Élection 2018: ton recap de la semaine

TABLOÏD
4 min readSep 15, 2018

JEAN-CHARLES DEL DUCHETTO

Malgré l’éclipse médiatique Pacioretty, l’actualité politique a été diversifiée cette semaine: Un chef qui parle en créole, un débat et même Eugénie Bouchard avec son penchant pour les paradis fiscaux se sont invités dans la campagne!

La semaine des cadres financiers

Après nous avoir bombardé de promesses pendant trois semaines, et ce pour un joli total de 45 milliards de dollars, les partis politiques (du moins trois d’entre eux) ont présenté leur cadre financier cette semaine. Après tout, il faut bien que ça se paye toutes ces belles promesses!

C’est la CAQ qui a ouvert le bal la fin de semaine dernière. Le PLQ a emboîté le pas au début de la semaine et le PQ a sorti le sien jeudi matin. QS avait présenté son cadre financier à la fin du mois d’août.

Tout au long de la semaine, chacun des partis a donc vanté son cadre financier et a critiqué ceux de leurs adversaires.

On ne se contera pas de peur, peu de gens lisent les cadres financiers des partis. Le cadre financier, c’est un passage obligé pour ne pas se faire accuser de faire des promesses en l’air.

La question à l’urne

Les partis ont aussi émis leur hypothèse sur la fameuse question à l’urne. Mais c’est quoi au juste la question à l’urne? Facile, c’est un enjeu autour duquel une majorité d’électeurs base son vote. Au Québec, la question nationale a souvent joué ce rôle.

On comprendra que chacun des partis veut que la question à l’urne soit celle qui l’avantagera le plus.

Au PLQ, on mise sur l’immigration. À la CAQ, c’est plutôt le bilan libéral des 15 dernières années alors qu’à QS, on privilégie l’environnement.

Quelques promesses phares

Avant de s’enfermer dans un chalet pour se préparer au débat — comme le veut la coutume — les quatre partis ont formulé plusieurs promesses.

Au PLQ, le transport en commun sera gratuit pour les aînés et les étudiants. Au PQ, on veut taxer les achats en ligne — dépêche-toi de commander tes nouveaux souliers — et on veut limiter le salaire des hauts dirigeants d’entreprise.

La CAQ s’est positionnée en faveur d’une réforme du mode de scrutin et QS veut nationaliser le transport interurbain.

Le premier débat des chefs — « pas tellement »

On l’attendait avec impatience celui-là! Quatre grands sujets ont été abordés : la santé, l’éducation, l’économie et l’environnement ainsi que l’identité, l’immigration et la question nationale.

Souvent, les questions venaient directement du public, ce qui a donné lieu à un moment savoureux. Madame Chagnon, nouvelle coqueluche du Web, a répondu pas tellement à Patrice Roy lorsque celui-ci lui a demandé si elle était satisfaite des réponses des quatre chefs. Une légende est née!

Ce que je retiens de ce débat, c’est qu’il a été très technique et qu’il portait souvent sur des questions précises où les chefs se livraient à une guerre de chiffre. Bref, les grands différends idéologiques se sont faits rares.

Aussi, les chefs de partis nous ont démontré une passion soudaine pour l’Ontario, devenue la nouvelle mesure témoin de presque tous les programmes sociaux.

Performance des chefs

Lisée : Le gagnant, mais sa victoire n’a pas été éclatante. Maîtrisant bien l’art de la formule, il a souvent passé son message de manière imagée. Il a marqué des points avec son « bouclier et son urgence garçon » en éducation. Sa tentation d’avoir le dernier mot a tout de même joué un peu contre lui.

Couillard et Legault : Ex-aequo en milieu de peloton. Ces deux chefs ont évité les dérapages majeurs sans réussir à marquer l’imaginaire des électeurs. Ayant le plus de chances de prendre le pouvoir, ces deux chefs se sont affrontés à plusieurs reprises. Legault est souvent revenu sur l’entente du PLQ avec les médecins spécialistes, alors que Couillard a rebaptisé le test des valeurs de la CAQ en test d’expulsion.

Massé : Elle ferme la marche à cause d’une performance inégale. Effacée pendant la première heure, elle a su mieux s’imposer à la deuxième moitié du débat. Trop peu, trop tard. Son commentaire voulant qu’elle ait eu moins de temps (différence d’environ 4 minutes) de parole parce qu’elle est une femme est cliché, mais c’est le genre de propos qui plaît à sa base.

Le débat des chefs permet souvent à plusieurs indécis de faire leur choix. Les prochains sondages pourront peut-être mieux nous en apprendre sur la performance de chacun des chefs.

Encore des scandales

Michelle Blanc (PQ) : encore elle. Elle a fait la manchette avec un vieux gazouillis à l’humour noir ou douteux, c’est selon.

Christian Dubé (CAQ) : Il aurait potentiellement été en situation de conflit d’intérêts alors qu’il était à la Caisse de Dépôt. Cette dernière ayant investi dans une entreprise dont la femme du candidat caquiste était actionnaire et administratrice.

Mohammed Barhone (PLQ) : Il a affirmé que la CAQ voulait nettoyer l’immigration. Rien de bon pour le PLQ qui traine la réputation de ne pas être capable de parler d’immigration sans perdre les pédales.

Avec deux débats des chefs, celui en anglais et celui du réseau TVA, la semaine prochaine ne sera pas reposante!

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