Les 10 phases cruciales pour mener à bien son projet d’application
Comment faire de nos jours pour distinguer son application au milieu des Facebook, Twitter, Instagram et autres? Cela commence sans doute par réaliser que le succès n’arrive pas par magie. Selon Statista, on comptait en Mars 2017 plus de 2.8 millions d’apps disponibles sur le Google Play Store et 2.2 milliards sur le Apple Store. Ces chiffres illustrent à quel point les applications sont devenues courantes et font désormais partie intégrante de notre quotidien. Le revers de cet essor impressionnant est que de nombreux porteurs de projet ont aujourd’hui tendance à oublier qu’une application peut être assez complexe à développer, et que cela prend à la fois du temps et un certain investissement financier. Ainsi, pour tous ceux qui compte se lancer dans l’aventure, nous avons identifiés les 10 phases par lesquelles il faut passer pour mener à bien son projet d’application mobile ou web.
1- Bien cerner les objectifs et besoins de l’application
Le travail préliminaire au développement d’une application est absolument primordial, mais ce dernier est malheureusement bien trop souvent omis ou négligé. Rien ne sert pourtant de se presser et donc de sauter des étapes pour passer tout de suite au développement. C’est même certainement le meilleur moyen d’aller droit à l’échec. De ce fait, pour préparer le terrain au mieux, il est important dans un premier temps de réaliser une étude de marché pour d’une part identifier d’éventuels compétiteurs, mais aussi confirmer un problème ou une lacune qui existe dans le marché. Il faut s’assurer que le projet apporte bien une solution au problème identifié, ou le cas échéant présente une véritable valeur ajoutée. D’autre part, la rédaction d’un cahier des charges ou à défaut d’une liste de fonctionnalités est également nécessaire en vue de l’estimation puis de l’élaboration du planning du projet.
2- Valider l’idée et le modèle d’affaires dans le marché
Différentes parties prises peuvent être impliquées à cette étape: les investisseurs, premiers utilisateurs, et les partenaires/clients. En effet, on entend par “valider l’idée dans le marché” le fait d’obtenir l’approbation de la part d’investisseurs potentiels, de beta testeurs, ou des premiers clients. À ce stade, beaucoup d’entrepreneurs cherchent à se doter du “matériel” nécessaire pour convaincre des business angels ou des VC funds d’investir dans le projet. Pour ce faire, il va falloir que l’audience ait l’occasion de visualiser les différentes pages de l’application via des wireframes ou mieux encore, des mockups.
Le wireframe ou maquette fonctionnelle est un schéma définissant les zones et composants de l’interface d’une application. Il ne s’agit d’autre chose que d’un croquis qui présente la structure de la future application. Le mockup lui montre la partie visuelle du projet. Il s’agit d’une représentation statique du contenu, de la structure et des fonctionnalités de l’application. Armé de ces visuels, le porteur de projet est en mesure de présenter à quoi ressemblera l’application et ce qu’on pourra y faire. Mais ce ne sera malheureusement pas tout pour convaincre des investisseurs! Le modèle d’affaires associé à l’application est tout aussi stratégique et constitue même très certainement le point déterminant de votre pitch.
3- Choix de la technologie et des compétences requises
Un développeur ne peut pas maîtriser toutes les technologies du marché, et toutes les technologies du marché ne conviennent pas forcément aux besoins d’un projet. On compte des centaines de langages de programmation existants, c’est pourquoi il est donc important de définir une ligne directrice au niveau de la (ou les) technologie(s) employée(s) pour le projet. Ce choix est stratégique à la fois pour la constitution de l’équipe de développement, mais aussi dans une perspective d’évolution de l’application à long terme. En effet, certains langages sont devenus obsolètes avec le temps ou ne sont plus vraiment utilisés par les développeurs. Or il faut s’assurer que la technologie utilisée dispose d’un bon support, d’une documentation associée, mais aussi qu’il y a une communauté active d’utilisateurs sur laquelle on pourra compter en cas de problème.
