Elsa Zylberstein exhume le mythe Wood
Elsa Zylberstein est seule en scène pour raconter la vie tumultueuse, et en particulier les dernières heures de Natalie Wood. Une actrice frêle dotée d’un sacré tempérament. Une diva talentueuse franchement névrosée, bien souvent coiffée au poteau par ses concurrentes de l’époque : Sofia Loren et autres Marilyn.
Le texte de Splendour est complexe mais Elsa Zylberstein le maîtrise à la perfection. En dépit d’un jeu très physique elle réussit à tenir le cap pendant plus d’une heure sans flancher, sans écorcher le moindre mot.
La vie de Natalie débute avec une enfance douloureuse, une mère tyrannique qui chaperonne son bébé star, allant même jusqu’à obliger sa fille à se taire après s’être cassée le poignet sur un tournage de peur de la voir remplacée par une autre. La vie se poursuit avec des amours brisés, des divorces, pas mal de drogues, quelques récompenses mais jamais la reconnaissance tant espérée.
La mise en scène est épurée au maximum. En fond de scène, un écran sur lequel sont projetés des images subliminales et des faisceaux lumineux évocateurs de la mort. Plongé dans un univers trouble on a l’impression de naviguer dans l’au-delà, où les corps laissent place à des fantômes.
Elsa Zylberstein, envoûte, hypnotise, sirène macabre, elle joue avec son corps, ondule avec sensualité puis se transforme en homme, en femme. Elle prend une voix rocailleuse pour imiter Robert Wagner, le mari de Natalie, exagère des attributs masculins pour singer Christopher Walken, son amant.
Finalement la vie de Mme Wood s’est terminée sur le yacht de son mari presque aussi tristement qu’elle avait commencé. En plein tournage de Brainstorm, elle est accompagnée de Robert et de Christopher. Une dispute éclate entre le mari et sa femme. La suite est vague. Natalie a été retrouvée bien plus tard noyée à des kilomètres du bateau.
A la fin du spectacle il semble qu’Elsa Zylberstein, encore bousculée, enlève sa cape de Natalie Wood, pour reprendre sa véritable apparence après cette performance mimétique
Au théâtre de Paris
Tous les jours sauf dimanche et lundi à 19h, Dimanche 17h
