisk, le fonds néerlandais Forbion ou encore le fonds français Jeito Capital ont comme point commun d’avoir tous investi dans des sociétés néerlandaises en 2020 comme Neogene Therapeutics, société en phase préclinique de recherche dans les thérapies cellulaires contre les cancers (premier tour de table à 93 Millions d’euros). Autre illustration, la Belgique a été marquée par la levée de fonds d’iTeos Therapeutics auprès d’investisseurs américains et européens de 114 Millions d’euros. Ce financement doit permettre à la société belge de développer deux candidats-médicaments en immuno-oncologie. Et ce dynamisme devrait se poursuivre en 2021 !

Mais alors, concrètement, quelles sont les thèses d’investissements privilégiées par les VC sur les Biotechs en ce moment ?

On va voir tout ça ensemble 🕵️

1) Industrial Bio

Le genre de manip’ ou t’as pas intérêt à trembler 😨

Pour démarrer cette section, prenons l’exemple de la greffe de coeur : Il y a 50 ans le Professeur Christiaan Barnard a réussit une transplantation cardiaque sur un être humain en devenant l’un des chirurgiens les plus célèbres de la planète pour avoir réussi ce procédé.

Aujourd’hui, le savoir médical couplé à l’avancée de la technologie permet d’envisager des possibilités immenses telles que la création d’organes de synthèse. Une startup a d’ailleurs développé un coeur artificiel afin de ne plus avoir besoin de greffer le coeur provenant d’une autre personne à un patient. Il s’agit de Carmat, startup qui vient de lever 55 millions d’euros pour déployer sa solution à grande échelle.

Ainsi, au delà du procédé d’intervention chirurgicale, la création de substance compatible avec le corps humain est désormais le socle de l’innovation des Biotechs !

Analysons les startups qui promettent de révolutionner ce secteur :

Membio (Ontario) : À l’échelle mondiale, le système de dons actuel ne permet de répondre qu’à 40 % des besoins en sang, ce qui représente plus de 60 milliards de dollars de demandes non satisfaites. Créée en 2018, la startup a pour ambition de créer des cellules sanguines afin de justement garantir au monde entier un stock sanguin suffisant. Rien que ça.
En fabriquant à moindre coût des globules rouges à l’extérieur du corps, Membio souhaite produire une quantité illimitée de globules rouges. Plus besoin de donneurs, de collectes, d’analyses et de traitements du sang. Bien plus, cette approche augmente la sécurité des patients puisque ces globules rouges créés sont exempts de substances pathogènes et de toxines. Cerise sur le gateau, une production rentable à l’échelle industrielle est envisagée ! 💉
➡️ La startup a levé un Seed round d’un montant non communiqué en 2020 avec la participation de VU Venture Partners au tour de table.

Volumetric (Texas) : Fondée en 2018, la startup a pour Vision long-terme de remplacer des organes entiers chez les patients à partir de leurs propres cellules tels que le poumon, le foie, le pancréas, le rein et le cœur. Pour ce faire, des technologies de bio-impression 3D sont de la partie et permettent de fabriquer des tissus humains avec des réseaux complexes de vaisseaux sanguins. A l’heure actuelle, cette technologie fabrique des tissus spécifiques aux patients afin de tester l’innocuité et l’efficacité des médicaments. Les cellules du patient sont prélevées via une biopsie, ajoutées aux tissus imprimés en 3D, puis des composés médicamenteux sont injectés à travers le réseau de vaisseaux sanguins pour imiter l’administration réelle de médicaments chez l’homme. Cela offre des résultats médicaux prédictifs pour les patients atteints de cancer. Top. 👍
➡️ Volumetric a effectué un Seed round de 136.400 dollars en 2020 avec Network VC.

