Comment les Startups Weekend ont changé ma vie

Melisande Fleisch
French Tech Strasbourg
8 min readJul 19, 2018

Il y a un peu plus d’un an, j’ai participé à mon premier Startup Weekend. Une envie, qui m‘habitait depuis longtemps, mais pour laquelle je n’avais pas pris le temps de passer à l’action à cause de mes études bien remplies.

A ce moment-là, ça faisait 6 mois que j’étais directrice d’une petite agence bancaire et disons que j’avais besoin d’un peu de piment. Et croyez-moi, j‘en ai trouvé.

De la découverte à l’émotion

Le secret du Fire Pitch

Je suis une dure à cuire, j’aime le challenge et j’aime me dépasser. J’ai donc tout naturellement décidé de pitcher une idée. J’ai cherché sur internet ce qu’était un fire pitch (juste une minute pour convaincre) et j’ai suivi les quelques conseils de base qui permettent de faire mouche :

  • Qui suis-je ?
  • Quel est le problème ?
  • A quel point est- il douloureux ?
  • Quelle est la solution ?
  • Quelle est la vision ?
  • De qui ai-je besoin pour concrétiser le projet ?

Et le petit dernier, trouver un nom et le répéter un maximum de fois pour que les gens se souviennent de vous. Pour ma part c’était Open, une plateforme permettant l’organisation d’événements en un clic.

Je ne suis pas naturellement douée pour pitcher devant une salle pleine mais avec de l’énergie et cette méthodologie j’ai pu constituer une équipe. Une équipe étonnante avec qui j’ai passé de très bons moments même si je sais maintenant qu’on a presque tout fait à l’envers. Evidemment, nous n’avons pas gagné, mais le chemin a été parcouru et j’en suis sortie grandie.

L’important c’est le chemin

Et le Startup weekend, ce n’est pas que gagner ou perdre, c’est surtout rencontrer des personnes incroyables. J’ai fait beaucoup de rencontres enrichissantes et notamment une qui a changé ma façon de voir les choses. David, tu ne le sais pas mais tu as été mon déclic.

Avec parcimonie, j’ai échangé avec lui pendant ce weekend et ces échanges ont tous été pleins d’émotions. Il m’a expliqué en 5 min ce qu’était un MVP, comment chercher un Business Model, pourquoi c’est essentiel d’exécuter… Il m’a challengé sur l’idée que j’avais du salariat et de l’entrepreneuriat. Il m’a dit que j’avais tout juste commencé à passer un pied du bon côté et que ce n’était que la première étape. En partant le dimanche soir, il m’a donné un dernier conseil (et assurément le meilleur de tous). Je devais chercher Oussama Ammar sur Youtube.

L’expérience de ce premier Startup Weekend m’a touché au cœur. Merci.

Place à l’explosion

Welcome to The Family

Dans ses vidéos, Oussama le dit lui-même « on m’aime ou me déteste » et porte la même idée sur The Family. Une vidéo, une autre, dix autres, peut-être bien cent à l’heure d’aujourd’hui et je peux vous assurer que personnellement, je les aime ❤.

Grâce à eux pendant des heures, j’ai écouté, j’ai appris, et je me suis donc fait ma propre idée de l’entrepreneuriat (à leur image sans aucun doute). Radicalité, exécution, apprentissage, scalabilité, pain point, product market fit.. Si vous n’avez jamais pris le temps de le faire, allez écouter leurs vidéos, c’est incontournable.

Pendant ce temps-là, vous imaginez bien que retourner au boulot était parfois compliqué, mais c’était trop tôt pour moi.

La famille locale

J’ai commencé à me rendre dans les événements locaux qui soutiennent l’entrepreneuriat (Merci Alsace Digitale ❤) et je peux vous dire que parler de The Family et des Startups Weekend dans une discussion avec des entrepreneurs, ça créé de l’intérêt et des débats.

C’est comme ça que j’ai rencontré William un « Super-Dev » comme je l’appelle et surtout un super mec.

Et action !

Fail fast

William, il n’aime pas parler pour ne rien dire. Il aime faire et avancer. Il a bossé quelques semaines avec moi sur Open, mais à l’évidence, n’ayant ni vrai problème à régler, ni opportunité, ça ne menait pas grand large. Pendant ces semaines, j’ai surtout continué à développer mon état d’esprit, j’ai commencé à coder et j’ai appris à exécuter grâce à lui.

Que du bonheur !

On a laissé tomber le projet, mais lui bossait sérieusement sur autre chose. Un truc génial pour lequel il avait déjà un associé, Jules, qui semblait selon ses dires être au top niveau sur l’état d’esprit et l’exécution.

Un autre Startup weekend approchait et Jules y participait pour porter un projet. Avec un pitch bien mené, ni une ni deux j’ai rejoint son équipe.

Team is everything

Pour cette deuxième participation, je n’étais déjà plus la même personne. J’avais changé et appris mais ce n’est jamais terminé ! Jules a constitué une équipe d’une qualité remarquable et humainement inoubliable. Il a mené l’idée et le projet d’une main de maître pendant tout le weekend et naturellement, on a raflé plusieurs prix. J’en garde des souvenirs exceptionnels surtout grâce à une cohésion d’équipe sans faille. J’y ai d’ailleurs rencontré Teddy avec qui je suis allée à mon troisième Startup Weekend.

Ce weekend m’a permis de comprendre que je n’étais clairement pas au niveau. Jules est un jeune entrepreneur et pourtant il a placé la barre haute. J’ai compris que j’avais encore bien des choses à découvrir avant que mon tour vienne de monter un projet avec brio.

Pour la seconde fois, le Startup Weekend m’a touché au cœur. Merci.

