A l’écoute des jeunes malgaches qui souhaitent entreprendre

Thierry Ratsizehena
Startups, idées & entrepreneuriat
4 min readNov 20, 2014

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Dans le cadre de la célébration de la Semaine Mondiale de l’Entrepreneuriat à Madagascar, hier j’ai pu participer à une séance de questions-réponses autour de l’entrepreneuriat. Un public en majeure partie constitué de jeunes, encore étudiants ou fraîchement diplômés, dont leur principal point commun est l’engouement pour l’entrepreneuriat.

Première expérience de partage autour de l’entrepreneuriat

Avec d’autres entrepreneurs, on s’est mis à l’écoute de ces jeunes, et à l’occasion, j’ai pu échanger avec eux autour de leurs projets et leurs attentes. Une occasion également pour moi de partager le peu de choses apprises jusqu’ici depuis que j’ai décidé de me mettre à mon compte.

Ca fait quand même bizarre de partager la scène avec d’autres entrepreneurs “à succès” et figures importantes de l’entrepreneuriat, que j’estime avoir plus de choses à raconter que moi. Quoique, l’exercice était intéressant à plus d’un titre dans la mesure où je pouvais faire part d’un cheminement personnel…

Beaucoup de jeunes avec plein de questions.

“Quel a été pour vous le déclic ? Y a-t-il encore une raison valable aujourd’hui d’entreprendre ?” Autant de questions auxquelles j’ai eu droit.

En tout cas, j’espère ne pas trop avoir déçu mon auditoire. Le but étant bien évidemment de faire l’apologie de l’entrepreneuriat sans pour autant occulter le parcours souvent cahoteux pour parvenir à monter sa boîte. Car parvenir à monter sa boîte, encore c’est faisable. Garder le cap est une autre paire de manches. On n’est pas dans un monde de bisounours. Et oui, je suis bien d’accord, l’entrepreneur est un peu (ou beaucoup) maso. Cela a fait rire mon auditoire mais il faut appeler un chat un chat. Oui, l’entrepreneur est souvent incompris par son entourage au début. Cet entourage, pourtant, dans lequel il devra trouver un soutien pour arriver au terme de son parcours d’entrepreneur. Il arrive que l’entrepreneur traverse des moments de doute (cela m’est arrivé). Et c’est là que ça devient très difficile à gérer… L’entrepreneur a besoin d’être entouré.

Non il n’existe pas de recette miracle

Décider de se mettre à son compte est avant tout une démarche personnelle. La décision peut évidemment être prise en concertation avec son entourage proche (son couple, sa famille proche, ses amis…). Mais réussir à franchir le cap dépend de chacun. Et chaque individu a sa propre conception du succès. Une chose est sure : tout le monde n’est pas Zuckerberg ou Steve Jobs. Et qui veut aller loin ménage sa monture. L’entrepreneuriat ne s’improvise pas.

Pour beaucoup de jeunes qui se sont confiés à moi, l’idée est souvent là à la base. Pour eux, l’obstacle se situe dans l’aventure en “terre inconnue”. Une problématique universelle, elle n’est pas endémique à Madagascar. Comment et où trouver les ressources pour affronter les hauts et les bas de la vie d’entrepreneur : A-t-on besoin d’un business plan ? Comment vendre son projet ? Où trouver le (bon) réseau pour commencer ou développer son activité ? Comment se préparer ? etc. Beaucoup de questions. Et autant de réponses…

Mes interlocuteurs étaient des jeunes qui avaient relativement un bon bagage académique. Ils savaient en majorité de quoi ils parlent. Ils regrettent l’insuffisance de structures spécialisées dans l’accompagnement de porteurs de projet. Démarrer son activité à Madagascar relève toujours du parcours du combattant, le futur entrepreneur semble évoluer dans un labyrinthe où on ne trouve aucune indication du chemin à suivre. Fort heureusement, les initiatives commencent à émerger et elles se multiplient. Grâce à cette formidable plateforme qu’est GEW Madagascar où se greffent plusieurs acteurs de la promotion de l’entrepreneuriat dans la grande île. L’écosystème commence à se structurer.

C’est mieux que rien. Mais beaucoup reste à faire. En tout cas, la route peut paraitre longue et sinueuse, mais ce voyage vaut la peine d’être vécu. Pas mécontent, le temps d’un après-midi, d’inspirer d’autres jeunes, qui comme moi, ont soif d’aventure entrepreneuriale.

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Thierry Ratsizehena
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