Quelle ville hôte pour accueillir les épreuves de surf pour les JO de #Paris2024 ? Lacanau, Hossegor ou Biarritz ?

Laurent
Surf Culture
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14 min readAug 1, 2017

(update du 13 Septembre) : c’est officiel pour Paris 2024 !

(update Mai 2019) : les mises à jour avec les actus les plus récentes jusqu’à mi-2019, c’est en fin d’article

Si la décision finale est attendue à Lima le 13 Septembre 2017, l’annonce le 31/07 du retrait de la candidature de Los Angeles (qui aura les jeux en 2028 suite à un accord obtenu avec le CIO) pour 2024 laisse la place libre à Paris.

Si la liste des sites accueillant les épreuves est quasi-finalisé, reste quelques inconnus. Parmi eux, le site d’accueil des épreuves de surf.

© AFP

La vision de #Paris 2024 en vidéo ci-dessous

En effet, le surf est désormais (depuis une décision du CIO en Août 2016) une épreuve inscrite dans la liste des sports olympiques. La première olympiade à accueillir la discipline “surf” sera Tokyo en 2020.

Plus de détails dans cet article de L’Equipe

avec les interviews des athlètes français et du président de la Fédération Française de surf

Jérémy Florès : « C’est une super nouvelle ! Ça va être génial pour le surf. Ça prouve que notre sport est reconnu mondialement. Beaucoup de surfeurs, beaucoup de fans du surf, savent déjà que le surf est très bien organisé, qu’il dispose d’un circuit international depuis bien longtemps. Que des surfeurs professionnels vivent très bien de leur sport. Le grand public ne le sait peut-être encore et avec les Jeux Olympiques, on va pouvoir montrer au plus grand nombre que le surf est juste… énorme. »

Pauline Ado : «C’est énorme pour notre sport ! Depuis que je suis toute petite, les JO me font rêver et me passionnent. Je les suis à fond. C’est un peu un rêve qui se réalise de voir le surf faire son entrée aux JO. Honnêtement, je pensais qu’on aurait encore à attendre de nombreuses années avant de voir ça. Représenter son pays aux JO, au milieu de tous ces athlètes, cela va être une expérience unique qui marque une carrière !»

Jean-Luc Arassus (président de la Fédération française de Surf) : «Je ressens beaucoup d’émotion et de reconnaissance. Cette reconnaissance est celle qui a le plus de valeur pour un sportif, et donc pour une fédération sportive. De la fierté aussi parce que le combat de l’International Surfing Association (ISA) a été très compliqué. Il faut avancer de très bons arguments pour être retenu par le Comité International Olympique. Et enfin, j’ai beaucoup d’espoirs : être visible par des milliards de personnes a une dimension que l’on a du mal à encore complètement imaginer sur la reconnaissance du surf.»

spot de la Fédération Française de Surf

Cet été, surfez sur la vague des champions du monde français : apprenez à surfer dans une école française de surf et prenez votre licence dans un club de la Fédération Française de Surf.

Le site a été retenu : Tsurigasaki Beach et les règles sont définis, 40 surfeurs en compétition, 20 hommes et 20 femmes, 3 jours de compétition.

Si le choix d’un site “artificiel” reste possible, cf les nombreux projets qui seront sortis de terre d’ici 2024, la France bénéficie d’une côte atlantique bercée par la houle et il sera dommage de ne pas faire la compétition sur un site naturel.

Pour Paris 2024, le choix se résumera donc entre 3 principales villes qui ont déjà par le passé accueilli et accueillent encore des épreuves internationales de surf. Toutes 3 sont dans la région Nouvelle-Aquitaine :

  • l’une en Gironde (33) : Lacanau,
  • l’autre un peu plus au sud à Hossegor dans les Landes (40)
  • et la dernière sur la côte basque à Biarritz dans les Pyrénées Atlantiques (64)

Même si l’une des villes fait figure de grande favorite, les 2 autres villes ne manquent pas d’atout. Passage en revue ci-dessous des forces et faiblesses de chaque ville sous l’angle de quelques critères.

  • renommée internationale

Avantage BIARRITZ

Biarritz bénéficie d’une forte notoriété internationale de part son histoire avec le surf. C’est ici il y a 60 ans en 1957 que le surf a débarqué en Europe. Hossegor arriverait en 2ème position sur ce critère de part sa compétition actuelle (Quiksilver & Roxy Pro) et sa renommée auprès des surfeurs pros.

Biarritz a également accueilli en Mai 2017 les championnats du monde (par pays) de surf lui donnant par la même aux yeux des instances internationales un avantage qui pourrait être décisif.

