Bye bye licornes. Bonjour décacornes !

Loïc Soubeyrand
Swile
Published in
3 min readSep 15, 2020
Pas la peine de compter, il y en a bien 10 🤓

“L’âge moyen des entreprises du CAC 40 est de 105 ans, tandis que celui des entreprises du Nasdaq, aux Etats-Unis, est de 15 ans.” Le Président Emmanuel Macron faisait ce constat frappant de vérité en 2016, alors qu’il était encore ministre de l’Économie.

Avènement de la French Tech, accès simplifié et amplifié aux capitaux, politique d’investissements ambitieux et diversifiés de la BPI… La dynamique pro-entrepreneuriat enclenchée en France pour changer cette donne mérite d’être saluée. Fait rassurant, malgré la crise sanitaire, l’enjeu reste toujours autant stratégique aux yeux du gouvernement : 7 des 100 milliards d’euros du plan de relance seront consacrés au numérique.

Il semble évident qu’avec de tels moyens, nous n’aurons aucune difficulté à atteindre l’objectif fixé par le Président lors du France Digital Day 2019, à savoir créer 25 licornes (sociétés privées valorisées 1 milliard de dollars) d’ici 2025. Nous en avons déjà une petite dizaine, et nous avons d’ores et déjà suffisamment de prétendants crédibles au sein du NEXT40 et du FT120 pour prendre les places restantes.

Soyons dix fois plus ambitieux.

Mais devenir licorne ne doit être qu’une étape. Dans les faits, avoir 25 licornes en 2025 ne suffira pas à baisser l’âge moyen du CAC40 dont le ticket d’entrée est d’environ 10 milliards d’euros. En atteignant 1 milliard de valorisation, les licornes peuvent tout juste prétendre à rentrer dans le SBF120.

Le seul moyen de changer la donne et bousculer l’ordre établi est donc d’élever le niveau d’ambition en cherchant à construire des décacornes (sociétés valorisées minimum 10 milliards de dollars).

Nous avons tout pour réussir. Les capitaux disponibles pour créer des champions mondiaux sont là. Les talents sont là. Ajoutons-y l’ambition et le tour peut être joué.

Car oui, le succès des startups aux Etats-Unis et en Chine n’est pas qu’une question de moyen. C’est aussi une question de mentalité : leurs startups savent se fixer très tôt des ambitions mondiales, et ainsi les atteindre très rapidement. Il est passionnant d’observer la vitesse à laquelle les entreprises technologiques américaines ont détrôné en capitalisation boursière les “blue chip companies” (des entreprises stables, profitables et très bien installées sur leur marché) comme IBM, Walmart, JPMorgan Chase, DuPont Chemical etc.

Les valeurs technologiques ont tout balayé sur leur passage ces 10 dernières années aux Etats-Unis et en Chine, et sont le reflet de l’importance qu’à pris la technologie dans notre quotidien. Il n’y a pas de raisons que le CAC40 échappe à cette tendance de fond dans les années à venir.

Avoir 20 décacornes pour 2030, plus réaliste que jamais !

Notre ambition en France doit désormais être celle de créer une vingtaine de décacornes d’ici 2030. Nous espérons ainsi qu’un tiers du CAC40 soit constitué de valeurs technologiques sur des sociétés créées à partir de 2010.

Evidemment, les fleurons tels que LVMH, Sanofi, Hermès, L’Oréal, Kering etc. vont continuer à truster les premières places, ce qui est excellent pour la France. Mais n’oublions pas que la moitié de l’indice est constitué de sociétés dont la valorisation est entre 5 et 25 milliards d’euros, ce qui rend de fait l’objectif réaliste et donc atteignable.

La voie a déjà été ouverte en Europe avec Adyen et Spotify, qui ont atteint respectivement 20 et 50 milliards d’euros de capitalisation 10 ans seulement après leur lancement.

Impossible n’est pas français 🇫🇷 : il reste justement dix ans pour réaliser cet objectif, soit une véritable éternité dans le monde de la Tech.

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