Le (vrai) Bilan de SwissBorg, 13 mois après l’ICO

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SwissBorg DAO
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11 min readMar 1, 2019

Bilan fait les gros titres

Mardi 26 février 2019, Bilan, qui se définit comme le journal référence économique suisse, publie en couverture de son magazine bi-mensuel et sur son site internet une enquête à scandale sur une startup crypto suisse nommée SwissBorg. L’intention de l’article est claire: démontrer que les dirigeants de SwissBorg sont des criminels.

Tout commence lorsque le journaliste Joan Plancade décide d’interviewer un certain Roust Semy. Ce dernier, personnage peu recommandable comme le démontre notre récit, ne mâche pas ses mots sur SwissBorg et livre au journaliste une histoire à sensation. Jackpot! Inutile pour “l’enquêteur” de Bilan de vérifier la pertinence de son unique source, il tient l’histoire à sensation qui fera enfin “cliquer”, “liker”, une opportunité à ne pas manquer pour se faire lire. Pas si sûr…

Les faits, rien que les faits

Nous avons souhaité revenir point par point sur les éléments de l’article de Bilan, en apportant des réponses transparentes et factuelles. Nous tenons à préciser que nous avons offert l’opportunité au journaliste, Joan Plancade, de revoir ces éléments avant la publication de son article afin qu’il puisse se faire une meilleure idée de sa source. Notre email restera sans réponse, tout comme notre demande de lire l’article avant sa publication.

Analysons à présent les éléments de l’article de Bilan.

SwissBorg n’est pas une banque…

… au sens de la loi sur les banques. Pour démarrer son article, le journaliste s’est procuré une des premières vidéos de SwissBorg, délistée du grand public depuis octobre 2017, afin de (ré)associer le mot “banque” à SwissBorg.

Premier élément, première surprise: pourquoi choisir une vidéo “délistée” avec seulement 20,636 vues, lorsque la véritable vidéo, utilisée et promue par SwissBorg lors de son ICO en 2017 est disponible et enregistre plus de 1'700'000 de vues?

On parle ici bel et bien de “Wealth Management” et de “Cyborg Advisor”, non plus de “Banque”. Il est exact que SwissBorg a pivoté de “Banque” à “Wealth Management”, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, il est utile de rappeler qu’une entreprise exécute des pivots et que son modèle est en constante évolution. Twitter a ainsi commencé comme moteur de recherche pour podcasts.

Nous confirmons ensuite que la FINMA nous a contactés avec l’injonction de supprimer le terme “Banque” de notre communication. Nous nous sommes exécutés. Il est important de rappeler que notre objectif n’a jamais été de devenir une banque commerciale, mais d’offrir au grand public une alternative à la gestion de fortune des banques privées, raison pour laquelle il nous a paru plus opportun, afin de communiquer notre vision de manière optimale, d’utiliser au départ le terme “Cyber Bank” plutôt que “Wealth Management”.

Deuxième élément, l’article revient sur le projet “Cryptallion”. Nous avions l’ambition de lancer une ICO pour financer le lancement d’un fonds quantitatif tokenisé: “Cryptalion”. Le projet initial était de créer un token additionnel afin de collecter auprès de la communauté 100 Millions de francs suisses.

Rétrospectivement, nous avons de bonnes raisons de croire que nous aurions pu atteindre cet objectif de levée avec succès, compte tenu de l’appétit des investisseurs pour les cryptos en décembre 2017. Malgré des indicateurs au vert, et compte tenu de notre analyse du cadre juridique à ce moment-là, nous avons pris la décision responsable de reporter ce projet à une date ultérieure. Nous avons communiqué cette décision à notre communauté et nous pensons encore aujourd’hui avoir pris la bonne décision ; le marché nous a donné raison.

Troisième élément, notre affiliation à l’organisme OAR-G. Nous confirmons que, malgré nos tentatives, nous ne sommes pas membre de l’OAR-G. Nous confirmons également que suite à l’échec de l’affiliation, nous avons supprimé le logo OAR-G de nos présentations. Nous sommes aujourd’hui affiliés à l’organisme d’autorégulation VQF.