Biarritz — Mai 2017 — Le président de la FFS en compagnie de Laura Flessel, ministre des sports (c) Sud-Ouest
  • facilité d’accès sur le site de la compétition depuis Paris

Avantage BIARRITZ

En 1h20 d’Orly et 1h25 de Roissy depuis Paris sur les vols AirFrance, le site de la Grande Plage est à moins de 4 kms de l’aéroport (10 min en voiture). Clairement imbattable vs les 2 autres villes.

Pour Hossegor, on peut descendre en avion et remonter ensuite (40 min de voiture entre l’aéroport et le site de la Gravière par exemple) ou via le TGV qui arrive à Dax ou Biarritz mais là encore, il faut passer par la route pour rejoindre la station.

Pour Lacanau, c’est avion ou train jusqu’à Bordeaux (2H10 depuis l’arrivée de la LGV) puis 1h de voiture jusqu’à la plage. Mais l’agglomération bordelaise préparerait un train/tram pour effectuer la liason Lacanau / Bordeaux Centre. D’ici 2024 ?

  • qualité des vagues

Avantage HOSSEGOR

Dans un passé récent, les 3 villes faisaient partie du circuit pro et chaque été, on avait un enchaînement d’épreuves sur la côte atlantique française entre le Lacanau Pro en Juillet, le RipCurl Pro d’Hossegor en Août puis le Biarritz Pro en Septembre. Puis Biarritz et Lacanau ont été écartés du circuit pro après plusieurs années avec des manques de vagues au moment des compétitions. Hossegor est resté du coup la seule épreuve française (avec le Billabong Pro à Tahiti sur le spot de Teahupoo) à accueillir le circuit pro masculin et féminin avec le Quiksilver & Roxy Pro qui se déroule en Octobre de chaque année.

Kelly Slater — La Gravière — Hossegor © Thierry Organoff

Hossegor bénéficie des spots parmi les plus réputés en Europe comme celui de la Gravière (parmi l’un des meilleurs beachbreak au monde), des Culs Nuls ou de la Nord. La commune voisine Seignosse offre aussi de beaux spots (les Casernes, les Estagnots, LePenon, les Bourdaines)

  • infrastructure d’accueil

Avantage BIARRITZ

Biarritz a l’avantage d’avoir ses plages en centre ville et donc son infrastructure permet d’avoir tout à disposition (aéroport à 10 min), nombreux hôtels et capacité d’accueil importante, nombreux commerces et espaces de restauration.

Hossegor n’est pas en reste avec de bonnes infrastructures hôtelières. Elle est en capacité d’absorber cette organisation d’accueil, en témoigne ce qu’elle fait déjà en Octobre en accueillant les compétitions masculines et féminines (Quiksilver & Roxy Pro France).

  • soutien politique

Avantage LACANAU

La commune travaille depuis de nombreux mois à la candidature et a tout fait pour bâtir une candidature sérieuse. D’abord en s’adjoignant le soutien de la métropole de Bordeaux. Le maire de Bordeaux en soutien à Lacanau ? oui mais c’est vite oublié qu’Alain Juppé dispose aussi d’une maison à Hossegor !

Le maire de Lacanau (Laurent Peyrondet) et Alain Juppé © SudOuest

Outre les élus locaux, la commune de Lacanau a officiellement fait part de son souhait d’être candidat auprès de la Fédération Française de Surf et de l’ISA (l’International Surfing Association), l’instance fédérale mondiale. Ces rencontres ont eu lieu en Mai 2017 en marge des mondiaux de surf qui se sont tenus cette année à …. Biarritz !

Lacanau étudierait également un projet de vague artificielle, étonnant lorsque l’on sait qu’un autre projet (surf park utilisant la technologie wavegarden) devrait voir le jour près de Bordeaux-Lac. 2 projets de vague artificielle en Gironde ?

  • esprit “roots”

Avantage HOSSEGOR

Des 3 stations, Biarritz est la vitrine mais Hossegor a su conservé son esprit “racines du surf”. Les sites des compétitions d’Octobre (La Gravière, les Culs Nus) sont accessibles en passant un chemin remontant la dune. Les sites sont préservés en pleine nature.

  • antériorité

Avantage LACANAU

Il s’agit de la plus vieille compétition professionnelle de surf en France qui a vu le jour en 1979, elle a été créée par quelques membres du Lacanau Surf Club. Le Lacanau Pro continue d’exister aujourd’hui mais l’épreuve ne compte plus pour le circuit pro (CT) mais pour des épreuves intermédiaires (WQS, équivalent de de la Pro D2 en rugby par ex.). Depuis l’année dernière, le Lacanau Pro bénéficie du soutien sponsoring et logistique du club de foot des Girondins de Bordeaux.

  • projet de vague artificiel à proximité d’un site de compétition (en cas de repli pour manque de vagues par ex.)

