Urgence sanitaire, urgence écologique: un même combat

Symbiose
Synthèse
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4 min readMar 29, 2020

Par Sophie Ruest

«Je serai bien content quand ce sera fini» (Statistically Insignificant)

À l’heure actuelle, la seule chose dont on entend parler dans les médias traditionnels et dans les médias sociaux est le fameux nouveau coronavirus, avec sa maladie, la COVID-19. Cette pandémie affecte nos vies au plus haut point en ce moment. Depuis un certain nombre d’années, les scientifiques nous informent que nous devons changer notre mode de vie puisqu’il affecte négativement le bien-être de notre planète. Aujourd’hui, cela nuit à notre santé. Afin d’essayer de remédier à la propagation du virus, les scientifiques et les gouvernements nous disent de rester chez soi et de pratiquer l’isolement volontaire. Une grande partie de la population est inquiète tout comme les gouvernements puisque la pandémie affecte grandement l’économie. Est-ce que la façon dont nous gérons la crise du coronavirus présentement pourrait nous servir de leçon sur l’urgence d’agir avec les enjeux climatiques?

Possibilités de transmissions zoonotiques (gouvernement américain)

Tout d’abord, nous devons savoir que les maladies causées par les coronavirus, comme le SRAS ou la COVID-19, sont des zoonoses, c’est-à-dire qu’elles se transmettent entre animaux et humains. Les maladies dues aux virus Ebola et Zika en sont d’autres exemples. Puisque l’être humain pratique la déforestation, il empiète davantage sur les territoires des animaux, alors son mode de vie accélère la propagation des zoonoses puisque nous sommes davantage en contact avec le règne animal. De même, nous voyageons de plus en plus, nous exportons beaucoup de produits à l’international. Ce qui augmente le risque de transmissions de maladie infectieuse. L’Organisation des Nations Unies programme pour l’environnement (UNEP) nous avait informés que les zoonoses menaçaient notre santé, notre développement économique et nos écosystèmes. Mais nous n’avons pas agi assez vite. Les crises mondiales que nous traversons actuellement « ne sont pas là des catastrophes naturelles. Ce sont des catastrophes d’origine humaine créées par des politiques qui placent les intérêts économiques au-dessus des préoccupations relatives aux vies humaines et à la planète qui les abrite. » (Margeret Chan) Donc, si nous diminuons nos empreintes carbone et régénérons les espaces naturels, non seulement nous aidons à ralentir les effets du changement climatique, mais nous réduisons les risques de pandémies comme celle de la COVID-19.

En ce qui concerne les ressemblances entre le changement climatique et la pandémie que nous vivons présentement, Steve Trent, cofondateur et directeur de la « Environmental Justice Foundation » (EJF) nous explique que « l’Homme voit les changements climatiques comme un problème du futur. Il ne comprend pas que ça se passe actuellement. C’est comme la pension, ce serait intelligent d’investir son argent dès l’âge de 20 ans, mais nous ne sommes pas assez prévoyants, et nous attendons à plus tard pour ensuite le regretter. » Cela expliquerait pourquoi l’Italie et d’autres pays ont été touchés plus sévèrement. Ceux-ci ne prenaient pas les risques du virus au sérieux. À l’instant présent, la majorité des gouvernements comprennent les conséquences du virus, mais une partie de la population ne les comprend toujours pas. C’est le même cas pour le changement climatique, certaines personnes voient encore cet enjeu comme un problème du futur ou même un mythe. Selon Michele Wucker « With climate change and the coronavirus, things seem to go slowly until all of a sudden they go fast. » La COVID-19 est un très bon exemple pour nous démontrer l’urgence des changements climatiques; plus nous agissons rapidement, plus nous avons de chances de nous en sortir. Les gouvernements ont réagi lentement au coronavirus, mais ils ont fini par prendre des mesures radicales. Il faudrait qu’ils réalisent que leurs hésitations à agir rapidement dans le cas du coronavirus conduisent à beaucoup de morts, et que ce sera encore pire en ce qui concerne le changement climatique.

Auteur: The Sustainable Fashion Forum

Pour conclure, la pandémie que nous vivons en ce moment est un très bon exemple de l’urgence d’agir et du travail d’équipe que nous devons faire pour freiner les changements climatiques. Si la COVID-19 s’est propagée aussi rapidement, c’est en partie à cause de notre mode de vie et parce que les gouvernements pensent davantage à l’économie plutôt qu’à la santé et ne prévoyaient pas les conséquences de ce virus. Tout ce phénomène est un grand cercle vicieux. Si nous continuons d’exploiter nos ressources naturelles à une intensité extrême, nous augmentons les risques de propagations des maladies infectieuses, notamment des zoonoses, ce qui va engendrer une grande perte économique et va continuer d’aggraver la situation climatique et écologique. Peut-être que si nous agissions aussitôt que les scientifiques nous informent d’une crise, nous ne serions pas en pandémie aujourd’hui. Qui sait?

Sophie Ruest, étudiante au baccalauréat en art dramatique à l’Université de Moncton

En savoir plus

Organisation des Nation Unis programme pour l’environnement (3 mars 2020) L’épidémie de coronavirus souligne la nécessité de s’attaquer aux menaces qui pèsent sur les écosystèmes et la faune. L’ONU programme pour l’environnement.

Laura Paddison (13 mars 2020) Why We Panic About The Coronavirus But Not About The Climate Crisis. HuffPost.

United Nations Environment Programme. (2016) UNEP FRONTIERS 2016 REPORT Emerging Issues of Environmental Concern (no DEW/1973/NA).

Sonia Shah (17 mars 2020) Contre les pandémies, l’écologie. Le Monde Diplomatique.

John Vidal (18 mars 2020) Destroyed Habitat Creates the Perfect Conditions for Coronavirus to Emerge. Scientific American.

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Environnement et justice sociale — Université de Moncton