5 conseils de conteurs pour enfants à utiliser dans les médias:
L’une des plus vieilles techniques pour raconter des histoires dans une société est le conte. « L’art du conte c’est l’art de la parole, de la transmission. C’est utiliser le langage pour faire rêver l’autre, » dit Sylvi Belleau, conteuse.
Le conte est aussi l’une des premières formes narratives dans la vie d’un individu. Ainsi, dès sa naissance, un enfant entend ses premières histoires par la bouche de ses parents, de ses frères et sœurs ou d’un adulte. Puis, l’enfant peut aussi regarder les images d’un livre en imaginant les univers et les personnages qui peuplent ces récits.
Maitriser l’art de raconter une histoire à l’oral est complexe et demande de l’expérience. De nos jours, nous sommes habitués à recevoir des histoires par le biais de multiples plateformes toutes plus interactives les unes que les autres. Le conte nous renvoie à une façon épurée de transmettre un récit.
Explorer les conseils de conteurs professionnels peut donc nous inspirer dans notre quête pour améliorer nos narrations au travers de différents médias.
Se concentrer pour l’histoire:
Sylvi Belleau voit le conte comme un sentier qu’il faut suivre. Il faut être capable d’amener son public du début jusqu’à la fin. « Il faut rester concentrer dans notre histoire. Il faut qu’on soit capable de suivre le fil pour que le public ne perde pas l’histoire. »
Ce conseil parait particulièrement important quand il s’agit de parler de sujets techniques ou financiers. C’est aussi bon à garder en tête quand on fait des Facebook Live ou des Snapchats stories qui peuvent partir dans tous les sens.
Garder son public en tête
Les enfants peuvent avoir du mal à se concentrer comme les « millenials » (ou « Génération Y »), l’audience clé pour beaucoup de médias. Leurs attentions fluctuantes les amènent à changer rapidement et facilement si le récit en question ne leur parait pas intéressant.
Dans le cas du conte pour enfants, si le public commence à regarder partout ou à bailler, il faut penser à raccourcir par exemple. Il faut être attentif aux réactions et aux comportements non-verbaux des membres de son auditoire.
Ajouter de l’interaction
Même lors un conte traditionnel, cela peut être gratifiant pour le conteur et son audience d’interagir. Il s’agit en quelque sorte de co-construire une nouvelle histoire ensemble. Céline Jantet, conteuse, conseille d’ajouter des comptines et des chansons pour les enfants. Les mots et les rythmes se retiennent bien. Sylvi Belleau ajoute qu’on peut poser des questions, amener l’enfant dans l’histoire en le faisant participer. « On construit ensemble l’histoire. Parfois l’enfant voudra changer la fin. »
La participation et l’interaction sont en vogue surtout avec les plateformes de médias sociaux. On voit souvent le public commenter sous les articles, vidéos ou live Facebook ou tweeter leurs réactions ou informations alors qu’un évènement se déroule. Ca fait aussi penser à la bonne initiative Instagram de Radio-Canada pour engager les jeunes audiences pendant la campagne d’élections fédérales en 2015.
Savoir quand utiliser un support visuel
L’oral est capable de capter l’attention de certains mais il faut aussi s’adapter à son auditoire. « Ca fait seulement un an que je raconte des histoires sans livres à ma fille. Avant 4 ans, il y a besoin d’un support visuel. Ils n’ont pas les mêmes références à la réalité. C’est insécurisant les mots, » explique Céline Jantet. Certaines personnes préfèreront écouter une histoire tout en regardant des photos.
Se faire confiance
Pour raconter une histoire à ses enfants, Franck Sylvestre, conteur, conseille de mémoriser l’histoire et l’univers pour décrocher du livre. « Il faut se rappeler le squelette de l’histoire, » il dit.
Cela rappelle un conseil typique de professeurs en école de journalisme : connaitre les faits parfaitement pour pouvoir réaliser un bon reportage surtout en direct. Franck Sylvestre ajoute aussi qu’il est bon d’avoir des images en tête pour trouver les mots les plus appropriés pour raconter une histoire.
Finalement, le meilleur moment d’une histoire c’est John Olive qui l’explique simplement : “You get in a zone. Time slows” (Vous rentrez dans une zone. Le temps se ralentit).