Avantage LACANAU ?

A date même s’il n’existe pas de manière officielle de projet sur les 3 sites, il y a bien un wavegarden au Pays basque espagnol mais assez éloigné de Biarritz, un projet landais pourrait voir le jour à Lit-et-Mixe mais là-aussi assez éloigné de la côte sud des Landes. Du coup, le site de Lacanau dont un projet serait à l’étude selon les propos du maire (coup de comm’ pour faire pencher la balance sur sa candidature ?). L’autre projet de vague artificielle en Gironde étant prévu sur Bordeaux-lac.

Bref, chaque ville a ses atouts ! Réponse dans les prochains mois. Sur la base de mes critères (ça reste subjectif…), on arrive à 2 avantages chacun pour Lacanau et Hossegor mais Biarritz est au-dessus avec les avantages décisifs de l’aspect renommée internationale, facilités d’accès depuis la capitale Paris et capacité d’accueil.

Le journal Sud-Ouest a obtenu quelques précisions de la part de certaines des villes candidates.

Pour Hossegor, son maire Xavier Gaudio, indique que la ville “ne se présentera pas seule, mais avec ses voisines de la Côte sud (Capbreton et Seignosse) et même avec tout le département (Les Landes). Nous avons de sérieux atouts, notamment nos vagues de classe mondiale, ainsi que des capacités d’accueil importantes”

Il poursuit pour la radio France Bleu Gascogne “Nos vagues sont reconnues par tous les surfeurs du monde entier. Il est évidemment logique que nous soyons candidat et il serait tout aussi logique que nous soyons reconnus”

Par ailleurs, le président du département des Landes, Xavier Fortinon a déclaré à France Bleu Gascogne : “En octobre, nous accueillerons les championnats de France. Nous avons démontré notre capacité sur ces sites à organiser des compétitions importantes. Il y aura une candidature landaise, tout naturellement.”

Pour Biarritz, son maire Michel Veunac indique à Sud-Ouest “le choix de Biarritz, qui fête cette année les 60 ans de l’arrivée du surf nous paraît pertinent. D’autant que nous avons été félicités pour la qualité de l’organisation des derniers championnats du monde ISA en mai, avec 50 nations représentées et plus de 250 compétiteurs. Nous avons notamment déjà travaillé sur le volet sécurité, la station dispose de 2600 chambres d’hôtel. Le seul élément qu’on ne maîtrise pas ce sont les vagues. Et nous serions prêts à jouer en équipe, notamment avec nos voisins du sud des Landes, qui disposent de spots également réputés

Le mot de la fin revient au président de la Fédération Française de Surf, Jean-Luc Arassus : “Rien n’est joué et comme pour le mondial ISA 2017, nous serons amenés à lancer un appel à projets et à candidatures, avant de nous prononcer”

Côté réseaux sociaux, la bataille est déjà ouverte entre Lacanau et Biarritz !

Pour le maire de Lacanau, ça ne fait aucun doute, “La station balnéaire de Gironde fait figure de favorite” !

France 3 a interviewé le président de la Fédération Française ce mercredi 2 Août, article ci-dessous

JL Arassus rapelle qu’il faut attendre d’une part 2020 pour confirmer le surf comme discipline olympique. donc après les JO de Tokyo.

“Pour l’instant, la fédération internationale (ISA), qui est quand même très déterminante dans le choix du site, a prôné le milieu naturel, qui reste très important. Un des critères de la performance en surf reste la lecture du milieu. Ce serait quand même un peu réducteur de la positionner sur une vague artificielle, bien qu’aujourd’hui les technologies sont de plus en plus performantes.

La région Nouvelle-Aquitaine est une candidature très sérieuse . On peut quand même se baser sur la qualité des vagues, la région est en pôle position au niveau du territoire national.

Une vague artificielle pourrait être nécessaire dans tous les cas : Les dossiers qui seront retenus seront ceux qui pourront prévoir une situation de repli, avec une vague artificielle proche d’un site naturel.”

(Edit de début Septembre 2017) : Les 3 villes ont continué d’animer les débats pendant le mois d’Août !

Lacanau s’est allié avec Bordeaux, site déjà retenu pour certaines épreuves des JO, et en rencontrant le judoka Thierry Rey, représentant du comité Paris 2024.

Lacanau a aussi clairement continué à marquer des points avec une vidéo de candidature ! Lacanau, mon #Paris2024

Lacanau, pôle de développement du surf, dans un territoire attractif profitant du dynamisme et des équipements de la métropole bordelaise !

Côte Fédération Française de Surf, cette interview de Jean-Luc Arassus sur la radio France Bleue fin Août est intéressante.