Bios (Cambridge) : Née en 2015, Cette startup se positionne dans le domaine de l’ingénierie neuronale afin de créer l’interface matériel et logiciel entre le système nerveux humain et la robotique. Son équipe utilise le Machine Learning, les neurosciences et l’expérience de ses chirurgiens/cliniciens pour résoudre les problèmes complexes de l’intégration d’un matériau bionique au sein du corps humain. Leur premier produit est le Prosthetic Interface Device (PID), un connecteur universel intégré directement dans le bras et relié au système nerveux, autrement dis un “connecteur USB” pour bras bioniques. Concrètement, la startup vise à faire des bras bioniques une extension du corps d’une personne qui peut être contrôlée naturellement par l’esprit mais également renvoyer des sensations naturelles dans le corps. C’est Anakin Skywalker qui va être jaloux. 🤖
➡️ La jeune pousse a levé 4.5 millions de dollars en 2018 avec le financement de plusieurs investisseurs dont AME Cloud Venture et Real Ventures.

2) Drug Discovery

Plus besoin de choisir entre la pilule bleu et la pilule rouge 😏 #Matrix

La mise sur le marché d’un médicament est un processus à la fois coûteux et chronophage. En effet, le processus d’essais cliniques où les nouveaux médicaments sont testés sur des patients avant d’être approuvés par la Food and Drug Administration (aux US) dure 9 ans et coûte en moyenne 1,3 milliard de dollars. Ces essais cliniques échouent pour plusieurs raisons, notamment :
- l’incapacité à recruter suffisamment de participants ;
- la nocivité des effets secondaires ;
- la difficulté d’interprétation des données.

L’échec dans le développement d’un médicament pour les jeunes startups est plus important que pour un grand groupe, puisqu’avec des liquidités limitées, l’échec du médicament candidat au cours d’un essai clinique signifie souvent que l’entreprise ne survivra pas. C’est d’ailleurs pourquoi elles ne rentrent que rarement en bourse avant d’avoir a minima un médicament prometteur aux derniers stades des essais cliniques.

Comme le marché mondial de la pharmacie est en forte croissance et qu’en 2050, peut-être que 80 % des traitements viendront de la Biotech, des startups ont quand même osées se lancer sur ce secteur. Leur technologies alimentées par l’intelligence artificielle et le machine learning a justement le potentiel d’accélérer la mise sur le marché d’un médicament afin d’améliorer chaque étape du processus d’essais cliniques et de recherche d’essais concluants pour le traitement médical visé.

Regardons ensemble certaines startups qui se sont positionnées sur ces sujets :

Aqemia (Paris) : Créée en 2019, Aqemia est une start-up de découverte de médicaments qui souhaite découvrir rapidement des molécules thérapeutiques ayant de meilleures chances de succès. Comment ? Tout comme une IA peut apprendre à jouer aux échecs, l’IA générative de la startup permet d’identifier les meilleures molécules candidats-médicaments pour une cible donnée parmi des millions de médicaments potentiels en prédisant l’affinité entre la cible pharmaceutique et la molécule. 🎯
➡️ La startup a levé 1.6 million d’euros (Pre-Seed) en 2019 avec la présence d’Elaia au tour de table.

Gilgamesh Pharmaceuticals (New York) : Fondée en 2019, la startup s’appuie sur une expertise approfondie en biochimie et neurosciences, notamment les composés psychédéliques, afin de développer des médicaments innovants. Quand on sait que la branche psychiatrique est l’une où l’état de l’avancée médicale n’est pas une priorité (car peu de personnes sont atteints de problèmes mentaux comparé au nombre de personnes avec des cancers ou des diabètes), ça fait plaisir ! ☀️
➡️ Gilgamesh Pharmaceuticals a effectué une Série A de 27 millions de dollars en 2021 avec Route 66 Ventures, Palo Alo Investors et Prime Movers Labs.

