Développez la pratique du vélotaff
— Entreprise, divisez par deux le temps moyen de transport domicile-travail de vos salariés ! — #3
Aujourd’hui seul 3% des salariés viennent au travail à vélo en France, à Paris ce chiffre est plus élevé avec 8% de part modale. Cependant, ces chiffres n’ont rien à voir avec les villes et pays qui ont un temps d’avance sur les questions de mobilités urbaines (50% de part modale pour le vélo au centre-ville d’Amsterdam ou 30% dans l’ensemble du Danemark). Pourtant, l’usage de vélo pour se rendre au travail a de nombreux avantages pour votre entreprise : il permet de diminuer les arrêts maladie (un jour de moins par an), de diminuer le nombre de retard, d’augmenter la productivité et surtout, de diminuer le temps de déplacement ( la bicyclette est le mode de déplacement le plus rapide en ville ). La marge de progression est énorme car 20% des salariés français travaillent à moins de 20 min à vélo de leur domicile.
La distance à parcourir et la sécurité sur la route sont les premiers facteurs déterminant l’usage du vélo, mais l’entreprise peut mettre en place des politiques qui augmentent de façon significative son usage. Promouvoir la pratique du vélo en entreprise est un investissement très peu coûteux par rapport à ce qu’il rapporte; plusieurs mesures faciles à mettre en place par les entreprises existent pour promouvoir cette pratique rentable.
Faire un bilan :
Avant de vous lancer dans ces mesures, il est important de faire un bilan afin d’évaluer le potentiel du vélo pour vos salariés. En effet la promotion de l’usage du vélo n’est pas la solution magique pour diminuer le temps de transport de vos salariés. Il est possible que dans votre entreprise tous les salariés habitent à plus d’une heure en transport en commun et que le vélo ne soit pas une option envisageable (sauf à prendre un Brampton). Faire un bilan permet de connaître le potentiel maximum de son usage et de déterminer la population pour mieux cibler les actions à mener. Buterfly.io vous permet de réaliser ce type de bilan à travers différentes possibilités : évaluer le nombre d’employés qui sont à moins de X minutes à vélo du travail (en moyenne 30 min soit 8–10km), ou déterminer le nombre de salariés pour qui le vélo est le mode de déplacement le plus rapide. Essayez, vous serez étonnés du pourcentage de salariés qui n’utilisent pas le vélo alors que c’est pour eux le moyen le plus rapide de se rendre au travail.
Installez un parking pour vélo :
La question du parking est essentielle pour le développement du vélo, sans parking le cycliste n’est pas garanti de pouvoir laisser son vélo en sécurité et être assuré de pouvoir le retrouver. Aujourd’hui les nouveaux bureaux sont obligés d’avoir un parking vélo protégé dont la surface doit représenter 1,5% de la surface au sol du bâtiment. Pour inciter les entreprises qui sont dans des anciens bâtiments à en installer, l’État à mis en place une fiscalité favorable à celles qui désirent installer ces parkings. Depuis le 1er janvier 2016, il est possible de déduire 25% de l’ensemble des investissements. Vous pouvez vous aider du bilan réalisé avec Buterfly.io pour établir la taille du parking à vélos pour votre bâtiment.
L’indemnité kilométrique vélo :
L‘IKV est une mesure récente permettant à l’employeur d’indemniser le salarié qui vient au travail à vélo 0,25€ le kilomètre. Cette subvention peut s’ajouter au remboursement d’une carte de transport en commun. L’employeur n’a pas à payer de cotisations sociales en dessous de 200€ par an, mais rien ne l’empêche d’indemniser plus que 200€ par an. Ce genre d’incitation existe aux Pays-Bas, en Belgique et aux États-Unis avec une sorte de carte prépayée de 20$ par mois pour réparation / achat de matériel pour les cyclistes. Buterfly.io vous permet de simuler le coût de la mise en place de l’IKV.