Quatrième et très surprenant élément, l’approximation sur les dates. Nous citons: “En plein milieu de l’ICO, SwissBorg va même jusqu’à modifier complètement ses statuts initiaux en date du 29 novembre 2017, avec à la clé une proposition plus nébuleuse et sensiblement différente.” Notre ICO a officiellement démarré le 7 décembre 2017 et s’est terminée le 9 janvier 2018. Par ailleurs, l’extrait du Registre du Commerce de SwissBorg SA (CHE-198.086.882), laquelle a effectivement conduit l’ICO, montre que la société a été incorporée le 25 octobre 2017, soit presque 2 mois avant le lancement officiel de l’ICO.

L’impossibilité juridique de créer une société en coopérative nous a conduits à nous tourner vers une société anonyme, avec toutes les implications en termes de droit des sociétés. Une fois SwissBorg Invest SA établie, les seules modifications apportées durant cette période, soit en date du fameux 29 novembre 2017, ont été un changement de raison sociale (de SwissBorg Invest SA à SwissBorg SA) et une modification du but de la société concernant la gestion d’actifs alternatifs. Le changement de but fait écho au changement de stratégie concernant Cryptallion. Ainsi, nous n’avons pas modifié nos statuts “en plein milieu de l’ICO”, mais avant, lorsque tous les éléments juridiques étaient solidement assurés. La “proposition” n’est pas plus nébuleuse ; elle est plus précise et plus adéquate.

Cinquième élément, plus étonnant encore : il nous est reproché de ne pas avoir “soutenu” le cours de notre token. L’argent levé est destiné à développer l’écosystème SwissBorg. La manipulation de notre cours, en plus d’être vaine (la performance moyenne des jetons d’ICOs à ce jour est de -95%), aurait été malhonnête vis-à-vis de notre communauté.

Nous sommes curieux de savoir quel genre de manipulation M. Plancade aurait voulu voir se réaliser. Le Wash Trading est un crime sur les stocks exchanges américains et la Corée vient également de punir un exchange pour la génération de faux volumes. Le fait est que, même à l’heure où aucune législation n’était directement applicable à SwissBorg, son management a pris le parti de respecter certaines obligations légales, en particulier celles applicables aux sociétés présentant une parenté forte avec notre type de modèle d’affaire.

Mais qui est donc Roust Semy?

Concentrons-nous à présent sur la partie de l’article qui rapporte le témoignage d’un certain Roust Semy. Tout d’abord, pour crédibiliser la source unique dans son investigation, le journaliste a pris soin de citer sa seule “carte maîtresse” et de présenter Roust Semy comme un “homme d’affaires genevois d’origine russe, Vice-président de l’association européenne des petites entreprises juives, chevilles ouvrières, et co-fondateur de la Cryptovalley de Zoug”. Retour sur les faits.

Capture d’écrans à la date du Mardi 26.02.2019

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le journaliste a jugé inutile ici de vérifier non seulement les dires de sa source, mais sa source elle-même. Pourtant, un simple détour sur LinkedIn permet immédiatement de formuler d’importants doutes sur la crédibilité de la source.

Roust Semy n’apparaît à aucun moment comme membre de la Crypto Valley, ni ne siège au comité de cette association. ll s’agit d’un faux nom et le journaliste s’est bien gardé d’indiquer au lecteur qu’il n’a lui-même pas pu vérifier son identité réelle. En outre, il n’existe aucune trace de l’association européenne juive des petites entreprises, encore moins que de son vice-président nommé Monsieur Roust Semy.

