L’apprentissage par les pairs est une approche pédagogique factuelle et interactive développée aux États-Unis par Eric MAZUR, professeur à l’Université de Harvard, au début des années 1990.
Cette méthode est centrée sur l’apprenant et implique un renversement de l’organisation classique d’un cours en transférant l’apport d’informations à l’extérieur de la salle de classe et l’assimilation ou l’application des connaissances à l’intérieur de celle-ci.
Cette méthode laisse une large part d’autonomie et de libertés aux apprenants en ce qui concerne leur apprentissage, ils deviennent acteurs de la formation. Cela vise à faire participer les étudiants en provoquant des échanges entre eux.
Les étudiants n’apprennent plus uniquement au contact de l’enseignant, mais également avec leurs camarades (pairs).
L’approche par les pairs peut être associée avec celle par projet qui est une pratique de pédagogie active qui permet des apprentissages à travers la réalisation d’une production concrète. Cela consiste à proposer aux apprenants de réaliser un projet, seul ou en équipe sous la supervision de l’enseignant.
“Le projet est l’élément central dans lequel toutes les conditions sont favorables pour donner du sens aux apprentissages, pour engager cognitivement les apprenants à se questionner sur les ressources à développer pour susciter la recherche de solutions”-
Louise LAFORTUNE — Professeur des sciences de l’éducation
La pédagogie par projet implique un projet concret et très généralement destiné à un public plus large que la classe.
Les avantages
Des changements dans le rapport du savoir
Un étudiant comprendra mieux une explication donnée par un autre étudiant « pair » que celle donnée par un professeur, car ils utilisent le même langage et partent d’un même niveau de compréhension. Expliquer à un tiers permet de mieux assimiler les connaissances, et cela favorise la rétention.
De plus, cela peut avoir un côté rassurant pour certains apprenants et
permet que chacun se sente plus concerné et plus impliqué. Le professeur n’est plus le seul à détenir le savoir.
Par ailleurs entre pairs, les participants échangent, communiquent et
partagent des informations, chacun peut alors être pleinement acteur s’il intègre cette sphère égalitaire.
Vers un apprentissage collaboratif et solidaire
Grâce à l’émergence des réseaux sociaux, les étudiants ont développé des réseaux d’entraide et de coopération parallèles. Ils interagissent de manière spontanée et apprennent ainsi les uns des autres dans la bienveillance. Ils créent des groupes de discussion, partagent des supports, mutualisent leurs recherches et les informations. L’apprentissage collectif permet d’accroître leurs connaissances et d’adopter une nouvelle posture face à l’apprentissage.
L’émergence de savoir informel
Ces méthodes permettent de donner du sens à l’apprentissage grâce à des cas
concrets, permettent d’acquérir des connaissances par l’expérience et d’appréhender la complexité du monde professionnel. Les résultats, tels que les maquettes ou prototypes, réalisations vidéo ou informatisées, créations artistiques, innovations technologiques, solutions de problèmes précis, création ou amélioration d’un service, étude de marché permettent à l’étudiant un apprentissage en perpétuelle confrontation avec la réalité.
Ces techniques pédagogiques sont propices au développement des savoir-faire et de savoirs informels : travail en équipe, renforcement de l’autonomie, écoute active, habiletés de communication et de coopération, gestion des imprévus. Des savoirs-êtres très appréciés sur le marché du travail.
Des avis mitigés
“Il faut donner un sens au savoir par une activité collective, mais il faut être attentif à la progression et aux apprentissages de chacun”
Célestin FREINET — Pédagogue français
Lors d’une activité collective ou en groupe, il est plus difficile de pouvoir évaluer les compétences de chacun. Il est important que l’enseignant prenne du temps pour évaluer individuellement chaque étudiant afin de pouvoir percevoir les éventuelles difficultés.
Il est essentiel dans l’évaluation de ne pas écarter les moins compétents au nom de la qualité de la production, ce qui reviendrait à une mise à l’écart des élèves en difficulté au profit des meilleurs. Il faut veiller à ce que chacun participe et acquière des connaissances, des savoir-faire et des savoir-être.
La pédagogie par projet est devenue une pratique quotidienne dans l’enseignement professionnel et dans l’enseignement supérieur. Les réseaux sociaux facilitent de façon informelle le partage du savoir.
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