Floriane Pelletier
SWITCH COLLECTIVE
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4 min readDec 17, 2015

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Passer des agences de com au joyeux monde de la couture : voici mon switch !

Si quelqu’un m’avait dit il y a 1 an que je quitterais le monde des agences de com pour me mettre à la couture, croyez bien que je lui aurais ri au nez !
Il y a un an, je travaillais dans le cosy 8e arrondissement de Paris, j’étais à la tête du pole Social media d’une agence de communication digitale.

Mon travail consistait à faire vivre l’histoire de marques sur les réseaux sociaux et à imaginer de nouveaux moyens d’interagir avec leurs clients.
Évoluer dans ce milieu me plaisait bien, j’étais sur Twitter dès le matin et je profitais de mes pauses dej pour surfer sur Pinterest et Tumblr.
Et puis un jour, j’ai décidé que tout ça était superflu et qu’il fallait que je donne un vrai sens à ma vie…

Non je plaisante, en vrai je commençais à avoir envie d’autre chose et je savais que je ne voulais plus travailler en agence, mais il était hors de question d’envisager de passer dans un grand groupe avec son lot de hiérarchie et de contraintes.

Moi ce que je voulais, c’était raconter de jolies histoires et continuer à jouer avec les réseaux sociaux, mais faire tout ça dans une entreprise plus « artisanale » telle que My Little Paris ou Sézane, qui ne me cantonne pas dans un seul rôle.
Pour résumer, j’étais sure de ce que je ne voulais plus faire, mais j’étais bien incapable de mettre des mots sur le poste que je voulais.
Un point important aussi pour la suite de l’histoire : j’ai toujours été éduquée dans le respect du sacro saint CDI, l’idée de créer mon job idéal en montant ma boite ne m’avait donc même pas effleuré l’esprit.
Pendant ces quelques mois de « ras le bol » professionnel, j’ai donc envoyé mon CV chez Sezane, et harcelé My Little Paris pour qu’ils m’embauchent.

Et puis en parallèle, une amie me parlait régulièrement de Romain, l’un de ses amis qui était en train de lancer sa boîte, en lien avec la couture, et qui cherchait un profil comme le mien pour s’associer.
Sauf que pour moi, la couture, c’était recoudre un bouton ou surtout aller chez le tailleur du coin pour repriser une chaussette…

Et puis, va savoir pourquoi, j’ai finalement envoyé un mail à ce fameux Romain pour le rencontrer.
La rencontre s’est faite le 9 octobre, dans un café qui organisait en plus à ce moment la une soirée « Phéromones », un genre de speed dating qui permet de choisir son partenaire simplement en sentant le T-shirt qu’il porte…

Alors est ce que c’est la façon dont Romain m’a présenté son idée ou les phéromones qui m’ont joué un tour, on ne saura jamais, mais il lui aura suffi d’une heure pour me convaincre de rejoindre l’aventure. Je savais en le quittant qu’il venait de me présenter le job de rêve que je n’avais jamais réussi à définir jusque là.
J’ai donc finalement quitté mon agence de com il y a 8 mois pour me lancer à temps plein dans l’aventure Louis Antoinette.
En 8 mois on a appris à créer une entreprise, je suis devenue graphiste, j’ai appris à coudre, je suis parfois styliste, je sais manier un transpalette, je découpe du tissu dans un entrepôt pas chauffé, et je suis aussi femme sandwich puisque je porte très régulièrement les vêtements que nous créons.

Je fais aussi bien sûr ce que j’aimais le plus dans mon précédent métier : construire petit à petit l’histoire de Louis Antoinette et la raconter sur les réseaux sociaux.

Il y a un mot sur lequel je voudrais m’arrêter, qui revient tout le temps depuis que j’ai switché : convaincre.
Il m’a d’abord fallu convaincre mon entourage que je prenais la bonne décision (je vous laisse imaginer la tête de ma mère, féministe acharnée pour qui tache domestique = asservissement de la femme, lui annoncer que je quitte un CDI pour la couture).

Il m’a fallu convaincre mon agence de me laisser partir dans les meilleures conditions possibles, pour envisager sereinement l’avenir au sein de Louis Antoinette.

Il faut se convaincre soi-même, ou du moins s’assurer régulièrement qu’on a fait le bon choix : est-ce que le projet me plait vraiment ou est ce qu’une autre offre de job me conviendrait tout autant ? Dans mon cas, ce qui a fini de me convaincre, ça a été de refuser une proposition de job en free lance de My little Paris pour me consacrer pleinement à Louis Antoinette.

Enfin quand on switch pour monter sa boite, Il faut convaincre en permanence des banquiers, des incubateurs, de potentiels investisseurs, des clients que oui notre projet est viable et qu’il mérite même d’être aidé.

Et enfin, il faut aussi accepter de changer ses habitudes, ou plutôt de ne plus avoir d’habitude.
Moi par exemple, avant, quand je cherchais des jobs, une fois que l’annonce me plaisait, la première chose que je regardais c’était le lieu. Hors de question de travailler hors de Paris.
Et bien dites vous que depuis le mois d’avril 2015, j’ai travaillé à Bobigny, puis nous avons installé nos locaux à Pantin, et enfin depuis 2 mois nous avons élu domicile à Saint Denis.

Bref, j’ai switché !

Pour en savoir plus ->switchcollective.com

Floriane

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Floriane Pelletier
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Vas, vis reviens. // @Co-fondatrice Louis Antoinette Paris