Pour vous faire une meilleure idée des langages et technologies actuelles utilisées par les développeurs, consultez ce lien:
4- Définition du calendrier prévisionnel et estimation des efforts
Établir le calendrier technique du développement est essentiel, mais beaucoup ont tendance à oublier que ce n’est pas suffisant! Le calendrier technique doit en effet être préparé en accord avec le plan marketing afin de se baser sur les délais prévus pour la promotion et le lancement officiel de l’application. Définir un calendrier prévisionnel permet également de découper le projet en plusieurs étapes ou livrables: on peut par exemple décider qu’une “V1” de l’application sera réalisée et déployée dans un premier temps pour ensuite y ajouter quelques fonctionnalités dans une “V2”.
5- Prototypage
Ça y est, le projet va pouvoir enfin commencer à prendre forme! Le prototype est une maquette interactive de l’application et se base donc sur les mockups et wireframes réalisés précédemment. Afin de réaliser un bon prototype, il faut d’abord définir le menu et les fonctionnalités qui seront disponibles. Ceci permettra de déterminer les zones interactives du prototype. Attention cependant à ne pas trop rentrer dans le détail à cette étape. En effet, le prototype est considéré, à l’image des mockups et wireframes, comme un instrument/outil avancé de validation de marché. Il est donc fortement probable que plusieurs prototypes différents soient développés pour le même projet. Il existe plusieurs plateformes pour présenter un prototype interactif sur le web, mais InVision est la plus reconnue et utilisée à l’heure actuelle.
6- Conception UI/UX et Intégration
On entend par conception UX/UI (respectivement User Experience et User Interface en anglais) tout le travail de design et de conception des visuels qui seront intégrés dans l’application. Pour cela, il est fortement recommandé de faire appel à un professionnel du design web/mobile qui connaît les contraintes de l’intégration et du développement. En effet, le designer sera amené à travailler en collaboration directe avec l’intégrateur front-end puisque ce dernier doit tenir compte du design pour l’intégration et inversement. Le design de l’interface d’une application est souvent considéré comme l’élément déterminant de son succès. Peu importe les fonctionnalités offertes, l’engagement sur le long terme des utilisateurs passe avant tout par la proposition d’une expérience unique.
7- Implémentation de la structure et développement
Nous voilà à la partie généralement la plus longue de tout projet: la programmation. En règle général, la période requise pour le développement en tant que tel équivaut à environ 50% de la durée totale du projet. Dans le cadre d’une méthodologie agile, le développement d’une application est appréhendé en plusieurs itérations. Une itération peut représenter une fonctionnalité, une page ou toute autre étape identifiable. Comme illustré ci-dessous, le processus à appliquer pour chaque itération est schématisé en forme de boucle. Cela veut donc dire qu’il faut répéter ces tâches pour chaque itération afin d’optimiser au mieux la solution finale et d’éviter de commettre des erreurs trop tard dans le processus.
8- Réalisation des tests fonctionnels et intégrés
Encore une phase négligée qui est pourtant absolument vitale pour augmenter le taux de chance de succès d’un projet! Pour obtenir des résultats optimaux, la première étape est de trouver des beta testeurs qui ont des caractéristiques semblables aux cibles finales identifiées dans le marché. Une fois ces testeurs trouvés, on leur demande d’effectuer une série d’actions et de manipulations sur l’application. Ceci permet d’une part d’observer le comportement de potentiels utilisateurs sur la solution, mais aussi d’obtenir un maximum de feedback avant d’envisager le déploiement de l’application.
9- Déploiement et lancement de l’application
La stratégie pour le déploiement se doit aussi d’être en accord avec le plan de communication marketing. De plus, il sera le moment de choisir le service adapté pour l’hébergement (Azure, Amazon, OVH etc.) de l’application ainsi que les stores (Google Play Store, AppStore) sur lesquels déployer l’app si cette dernière est mobile.
10- Monitoring et support post-production
Cette dernière étape arrive après la mise en ligne de l’application et s’étale sur une période allant de 6 mois à 2 ans dépendamment de la solution développée. Afin de mesurer le succès et la performance de l’app, la définition de KPIs (Key Performance Indicators en anglais) doit être effectuée à l’interne avant même le lancement officiel. Ces indicateurs permettent de suivre l’évolution de l’application selon des indicateurs très spécifiques qui correspondent aux objectifs visés depuis le début du projet. Pour ce qui est du support post-production, il est important de mettre en place des systèmes d’alertes ou de rester vraiment attentif aux premiers retours des utilisateurs à la fois pour l’identification de bugs, mais aussi dans le cadre d’une amélioration continue de l’application.