CONFÉRENCE — MOVECIT et FLOW, la coopération académique autour des transports

ScPoEcoleUrbaine
stubudapest2016
Published in
5 min readJul 19, 2017

--

International project experiences in the field of transport and mobility: MOVECIT and FLOW projects as case studies
With : Tamás Mátrai Department of Transport Technology and Economics Budapest University of Technology and Economics Budapest, Hungary

Authors : Léna SAFFON, Arnaud VIDAL

La conférence était présentée par M. Tamas Mátrai, entrepreneur, doctorant et maître de conférences à la Faculty of Transportation Engineering and Vehicle Engineering, au sein du Department of Transport Technologies and Economics, de la Budapest University of Technology and Economics (BME). Expert dans le domaine des transports et ancien collaborateur de l’opérateur de transports en commun budapestois, BKK, M. Mátrai est en charge de la coopération européenne de la BME sur ces questions. Il est ainsi le principal interlocuteur de l’université sur les projets MoveCit et Flow.

L’enjeu de la participation aux projets internationaux de recherche pour la BME de Budapest

M. Mátrai a commencé la conférence en présentant les différents programmes de recherche et de coopération auxquels l’université participe, à l’image des programmes institutionnels européens Horizon 2020 et Interreg.

Le Département des Technologies de Transport et d’Economie est en effet particulièrement actif à tous les niveaux possibles de coopération internationale. L’université est ainsi impliquée dans plusieurs projets au sein du groupe de Visegrad, lequel réunit plusieurs pays voisins de la Hongrie. De même, la BME participe également à l’organisation de conférences internationales comme ECTRI (European Conference of Transport Research Institute), ou encore l’EWGT2017 (Euro Working Group on Transportation 2017) ou hEART 2019 (European Association for Research on Transportation 2019).

D’un point de vue pratique, la sélection des porteurs de projet pour chaque programme est stricte. Les candidats doivent répondre à des conditions précises d’expérimentation technique et de bon avancement du projet. Ils doivent ainsi être capables de fournir de véritables prototypes.

Au regard des formes de coopération avec les partenaires locaux, la logique du Département est d’intégrer le plus grand nombre de participants, dans l’idée d’accumuler suffisamment de ressources financières pour assurer le bon déroulement du projet. Au sein des consortiums, l’université conserve aussi les prérogatives principales, comme la définition des problèmes à résoudre et projets correspondants. Elle organise le volet scientifique de chaque projet et est présente sur tous les chaînons de la recherche, depuis l’accumulation de données jusqu’à l’organisation des phases de tests.

A l’heure actuelle, l’essentiel des projets de coopération européenne appuyés par l’université demeurent centrés sur des acteurs de Budapest : , en particulier à cause de la barrière linguistique, les partenaires institutionnels sont encore peu intéressés par les programmes européens. Le rôle de la cooptation interpersonnelle reste ainsi très important dans la mise en place des projets de coopération.

De manière générale, la question de la coopération internationale pour la BME est stratégique. A travers elle, l’université cherche à se maintenir à jour sur les dernières innovations dans le domaine des transports et à identifier les partenaires et projets potentiels avec lesquels elle pourrait travailler.
De même, les programmes de coopération européens représentent 30% du financement de la recherche menée au sein du département. La participation aux projets de coopération internationaux se révèle donc vitale pour l’université.

Les cas d’étude des projets MoveCit et Flow

Ce sont les deux projets auxquels des acteurs institutionnels hongrois participent, avec le soutien appuyé de la BME. M. Mátrai présente deux projets de recherche principaux à deux stades d’avancement différents. Il mentionne à chaque fois l’idée initiale, le contexte, les éléments de réussite et les points de difficulté.

MoveCit

Le projet MoveCit a été lancé à l’été 2016. Il vise à faire évoluer les habitudes de mobilité des agents de la ville de Budapest vers des déplacements plus durables.
Le projet réunit une dizaine de partenaires et doit durer 36 mois. Il s’agit d’un projet très ambitieux dont l’enjeu principal est de promouvoir une culture de la planification des politiques de transport et d’améliorer la bonne compréhension de la mobilité durable par le personnel de la ville, pour à terme, faire essaimer les comportements vertueux à d’autres secteurs.

Actuellement, le projet est en cours d’élaboration puisque les publics visés et les indicateurs de réussite sont en phase de définition. La phase préparatoire s’avère toutefois plus longue que prévue car le projet est très lourd en raison du contrôle administratif dont il fait l’objet, mais aussi parce que les partenaires sont encore peu habitués à coopérer. Il semble s’agir d’un véritable travail d’apprivoisement qui manque encore de soutien politique.

Flow

Le projet Flow cherche à mesurer l’impact de la marche et du vélo dans la congestion automobile du réseau de routes de Budapest. Son objectif est de modéliser informatiquement l’effet de chaque type de mobilité sur l’état de la congestion routière dans Budapest, afin d’éclairer la décision politique des élus locaux en matière de mobilité. Les porteurs du projet manquent cependant de données sur l’état des mobilités dans Budapest et ont des difficultés à intégrer toutes les formes de déplacements (notamment l’impact des vélos en libre-service, avec le réseau de VLS local Mol Bubi, dans l’usage du vélo).

Au sujet du réseau de VLS Mol Bubi, celui-ci ne couvre que 15 kilomètres carrés dans le centre-ville avec 98 stations et 1 200 vélos. A noter que les VLS locaux sont traçables par GPS grâce à un petit boîtier inséré sur chaque vélo. Également, si jamais une station de VLS est congestionnée, les utilisateurs ont la possibilité de laisser le vélo emprunté à proximité de la borne grâce au suivi GPS.

Eléments de retour sur les projets MoveCit et Flow

En dépit d’un travail de coopération européenne assez intense, monter un projet de coopération demeure compliqué à mettre en place en Hongrie. Les exigences des autorités locales et la nécessité d’impliquer un très grand nombre d’acteurs représentent en effet des contraintes lourdes à surmonter.

Plus généralement au sujet des politiques de transport, Tamas Mátrai considère qu’il faut dépolitiser le débat. Il explique ainsi vouloir fournir de véritables “boîtes à outils” aux décideurs locaux grâce aux projets MoveCit et Flow, plutôt que de chercher à imposer une vision politique. Il remarque toutefois que le culte de l’automobile reste encore très présent dans l’esprit de nombreux décideurs et électeurs, à l’image de l’actualité francilienne concernant la fermeture des voies sur berges, la diminution de l’espace dédié à la voiture à Budapest est mal vécue.

--

--