Ce n’est pas juste une mesure qui permet au cycliste d’avoir les mêmes avantages que ceux qui utilisent la voiture ou les transports en commun, c’est une mesure qui permet d’inciter les employés à choisir ce mode de déplacement. Avant le vote de cette loi, l’ADEME a testé l’impact de l’IKV dans plusieurs entreprises, les résultats sont concluants car elle constate une augmentation de 50% de la part modale du vélo.
Réparation de vélo :
Si vous avez beaucoup de salariés ou que vous êtes dans une zone d’activité importante, il est possible de faire appel à des sociétés de réparation de vélo. Elles peuvent intervenir à la demande ou tous les mois directement sur le lieu de travail. Ridy est une startup parisienne qui propose des offres pour la réparation de vélo en entreprise. L’entretien du vélo offert sur le lieu de travail est une nouvelle incitation pour devenir un adepte du vélotaff.
Réduisez la distance domicile travail :
Le critère déterminant au choix du mode de transport est la distance du déplacement. Il est évident que la part modale du vélo est liée à la distance à effectuer. Plus la distance moyenne sera courte, plus la part modale du vélo sera importante. La distance moyenne d’un déplacement domicile-travail à vélo en Ile-de-France est de 2.5 km. Lors de votre prochain déménagement incluez la distance moyenne du déplacement dans vos critères de décisions. Si vous êtes une entreprise ou une administration avec différents sites, vous pouvez aussi répartir vos équipes ou business-unit en fonction du temps de transport moyen.
Développez les infrastructures cyclables :
Vous n’avez peut-être pas les moyens de google qui investit 5 millions de dollars pour aider la municipalité de Mountain View à construire des pistes cyclables autour de son campus, mais vous pouvez donner de l’argent aux différentes associations locales des usagers de la bicyclette. En effet, les infrastructures cyclables sont souvent lacunaires en raison du manque de formation des responsables des mobilités dans les mairies. Les associations membres de la FUB réalisent un travail de terrain et assistent les communes au développement d’infrastructures cyclables.
Votre Vélib’ d’entreprise :
Il est possible d’avoir une flotte de vélo privée pour au sein de votre entreprise, une sorte de vélib’ privatisé. Les employés peuvent soit prendre le vélo de l’entreprise pour les trajets pendulaires, pour des déplacements professionnels, pour la pause-déjeuner ou pour des rendez-vous pendant le temps de travail. L’entreprise la plus connue qui a mis en place cette mesure reste Google avec ces vélos rouges, jaunes et verts qui permettent aux salariés de se déplacer dans son campus.
Il existe aussi une incitation financière de la part de l’État pour mettre en place cette mesure. “Les entreprises qui mettront à disposition des vélos pour leurs employés pourront défiscaliser jusqu’à 25 % de leurs achats”.
Il existe des sociétés comme Vélogik qui assurent l’entretien de votre flotte, ou d’autres qui vous permettent de louer une flotte.
Le petit plus :
Pour éviter que la météo décourage certains à se déplacer à vélo, installer un espace pour se changer avec un lavabo et un casier. Lorsqu’il pleut des trombes ou pendant une canicule, cela évite d’arriver trempé en réunion.
The Buterfly effect :
L’usage du vélo pour les déplacements domicile-travail crée un effet boule de neige: il diminue la pollution de l’air, libère progressivement les villes de l’emprise de la voiture et génère du temps utile aux salariés. Si tous les européens roulaient comme les danois, 20% des objectifs de réductions de GES dans les transports seraient atteint.
La bicyclette est le mode de transport qui se développe le plus vite en France. Ne plus posséder une voiture est une option qui est rendue possible avec les services qu’offrent les infrastructures de vélo, les services de VTC, le covoiturage, l’auto-partage. Résultat, les jeunes générations boudent de plus en plus la voiture. Plus qu’une mesure de RSE, la question de l’accessibilité à vélo de l’entreprise va rapidement devenir un must-have pour attirer les jeunes talents!
Nathanaël Arnéra
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