Inato (Paris) : Depuis 2016, la startup permet aux acteurs de l’industrie pharmaceutique de trouver des hôpitaux pour y déployer leurs essais cliniques. A l’heure actuelle, 5 % des hôpitaux dans le monde font 75 % des essais cliniques. Inato aide donc les laboratoires à identifier les sites moins connus mais qui peuvent également avoir du potentiel. Une base de données internationale de 200.000 sites hospitaliers a été développée, sites chez qui des essais cliniques ont déjà été réalisés mais qui ne sont pas toujours forcément dans le viseur des groupes pharmaceutiques. 🏥
➡️ La jeune pousse a levé 14 millions de dollars en 2020 (Série A) avec le financement de Cathay Innovation, Serena Capital mais encore Fly Ventures.

Elemental Machines (Cambridge) : Depuis les premières phases de R&D jusqu’à la fabrication d’un médicament, les biologistes savent que les conditions de fabrication peuvent poser problème. En effet, si un souci arrive, cela induit un temps de mise sur le marché plus lent pour les produits innovants et les thérapies censées sauver des vies. Depuis sa création en 2015, Elemental Machines permet justement de surveiller l’environnement d’un laboratoire de recherche : température, humidité, pression atmosphérique, lumière etc. La startup propose également de surveiller les congélateurs, réfrigérateurs, fours et incubateurs à l’aide d’alertes si les indicateurs sont dépassés. 🌡️
➡️ La startup a levé 5.2 millions de dollars (Série A) en 2018 avec la présence de Healthtech Capital et KdT Ventures au tour de table.

3) Aide au diagnostic & Thérapie Digitale

‘’T’inquiètes pas…respire un bon coup…’’ 😈

Les startups de cette catégorie développent des logiciels, souvent associés à de l’IA qui utilise des bases de données pour se perfectionner. Leur but est d’offrir aux médecins des diagnostics plus précis et plus rapide. En limitant ainsi les erreurs, le patient bénéficie d’un traitement adapté puisque la marge d’erreur est réduite au maximum. Surtout, les coûts pour le système de santé sont diminués puisque le patient n’aura pas à consulter d’autres médecins ou la nécessité de consommer d’autres substances médicamenteuses.

Ces logiciels peuvent s’adapter à l’ensemble de la médecine mais également sur tout type de support. Par exemple, le séquençage ADN personnalisé permet de mieux cibler les soins adaptés au patient. Mais encore, l’amélioration des équipements de radiologies existants affinent le diagnostic des radiologues encore une fois au bénéfice du patient.

Regardons les startups qui se sont développées sur ces axes d’innovation :

Cardiologs (Paris) : Fondé en 2014, CardioLogs® fournit un logiciel innovant permettant à tout professionnel de santé de dépister avec précision et fiabilité les maladies cardiovasculaires chez les patients. Plus précisément, il s’agit d’une technologie Machine Learning couplée à de l’expertise médicale pour fournir des services d’interprétation d’électrocardiogramme (ECG) très fiables. Ça tombe bien, car il est extrêmement difficile de pouvoir les lire, même pour les médecins cardiologues après X années d’études ! ❤️
➡️ La jeune pousse a levé une Série A d’un montant de 15 millions de dollars avec le financement de BPI France, Idinvest, ISAI et Alven.

Lucine (Bordeaux) : Depuis 2017, la startup répond en partie aux problématiques liées à l’absence de traitements médicaux pour la majorité des pathologies liées aux douleurs. En utilisant des solutions numériques (smartphone, casque de réalité virtuelle), Lucine est capable de mesurer et d’analyser le niveau de douleur des patients afin de proposer des traitement à base de sons, d’images ou de lumière. Le but est d’amener les patients à produire eux-mêmes leurs propres antidouleurs via la production d’ocytocine et d’endorphine. Nice. 🌈
➡️ La startup a levé 5.5 millions d’euros (Seed Round) en 2020 avec notamment la participation de Kurma Partners et BPI France au tour de table.

