L’école perçue par Sarah, une ancienne élève

Quentin Paronneau
Talento
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5 min readMar 21, 2018

Bonjour ! Moi, c’est Sarah. J’ai 22 ans et je suis actuellement étudiante sur Madrid.

Aujourd’hui, je prends du recul et réalise que mon enfance à l’école, quoique très agréable et épanouie, aura traversé de grandes complications en classe. Le problème ne venait pas de mes notes, non. Mon sentiment de mal-être vis-à-vis de l’école provenait d’une ambiance constamment négative, telle une guerre qui régnait à l’école. Car oui, ce lieu, censé être un environnement d’épanouissement et d’éducation de l’enfant, est vite perçu comme une prison compétitive et sévère où l’élève craint l’échec chaque jour.

Un cadre de vie strict pour un avantage scolaire ?

Avant d’être étudiante, j’ai fait un cursus banal, tout ce qu’il y a de plus classique : du CP à la Terminale (Scientifique), sans redoublement et sans aucune difficulté. J’ai grandi dans un cadre familial assez strict, car ayant une mère institutrice, j’ai été éduquée comme une maîtresse aurait voulu que son élève soit : obligation de faire mes devoirs et de parfaitement préparer mes évaluations avant de pouvoir consacrer mon temps au divertissement, aux amis, à la fête. En soit, mes autres camarades de classe avaient une vie sociale plus excitante que la mienne, mais en parallèle, ils avaient aussi des difficultés scolaires. Mais les deux ne seraient-ils pas liés ? Avoir un environnement intellectuel stimulant, accompagné de beaucoup de lecture et d’aide aux devoirs de la part de mes parents m’ont énormément aidé. J’imagine que le cadre familial reste le premier point clé pour la réussite scolaire des jeunes élèves.

Les notes, oui ; mais le comportement aussi !

Certes, mes notes étaient toujours au-dessus de la moyenne, mais mon comportement n’était pas des plus agréables. Ayant acquis une capacité à comprendre vite et à suivre le cours d’une seule oreille, je parlais sans arrêt avec mes camarades. Quel mot est-ce qu’on retrouve toujours dans mon bulletin ? Bavardage. Non seulement je gênais les professeurs, mais aussi et surtout mes camarades. Et mes camarades, eux, n’avaient pas les mêmes avantages ! Autour de moi, des élèves étaient en grosses difficultés scolaires. Ils ne suivaient tout simplement pas le rythme : ils n’avaient pas encore acquis les compétences d’un thème en classe que le professeur passait déjà au thème suivant. « Le programme est tellement chargé que l’on est obligé d’aller vite », nous diront les professeurs. Certes, ce n’est pas de leur faute, mais en attendant, j’ai passé ma scolarité entourée de certains qui ne maîtrisaient pas les bases de la grammaire française, et d’autres qui sortaient d’un cours de maths sans avoir compris un seul élément de la leçon.

Les lacunes s’accumulent, et la progression scolaire est lente

L’élève reçoit de nombreuses mauvaises notes. Les professeurs qualifient ces élèves en difficulté de « mauvais », et considèrent qu’ils sont en déclin scolaire. Or, pour l’élève, cette situation le rend angoissé et oppressé par les résultats. Chaque évaluation, chaque devoir à rendre est une épreuve où l’échec est trop mal vu pour être accepté. Chaque mauvaise note ne sert qu’à leur rappeler à quel point ils sont « nuls », car oui, un 5/20, c’est « nul ». Ils ont peur des examens, apprennent tout par cœur pour compenser cette angoisse. Or, le par cœur ne sert à rien lorsque l’on ne comprend pas le cours.

Un sentiment d’angoisse… et une ambiance de guerre froide

C’est ainsi que se crée une atmosphère de guerre. Le prof est perçu par les élèves incompris comme étant « le Méchant », qui, assimilé à un dictateur autoritaire, détient les pouvoirs suprêmes : si l’un perturbe la classe, il est viré ; si l’autre n’est pas apprécié par le professeur, il est sûr de recevoir une mauvaise note.

Il m’est arrivé, un jour, de prendre la défense d’un professeur. Un conflit avait éclaté entre l’enseignant et un groupe de quelques élèves en difficulté qui criaient à l’injustice. J’étais intervenue en faveur de l’enseignant. La réaction des élèves ? Me regarder, d’un regard noir, en me reprochant, je cite : « d’être de son côté ». Comme si le débat était une bataille entre deux camps, et que chaque élève assis au premier rang était dans le camp de l’ennemi.

Les élèves en difficulté méprisent donc les professeurs associés aux mauvaises notes qu’ils reçoivent. Ils assimilent leur échec scolaire aux méthodes d’enseignement du professeur. Quelle que soit la raison pour laquelle ils n’arrivent pas à suivre le rythme, le résultat reste le même : leur sentiment d’oppression mène à une ambiance nocive pour l’ensemble de la classe.

Comment éviter cette atmosphère ? Comment faire en sorte que l’élève en difficulté garde confiance, et se sente à l’aise avec le professeur ?

Un accompagnement personnalisé, dans la bienveillance bien sûr

Imaginons que les élèves en difficulté sont accompagnés de professeurs particuliers. A la maison, ils seraient donc aidés par des personnes capables de leur apporter non seulement une meilleure compréhension des leçons et des devoirs, mais aussi un soutien moral et rassurant pour l’élève. Aujourd’hui, il existe des solutions à cette situation à la fois complexe et difficile à transformer. Par exemple, la plateforme collaborative coursparcoeur.fr propose aux professeurs particuliers de partager une même vision de l’éducation : ils veulent justement aider ces élèves à surmonter leurs difficultés pour qu’ils réintègrent le cursus scolaire. En partageant des valeurs communes, telles que la collaboration, le partage, la confiance, la bienveillance, ils transmettent aux élèves une vision de l’école différente. Ils redonnent aux jeunes les armes qui leur permettront de s’allier aux professeurs pour conquérir l’empire éducatif et réussir plus aisément.

Une mauvaise note ne sera plus perçue comme un échec, mais comme une énigme à résoudre. Les évaluations pourraient être vues comme un jeu, et non pas comme une mise à l’épreuve. Ainsi, en aidant l’élève à suivre le programme scolaire, son sentiment de mal-être sera remplacé par une confiance en soi non négligeable pour avancer. La vision de l’école pourra être plus positive.

Je vous remercie pour votre lecture,

Sarah Sheta

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Quentin Paronneau
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