L’article poursuit avec une avalanche de chiffres, qui là encore sont étalés sans aucune volonté de compréhension de son auteur. En voici la synthèse:

  • “il affirme être à l’origine de «près de moitié de la hard cap de l’ICO», soit entre 20 et 25 millions.” L’identification géographique des contributeurs de notre ICO nous montre clairement que moins de 0.38% des fonds levés lors de l’ICO provient de Russie. La Suisse, elle, représente 8.60%. De plus, notre système d’affiliation nous démontre que 0% des fonds est associé à cette identité. Au plus, son influence a engendré de modestes contributions.
  • “Mais le plus remonté d’entre eux reste certainement Roust Semy, qui affirme avoir investi à titre personnel plus d’1,1 million hors ICO, ainsi que sa famille pour plusieurs centaines de milliers de francs”. A ce jour, nous affirmons que Roust Semy, ou tout autre identité associée à ce personnage, a investi la somme exacte de CHF 0.- dans les jetons ou même encore le capital de l’entreprise SwissBorg SA, qui reste à ce jour 100% détenue par ses employés. Malgré nos efforts répétés de transparence à ce sujet auprès du journaliste, ce dernier a préféré prendre le parti du personnage de Roust Semy.

Comme vous le comprendrez en ayant lu ces lignes, la quasi totalité de l’article présente des éléments non fondés, voire fallacieux, et témoigne d’un grave manque éthique du journaliste dans un pays de liberté et de droit tel que la Suisse. Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

A notre avis, le soutien apporté par Bilan au personnage de fiction Roust Semy est une démonstration évidente du manque de responsabilité de la presse, dû au pouvoir excessif apporté par une architecture centralisée. Comme le savent ceux qui nous soutiennent, la mission de SwissBorg est d’apporter plus de transparence et de promouvoir les modèles méritocratiques. C’est pourquoi nous avons décidé de jouer la totale transparence sur les éléments à notre disposition permettant de faire la lumière sur le personnage de Roust Semy.

Comme vous l’avez compris, et comme en témoigne la longue liste de diplômes et autres titres de vice-président qui apparaît comme un trophée sur facebook, l’invididu n’hésite pas à mentir et à falsifier. Plus grave encore, à plusieurs reprises dans le passé, nous avons dû faire face à cet individu qui avait gagné notre confiance avant l’ICO en se rapprochant des membres de l’équipe et en leur donnant son soutien verbal, mais non financier.

C’est après le succès de notre ICO et les 50 millions récoltés que le ton change… Il ne s’agit alors plus de messages d’encouragement et de soutien, mais plutôt d’étranges conversations qui laissent présager de mauvaises intentions. Nous décidons alors de prendre nos distances avec le personnage.

Il en faut plus pour décourager l’individu qui, à présent, dévoile son vrai visage. Il n’hésite pas à harceler l’ensemble des membres de l’équipe avec des dizaines de messages et d’appels.

Nous avons décidé de partager avec vous un de ces messages:

Ecouter l’enregistrement audio des menaces de Roust Semy: ici

L’enregistrement audio se dispense de commentaire et il appartient à Bilan et son équipe éditoriale de clarifier la nature de sa relation avec Roust Semy.

La liste de messages ou d’enregistrements audio est longue et, avant que Bilan lui donne un malheureux écho, nous n’avions pas l’intention d’étaler cet épisode a priori sans intérêt.

A présent, nous avons toute confiance dans le sens de la responsabilité de Bilan, ainsi qu’à l’importance qu’il accordera à ces nouveaux éléments.

Conscient que la nature humaine est par essence imparfaite, les leçons de nos erreurs sont généralement les plus enrichissantes. Chacun commet des erreurs et nous sommes fiers de reconnaître les nôtres et d’en tirer les enseignements qui s’imposent lorsque l’on nous en donne l’occasion. Nous sommes intimement persuadés que Bilan suivra le même chemin.

Si nous avons choisi de rapporter ces éléments aujourd’hui, c’est avant tout pour notre communauté et pour, une fois de plus, mettre en lumière les failles d’un système trop centralisé.

La blockchain apporte des réponses concrètes à des problématiques telle qu’une identité digitale, qui permet d’associer une réputation à un individu, permettant ainsi de nuancer la qualité et la crédibilité de ses propos. Il est important que notre affaire puisse servir d’exemple afin qu’un tel épisode ne puisse se reproduire.

Nous sommes convaincus qu’il n’a jamais été l’intention de Bilan de soutenir un personnage peu recommandable en attaquant une jeune pousse suisse, qui emploie déjà plus de 25 personnes en Suisse et plus de 40 autres à travers le monde.

