Les 5 conseils de Nathalie Loiseau pour que les femmes apprennent à « tout choisir »
Nathalie Loiseau, ancienne diplomate, dirige l’ENA depuis 2012. Dans son ouvrage « Choisissez tout » (1), elle souhaite inciter les femmes à avoir plus confiance en elles, à ne pas brider leurs ambitions et nous livre ces 5 conseils.
1. Essayer et oser demander
J’encourage les femmes à essayer coûte que coûte, car la vraie vie, c’est d’aller tester, ce n’est pas le syndrome de la bonne élève. Quand j’ai eu des responsabilités en ressources humaines, et que j’ai eu face à moi des populations aux profils comparables et de voir à quel point les femmes, il fallait aller les chercher. Et puis je me suis rendu compte que, moi aussi, j’avais été une petite souris. Si on n’était pas venu me chercher, il ne se serait… rien passé.
2. Arrêter de faire la fille
Ça veut dire qu’on trouve d’abord toutes les raisons pour ne pas y aller. Tous ceux que cela va contrarier. Arrêter de dire «pas pour moi», «pas maintenant». Oser sortir de sa zone de confort.On ne peut pas attendre que tout soit aplani pour se lancer. Non, il faut prendre le risque de n’être pas excellente le premier jour, de ne pas forcément réussir.
3. Éviter le piège de la bonne élève
Le piège des bonnes élèves : elles sont habituées à être excellentes. Il y a une forme d’énorme orgueil chez les femmes, elles ne veulent pas être prises en défaut le premier jour de leur job. Comme directrice de l’ENA (École Nationale de l’Administration), école que je n’ai pas faite, j’avais des choses à apprendre… Ce n’est pas malsain de le dire. Il faut que les femmes apprennent à le faire de manière plus décomplexée.
4. Abandonner un certain désir de perfection
Ce n’est pas tenable d’être parfaite en tout. La perfection peut même être une forme de prétention. C’est une course sans fin. On est dans un système scolaire qui adore les petites filles mais qui encourage plus le conformisme, la docilité plutôt que la prise de risques. La vraie vie commence après, la vraie vie est assez différente, et les anciennes bonnes élèves n’y sont pas très préparées. Essayer quelque chose qu’on n’a jamais fait implique d’être vulnérable, de reconnaître qu’on ne sait pas tout.
5. Faire des hommes vos alliés
Il y avait une discrimination positive en faveur des hommes et, encore maintenant, les hommes sont plus nombreux à monter en grade. La seule manière de leur dire de nous laisser une place, c’est de leur faire comprendre qu’ils y gagneront aussi quelque chose : une meilleure organisation du travail et une meilleure définition des critères de compétence. Se battre pour l’égalité femme-homme au travail est surtout une réflexion sur les méthodes et l’organisation du travail qui doit revenir au centre du débat pour le bénéfice de tous. Les hommes souffrent également des diktats de performance, d’efficacité, « réussis, travaille tard, etc. Nous avons une occasion historique de réinventer le travail!
(1) Choisissez TOUT, JC Lattès, 2014, 250 p., 18 €.
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