MdolorisMedical System (Nord-Pas-de-Calais) : Pour continuer sur le traitement de la douleur, cette startup vaut le détour ! Née en 2010, elle consiste à fournir aux médecins cliniciens des technologies permettant une évaluation fiable, continue et non-invasive de la douleur et du confort de leurs patients lorsqu’ils sont dans l’incapacité d’exprimer le ressenti douloureux. Cela peut être le cas lors d’une anesthésie générale, de patients inconscients en réanimation, de démence ou encore de personnes atteintes d’Alzheimer. 👌
➡️ MdolorisMedical System a effectué une Série A de 9million d’euros en 2018 avec Seventure Partners et XAnge.

Gleamer (Paris) : Créée en 2017, la startup développe des solutions d’IA pour aider les radiologues et les médecins urgentistes dans leur travail quotidien. Plus précisément, des algorithmes permettent de détecter et localiser les anomalies sur les images médicales, en usage clinique. Ainsi, les praticiens peuvent réduire les erreurs et augmenter la confiance dans le diagnostic, tout en gagnant du temps et en améliorant le confort de lecture des radios. Leur solution permet notamment de réduire de 30% les fractures manquées lors du diagnostic. ⚡
➡️ La jeune pousse a levé 7.5 millions d’euros en Septembre 2020 avec XAnge en qualité de lead investor.

ExactCure (Nice) : Fondée en 2017, ExactCure a pour vision de vivre dans un monde où chaque individu disposerait d’un accès à un médicament entièrement personnalisé. Actuellement, les traitements médicaux inappropriés provoquent parfois de lourds effets secondaires, effets qui entraînent 20.000 décès et coûtent 10 milliards d’euros par an au système de santé public rien qu’en France. Sur l’échelle mondial,, ils sont probablement à l’origine de plus d’un million de décès et de 1 000 milliards de dollars de dépenses de santé. Une partie de la solution réside dans la médecine personnalisée afin de prédire les effets et les interactions médicamenteuses dans le corps de chaque individu.
C’est pourquoi ExactCure a créé un ‘’jumeau numérique’’, autrement dis une solution de santé non intrusive capable de prédire en temps réel l’efficacité et les interactions des médicaments en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque individu (sexe, âge, poids, etc.). La solution prend la forme d’une application pour le quotidien du patient et d’un tableau de bord SaaS pour le professionnel de santé. 📱
➡️ La startup a levé 1 million d’euros (Seed Round) en 2019 avec la participation de OneRagtime au tour de table.

SeqOne Genomics (Montpellier) : Depuis 2017, cette startup se consacre au développement d’outils d’analyse génomique de pointe pour des applications cliniques dans les domaines du cancer et des maladies rares. Le but est de développer un système d’analyse génomique qui réduit considérablement le coût et les ressources nécessaires pour fournir une analyse génomique précise afin d’accélérer l’adoption de la médecine personnalisée. SeqOne propose même des applications permettant d’analyser un seul patient ou une famille entière pour diagnostiquer les troubles familiaux héréditaires ! 👪
➡️ SeqOne Genomics a effectué un Seed Round de 3 millions d’euros en 2019 avec BPI France et Elaia.

Les IPO récentes 📈

L’Europe a réalisé de bonnes performances récemment puisqu’en 2019, plusieurs Biotechs dont quatre d’entre elles ont réussi le cap de l’IPO : Medacta International (Suisse), BioNTech SE (Allemagne), Genfit (France) et une dernière qu’on va voir juste ici ⬇️

Innate Pharma S.A. (France) : Innate Pharma S.A. est une Biotech spécialisée dans l’oncologie et souhaite améliorer le traitement et les résultats cliniques des patients grâce à des anticorps thérapeutiques qui exploitent le système immunitaire pour combattre le cancer.
L’entreprise a plusieurs molécules candidates aux stades cliniques et précliniques pour combattre des cancers actuellement très difficiles à soigner. Elle a également été pionnière dans la compréhension de la biologie des ‘’cellules tueuses naturelles’’ (NK cell) et a étendu son expertise au microenvironnement tumoral et aux antigènes tumoraux, ainsi qu’à la bio-ingénierie des anticorps.
➡️ La société a levé 70 millions d’euro en Bourse à la fois sur Euronext mais également sur le NASDAQ.

