Les DOTS : épisode 1

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4 min readApr 13, 2020

Histoire des options

Le 26 avril 1973, le Chicago Board Options Exchange (CBOE) introduisait le marché des options listées dans une petite salle enfumée jouxtant le trading floor du Chicago Board of Trade.

Le marché des options ou de produits similaires mais portant un autre nom a commencé bien avant 1973. Il est de notoriété publique, dit-on, que les phéniciens et les romains traitaient des contrats mais il semblerait que la première trace des options remonte à la Grèce ancienne. Un fameux mathématicien, philosophe et astronome à ses temps perdus, aurait prédit, grâce aux étoiles, une récolte extraordinaire d’huile d’olive. Il aurait donc négocié à l’avance des prix pour acheter des olives à des prix défiants toute concurrence. Lorsque la récolte arriva, il exerça ses droits et vendit ses olives à un prix du marché plus élevé. Le nom de ce mathématicien n’est pas inconnu car tout le monde a dû étudier le fameux théorème de Thalès.

L’anecdote suivante est réservée aux amateurs de jardins fleuris. Pendant la première moitié du 17ème siècle, en Hollande, la tulipe était fort recherchée. Les bulbes de tulipes étaient prisés et leurs prix variaient en fonction du type de fleur. Un marché optionnel se créa entre les fournisseurs de bulbes (vendeurs) et les intermédiaires (acheteurs). La spéculation, sentiment propre à l’être humain, fit rage et les individus allèrent même jusqu’à hypothéquer leur maison pour acheter des options. La bulle (non pas le bulbe) éclata vers 1640 et l’économie hollandaise subit un tel coup qu’il fallut plusieurs années pour qu’elle s’en remette.

Le perfide Albion tomba aussi dans le panneau. En 1711, la South Sea Company vit le jour et s’assura un monopole commercial en échange de l’achat d’obligations du gouvernement anglais. Les actions de cette compagnie grimpèrent en flèche pour atteindre £1000 au plus haute pour s’effondrer ensuite à £150. Evidemment, un marché des options vit le jour pour accompagner la hausse puis la baisse des cours. Comme dans l’exemple hollandais, l’appétit d’un gain rapide aura motivé ces acteurs/spéculateurs.

Les Etats-Unis entrèrent plus tard dans le marché des options. Elles apparurent en 1790 juste après que le Buttonwood Tree Agreement soit signé. C’était l’ancêtre du New York Stock Exchange (NYSE). Et c’est à la fin du 19ème siècle que Russell Sage, qui s’amusait à spéculer sur les cours des titres de compagnies ferroviaires, devint le grand-père du commerce moderne des options.

Alors qu’est-ce qu’une option ?

Une option est un contrat entre deux parties pour acheter ou vendre un produit. Celui-ci est souvent financier comme une action, une obligation, un indice boursier ou une devise. Chaque contrat spécifie un prix (prix d’exercice) et une date d’échéance qui marque l’expiration du contrat.

Le contrat est donc assorti d’un droit d’acheter (call) ou de vendre (put) une quantité de sous-jacent (action, obligation etc.) au prix d’exercice durant toute la période qui commence lors de l’achat et qui dure jusqu’à la date d’échéance du contrat.

Le droit se négocie à un certain prix (prime) que paie l’acheteur et que reçoit le vendeur. Ce dernier sera soumis à l’obligation de se conformer à la décision de l’acheteur d’exercer son droit.

Il existe deux types d’options : l’option call qui donne le droit, à son détenteur, d’acheter le sous-jacent et l’option put qui donne le droit de vendre le sous-jacent.

Le prix de l’option est déterminé par plusieurs facteurs dont la distance existante entre le cours du sous-jacent et le prix d’exercice de l’option et par le temps (le temps c’est de l’argent) accordé au détenteur de l’option d’exercer ou de vendre son droit. A cela s’ajoute aussi la volatilité du sous-jacent, plus il est volatile, plus l’option est chère.

Je fais quoi avec ces options ?

La plupart du temps, les acheteurs d’options sont des spéculateurs qui voudraient gagner rapidement une certaine somme d’argent sans que la mise soit trop importante. Mais les options utilisées dans le cadre de la gestion d’un portefeuille seront le fruit de stratégies de protection ou de rendement.

Voyons comment un spéculateur utilise une option. Généralement, les individus regardent vers le haut, sauf lorsqu’il se balade dans certaines villes où les trottoirs ne sont pas reluisants. Durant les années passées, le chemin de la hausse des marchés financiers était le plus emprunté. L’achat de call était presque la norme.

Le spéculateur achète un droit d’achat d’un sous-jacent à un certain prix et pendant une certaine période de temps. Exemple avec le SMI.

La baisse de l’indice SMI a été brutale suite aux différentes nouvelles concernant le coronavirus. Les investisseurs ont vendu les fonds et les ETF dont le sous-jacent est le SMI. Un spéculateur pourrait envisager que cet indice retouche le niveau de 8'200 pour l’acheter mais comme son objectif est 10'000, il se dit que l’achat d’un call 9'500 serait une bonne idée. Comme les mouvements sont rapides, il choisira une échéance proche donc à un mois.

Mais le spéculateur peut aussi penser qu’une société pourrait subir des revers financiers ou être sujette à scandale. Probablement que le cours de l’action baissera et donc il faudra acheter un put.

Le spéculateur achète un droit de vente d’un sous-jacent à un certain prix et pendant une certaine période de temps. Exemple avec Nestlé.

Evidemment, la baisse à été brutale mais en voyant le graphique, le spéculateur peut imaginer que l’action pourrait tester un support vers CHF 75. Au fonds, ce n’est qu’un prix atteint durant l’année 2019 et le coronavirus n’a pas fini de faire parler de lui. Donc il achète un put avec un prix d’exercice à CHF 80.

En gros voilà comment la plupart des spéculateurs utilisent les options. Mais comme le génie humain n’a pas de limite, d’autres instruments dérivés ont vu le jour comme les warrants ou les mini-futures.

Finalement, peu importe l’instrument pourvu que son utilisation soit judicieuse. Le deuxième épisode traitera des warrants.

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