“Je serai un défenseur farouche de l’organisation de l’épreuve en conditions naturelles. Il est bien évident que la région Nouvelle Aquitaine présente certaines garanties. Ensuite, on est au niveau d’une période estivale, c’est pas la meilleure période pour les vagues donc pour diminuer le risque, il serait indispensable d’avoir à proximité du site où on positionnera l’épreuve, une vague artificielle. Cela fera partie du cahier des charges, c’est certain.”

Car cette interview rendrait difficile la candidature de Biarritz qui peut difficilement construire une piscine à vagues, l’environnement très urbain de la ville et la nécessité de trouver une surface importante en terme foncier ne le permettant tout simplement pas au contraire des 2 autres villes candidates.

“Une piscine à vague n’est pas d’actualité” rétorque Laurent Ortiz, élu en charge du surf à Biarritz. La ville va jouer sur ses atouts : les vagues naturelles, l’accueil et l’attractivité. Elle pourrait également présenter une candidature commune avec Hossegor. Une rencontre est prévue entre élus biarrots et landais dans le courant du mois de septembre. (interview France Bleu du 28/08/2017)

Ce qui conditionnera la candidature de Biarritz en solo ou en duo, c’est donc bien cette question de vague artificielle présente sur le site de la compétition ou à proximité. Si c’est une condition dans l’appel à candidatures, Biarritz sera contraint de s’associer à sa voisine landaise.

Du coup, l’idée d’une candidature commune basco-landaise (site physique à Biarritz et piscine à vagues dans les Landes ?) pour contrer la candidature girondine semble faire son chemin…

Selon Laurent Ortiz dans une interview début Septembre à Sud-Ouest “La Communuaté Urbaine de Bordeaux préparera un solide dossier de candidature pour devenir site olympique dans plusieurs disciplines. Ils ont des moyens importants. Ils veulent créer un gros pôle Médoc-Lacanau qui soit un tremplin pour le tourisme

Preuve du dynamisme girondin, au soir de l’annonce de la victoire de Paris pour 2024 en ce 13 Septembre, seul Lacanau a posté sur ses réseaux sociaux.

Ainsi que cette vidéo postée sur le média TV7 avec le témoignage du patron du Lacanau Surf Club.

Enfin, dernière actualité récente sur le sujet, le projet de Fred Compagnon, waterman et free surfeur landais, de vague artificielle au niveau du canal d’Hossegor.

© Ripitup — Fred Compagnon

En savoir plus via son post Facebook

A suivre donc !

(edit mi-Septembre), quelques nouvelles réactions

  • de Tony Estanguet
  • des surfeurs français Pauline Ado et Jérémy Florès
© Fédération Française de Surf

Le capitaine français de l’équipe de France, Jérémy Florès, lors des championnats du monde de surf en Mai 2017 à Biarritz, en compagnie de Tony Estanguet (dont Sud-Ouest nous apprend qu’il “t’aquine parfois de sa planche les vagues de Capbreton, où il possède un pied à terre avec ses frères”), co-président du comité de candidature Paris 2024.

  • Réaction également de Johanne Defay dans une interview à la radio LeMouv’
Le président de la FFS Jean-Luc Arassus avec Laura Flessel et Jérémy Florès,© Sud-Ouest
  • Côté Fédération Française de Surf

extraits :

“Notre littoral propose un patrimoine de vagues exceptionnel, les résultats de nos athlètes positionnent la France comme une nation majeure du surf mondial. Le surf français est potentiellement médaillable.”

La Fédération rappelle aussi le calendrier

Sport additionnel en 2020, le surf n’est pas encore assuré de faire partie du programme des JO-2024. Il faudra dans trois ans réussir l’essai japonais pour que le CIO décide de le confirmer et pour que le Comité d’organisation français accepte de l’ajouter.

A suivre ! Vous retrouverez ici les rebondissements et les infos des candidatures.

En résumé à date (mi-Septembre 2017) on s’oriente vers :

  • candidature Lacanau/Médoc/Bordeaux avec possibilité de site à vague artificielle en repli
  • candidature basco-landaise (Bairritz/Hossegor (et la côte landaise plus largement)) avec potentiel site artificiel dans les Landes ?

(Update du 07/10/2017) Dans une interview à Sud-Ouest à propos des mesures de sécurité mises en place dans le cadre du Quiksilver & Roxy Pro qui se déroule sur les plages d’Hossegor, le maire Xavier Gaudio déclare

« Nous avons un savoir-faire unique pour l’organisation de gros événements. Nous avons l’ADN surf, les capacités d’accueil, les vagues pour attirer les meilleurs au monde. Nous réfléchissons même avec la communauté de communes à l’installation d’une piscine à vagues sur le territoire pour renforcer notre attractivité ! »

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