D’autres entreprises européennes ont réussi à atteindre ce sésame en 2020 dont Inventiva (France), Curevac (Allemagne) ou encore Freeline Therapeutics. Cette même année, la capitalisation boursière des Biotechs françaises est passée de 8,3 milliards d’euros à 12,9 milliards d’euros, ce qui est très encourageant pour la suite ! 👊

💡 En bonus : Les Phases de développement d’un médicament

L’évaluation clinique d’un candidat médicament marque le début de son expérimentation chez l’homme. L’objectif est d’évaluer la sécurité du médicament et son efficacité chez des volontaires sains ou malades. Le médicament pourra arriver sur le marché si sa balance bénéfice/risque est positive, c’est-à-dire si son bénéfice pour la santé est supérieur à ses inconvénients potentiels.

Selon l’INSERM, l’évaluation clinique en France repose sur trois phases ( j’annonce, j’ai littéralement copié-collé le texte faute de pouvoir être plus clair):

  • La phase 1️⃣ est menée sur une vingtaine de volontaires, sains ou malades en fonction de la molécule évaluée. Il s’agit de la tester pour la première fois chez l’homme afin d’observer son évolution dans l’organisme en fonction du temps (cinétique) et d’évaluer sa toxicité. Pour cela les volontaires sont en général hébergés pendant quelques jours dans un centre spécialisé afin de subir une batterie d’examens permettant de vérifier de très nombreux paramètres cardiaques, respiratoires, sanguins…
  • La phase 2️⃣ se déroule chez des volontaires malades. L’objectif est de déterminer la dose minimale efficace du médicament et ses éventuels effets indésirables. Une première étape permet de déterminer la dose minimale efficace pour laquelle les effets indésirables sont inobservables ou minimes. Une seconde phase consiste à administrer cette dose à 100 à 300 malades, si possible pour rechercher un bénéfice thérapeutique.
  • La phase 3️⃣ est la phase finale avant la mise sur le marché. Elle permet d’évaluer l’efficacité du médicament sur une cohorte de patients plus importante : de quelques centaines en cas de cancer, à des milliers pour des maladies très fréquentes comme l’hypertension. Les volontaires sont le plus souvent répartis en deux groupes afin de comparer l’efficacité du candidat médicament à un traitement de référence (s’il en existe un) ou à un placébo. Cette phase dure souvent plusieurs années, le temps de recruter les patients et de suivre l’évolution de leur état de santé.
  • La phase 4️⃣ existe après la mise sur le marché. Elle permet de suivre l’utilisation du médicament à long terme dans des conditions réelles d’utilisation afin de détecter des effets indésirables rares, des complications tardives ou encore des biais de prescription.

Ha, et pour le point Covid, l’actualité des Vaccins et tout ce qui s’en suit, je laisse nos amis les journalistes s’en charger. 😎

Ressources utiles 🗒️

  • 📈 L’Etude 2020 de France Biotech avec de nombreuses informations sur l’écosystème français en terme de marché, de financement et d’innovation
  • 🔮 L’excellent article du Blog A16Z (Andreessen Horowitz, top fonds US) sur les 16 futures tendances en Biotech, médecine et santé
  • 📚 Le Livre ‘’Tous guéris dans 10 ans’’, Docteur Fabien Guez qui parle d’innovations technologiques/startups dans de nombreuses spécialités médicales (ophtalmologie, neurologie etc) !

Cet article touche à sa fin ! Merci pour votre lecture, j’espère que vous l’avez apprécié !

Pour continuer l’aventure, le prochain épisode portera sur un secteur hyper innovant qui fait beaucoup parler de lui en ce moment : celui des Spacetechs ! 🚀

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Dimitri Nitchoun
Startup Trend

Interested in startups from all ecosystems, venture capital and tech ! 🚀