Donner avant de recevoir

Rien ne tombe du ciel

Bon c’est bien beau tout ça mais, la fin du deuxième Startup weekend sonnait déjà la cloche de mes 6 mois après le premier bain. J’avais développé une façon de penser, un état d’esprit, appris pleins de choses mais j’attendais du concret. J’étais encore dans le brouillard. Il ne va pas s’en dire que les startups qui me plaisaient ne voulaient pas m’employer pour le moment. Une banquière qui vit en Alsace, ça vous étonne?

Alors j’ai décidé de donner avant de recevoir.

Dans toute cette histoire, ce qui est central ce sont les personnes. Et j’avais eu le coup de cœur pour Jules et William. Un jour, je suis allée les voir et je leur ai proposé de les aider sur leur projet, sans rien attendre en retour, ni part, ni argent, ni merci. Je voulais juste apprendre avec eux.

Exécuter c’est vraiment la meilleure partie

Ils ont dit oui et c’est donc moi qui dois les remercier. Pendant plus de 6 mois j’ai bossé avec eux sur leur projet et franchement on a délivré un boulot de malade. On a beaucoup bossé, appris et avancé c’était fou. Mais j’ai surtout découvert des amis, principalement après notre weekend à Berlin 😉.

C’était énorme ❤️

Mais Jules et William sont exigeants et pensent toujours au coup d’après. Ce qu’ils veulent c’est grandir et faire grandir les autres. Ils ont une capacité à faire se révéler les gens et ils m’ont poussée. Poussée à suivre la voie dont j’avais envie. Poussée à aller plus loin. Poussée à passer la prochaine étape. Poussée à régler un problème qui compte.

Le problème qui compte pour moi

Vous cherchez des problèmes

Dans les vidéos de The Family, ils parlent de problèmes qui comptent. J’ai longtemps réfléchi à ça. Trouver un Pain Point, quelque chose de fort. Quelque chose de simple et douloureux. C’est chercher le Why, comme l’explique parfaitement Simon Sinek dans sa vidéo.

Et la bonne nouvelle c’est que j’ai un vrai problème. Je bosse dans une boîte que j’affectionne beaucoup. Une boîte qui a cru en moi quand je n’étais personne. Une boîte qui m’a donné un poste de directrice d’agence à 24 ans et qui me paie très bien pour le travail que j’effectue. Alors pourquoi je ne suis pas à ma place ? Pourquoi, malgré l’attachement et le respect que j’ai pour eux, je pense à démissionner ?

Et vous trouvez la lumière

Quand ce constat est fait et que vous commencez à en parler autour de vous, les lumières s’allument. Saviez-vous que 65 % des employés ont déjà pensé à démissionner ? Que 89% des employés ne se sentent pas engagés dans leur entreprise ? Qu’hormis les problèmes de salaires, les employés souhaitent juste ne pas s’ennuyer et participer à des projets en adéquation avec leurs valeurs ?

Ça fait mal n’est-ce pas ?

C’est inquiétant.

Personnellement, je suis convaincue que les boîtes qui ne changeront pas rapidement vont tout simplement mourir. Les nouvelles générations ne les laisseront pas faire.

Alors deux solutions : ou vous changez, ou vous mourrez.

Et c’est avec cette idée, et deux supers co-équipiers qui avaient la même, que j’ai décidé de participer à mon troisième Startup Weekend.

Le début d’une longue histoire

L’idée ça ne vaut rien

Avec Teddy et Jon, on a réfléchi plusieurs jours à comment régler ce problème. Il fallait pouvoir identifier ceux qui veulent démissionner et qui sont de bons éléments. On a construit un plan d’action et préparé un pitch que Teddy et moi sommes allés présenter à Paris au Startup Weekend Future of Work.

On pitch Tallin et ça marche : quand je demande qui a pensé à démissionner les ¾ de la salle lève la main. On monte une équipe inégalable avec des gens incroyables, motivés, engagés et qui ressentaient le problème comme nous. La première validation.

Pendant le weekend, on fait quelques erreurs certes mais on exécute à fond. On pivote et on finit par chercher à identifier les salariés engagés. On rend un travail final de qualité et on gagne un prix. Comme toujours on a surtout beaucoup appris et profité en équipe !

L’organisation du Startup Weekend a été menée d’une main de maître ! On a pu avoir un feedback détaillé des jurys et valider les dernières interrogations. Ça a d’ailleurs été un plaisir de rencontrer Candice, car je sais qu’on veut régler le même problème.

La vie est longue et pleine de surprise

C’est à ce moment-là que j’ai compris que Tallin avait de l’avenir. Sous la forme qu’on a proposé ou autrement, on y arrivera. Seuls ou avec d’autres, on y arrivera. Aujourd’hui ou plus tard, on y arrivera. Et heureusement, si on n’y arrive pas, d’autres y arriveront et voilà ce qui compte. Quelqu’un va régler ce problème.

Pour la troisième fois, le Startup Weekend m’a touché au cœur. Merci.

Avancer pas à pas

La montagne est haute mais c’est chaque petit pas qui compte. C’est comme ça qu’on avance. Ayez la vision de la montagne mais n’ayez pas peur de la gravir. Faites-le, pas à pas. Mon prochain pas à moi, c’est que je démissionne.

Sans filet, mais plus rien ne me fait peur parce que l’entrepreneuriat est une famille.

Je prends mon courage et ma vie en main et je fonce changer les choses.

Merci à Jules, William, Stéphane, Teddy, Jonathan, Candice, David, tous mes co-équipiers des Startups weekend, The Family et Alsace Digitale. C’est grâce à vous que tout est possible !

Qu’on se connaisse ou non je vous assure, l’entrepreneuriat est une famille où vous trouverez toujours quelqu’un pour vous épauler et vous pousser à vous dépasser.

Croyez en vous et foncez !

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