Le (vrai) Bilan de SwissBorg, 13 mois après l’ICO

L’aventure d’une startup n’est pas un long fleuve tranquille. C’est un exercice de regard objectif sur le monde, sur soi et sur la société dans laquelle nous évoluons.

Chez SwissBorg, si notre vision n’est pas du goût de tout le monde, nous avons toujours pensé que les erreurs sont constructives lorsqu’elles s’inscrivent dans un processus d’apprentissage. A en croire les avant-gardistes de la Silicon Valley, “On ne bâtit pas des Apple et des Microsoft avec des premiers de classe”. Quand Steve Jobs ou Bill Gates, hier, Jeff Bezos ou Mark Zuckerberg aujourd’hui, reçoivent un candidat à un poste de direction, ils lui demandent toujours de parler de ses “échecs”. L’esprit d’initiative et la gestion des échecs n’a jamais été un problème culturel chez SwissBorg ; ce qui compte vraiment pour nous, ce sont les valeurs que nous défendons.

Nos valeurs sont simples : l’esprit communautaire, l’intégrité et l’honnêteté. Par ailleurs, nous avons choisi la Suisse pour notre siège social et nous en sommes fiers. Nous nous sentons alignés avec les valeurs décentralisées et profondément démocratiques de la Confédération et, en dépit du coût onéreux de la vie suisse, nous avons préféré faire des compromis sur les rémunérations plutôt que de délocaliser totalement nos activités.

TOP 5 ICO — Issuance Country: Switzerland (Source: LinkedIn)

Voici quelques données financières de notre année 2018 :

  • Les salaires SwissBorg sont capés à CHF 126'000.-. Le CEO et co-fondateur ne font pas exception à la règle, malgré des standards significativement plus élevés.
  • Les administrateurs ont reçu maximum CHF 10’000 par membre pour l’année 2018 en sa totalité. La moyenne suisse se situe plutôt aux alentours de CHF 25’000 pour les PME. (Source : Etude BDO et de l’Université de Saint-Gall, 2017).
  • Aucune vente des tokens CHSB versés au management n’a été enregistrée durant l’année 2018.
  • Enfin, les dépenses d’opérations sont restées modestes compte tenu de notre modèle décentralisé, qui implique des voyages fréquents vers nos implantations.
Dépenses moyennes mensuelles des employés SwissBorg SA & UK 2018

Nous nourrissons un profond respect pour l’argent que nous avons collecté lors de notre ICO et un fort sens de la responsabilité vis-à-vis de notre communauté. Nous nous sommes engagés à délivrer le meilleur pour elle et nous cultivons toujours l’ambition de devenir un acteur incontournable de la blockchain dans les années à venir. Nous comptons continuer à développer notre équipe en Suisse, où nous avons la chance de trouver des collaborateurs hors pair.

Le futur pour SwissBorg

Après avoir troqué d’importantes heures de sommeil pour la rédaction de cet article, il est temps pour nous de retourner à ce qui nous importe vraiment. La vie d’une startup est un marathon pour lequel il faut s’entraîner comme un athlète. La meilleure réponse à l’article médiocre de Bilan n’est pas ce récit, mais le lancement de nos produits. A ce titre, nous avons d’excellentes nouvelles.

Notre application communautaire sera disponible sur l’App Store et le Play Store dans les semaines à venir. Il vous suffit de vous souscrire à notre newsletter pour être informé du jour de son lancement.

Nous observons également d’excellents progrès sur l’application mobile destinée à la partie investissement, qui verra le jour au quatrième trimestre de cette année. Pour la soutenir, l’équipe Gouvernance a établi une structure d’entreprise adéquate en étroite collaboration avec l’un des Big4 les plus équipés pour faire face à des modèles d’affaires innovants. L’équipe maintient ses efforts pour établir et soumettre les politiques et les procédures exigées en vue de l’obtention des licenses nécessaires à nos activités.

Enfin, nous tenons également à remercier notre communauté pour son soutien. C’est elle qui nous donne l’énergie d’avancer chaque jour.

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