UberEats + MacDo : le sandwich (hollandais) qui reste en travers de la gorge.
Disclamer : je ne suis ni-journaliste, ni fiscaliste, ni avocat, ni spécialiste en droit international, ce billet n’est donc pas un article démontrant une réalité démontrée, mais le fruit de mon imagination en quelques heures (je vous laisse imaginer ce que peuvent faire UberEats et MacDo en quelques mois).
Je ne juge pas la moralité de cette affaire, ce billet est de la pure prospective.
Nous connaissons tous Uber pour son service de chauffeur privé, sur lequel tout le monde aime taper, mais qui pourtant est strictement légal.
Néanmoins, j’ai récemment appris le lancement d’un nouveau service proposé par UberEats et MacDo. qui prendra sans doute au final le nom d’une nouvelle entité (McDelivery).
(non, ce n’est pas une blague)
Le service est d’une facilité déconcertante.
Bon, c’est vrai, c’est bien pratique, et le service de livraison n’est pas trop cher (quelques euros de plus par commande) mais nous n’avons sans doute pas conscience de ce qui se passe derrière, et nous pourrions imaginer une utilisation du sandwich hollandais.
Voici un Exemple de la méthode avec un sandwich hollandais
Un publicitaire paye pour un service en Allemagne.
L’agence publicitaire envoie l’argent à sa filiale en Irlande qui détient la propriété intellectuelle (PI).
Les impôts sur les sociétés dans la République d’Irlande sont de l’ordre de 12,5%, mais la compagnie irlandaise paye une redevance à une compagnie filiale basée aux Pays-Bas (appelée Hollande par abus de langage) pour laquelle la compagnie obtient une déduction fiscale des taxes irlandaises.
Puis la filiale basée aux Pays-Bas paye une autre redevance à une autre filiale basée en Irlande sans payer de précompte professionnel ou d’impôt retenu à la source car la transaction se fait dans l’Union économique et monétaire — UEM.
La dernière filiale, alors qu’elle se trouve en Irlande, ne paye pas de taxes car elle est contrôlée depuis les Bermudes ou autres paradis fiscaux.
(source : wikipedia)
Cela est parfaitement transposable pour la commande de burger en France.
Il existe néanmoins des conséquences encore plus graves, au niveau de l’emploi car comme dans le cas des supermarchés avec l’automatisation des caisses, ce service ne nécessiste pas d’interventon humaine au moment du passage de la commande.
Et bientôt, nous n’aurons plus besoin d’humain pour la livraison.
Ou alors une livraison par drône
Bien entendu, pour les services de livraisons, il y a encore de nombreux freins légaux, car il suppose la perte d’emploi de milliers de livreurs, mais la marche à l’automatisation est déjà en route.
47% des métiers sont automatisables comme le souligne une étude de deux chercheurs l’université Oxford (lien vers l’étude — en anglais)
Vous pensiez réellement que ces deux entreprises faisaient ça pour le fun ?
Le but d’une entreprise est de réaliser des bénéfices et d’optimiser ces revenus.
L’optimisation fiscale et salariale conjointe est donc phénoménale dans une optique libérale, vous comprenez donc maintenant l’intéret pour les deux groupes.
Alors bien sur, pour le moment, proposer un service de livraison a domicile par drône coute encore un peu cher, mais pour mettre en place un service de livraison à grande échelle, il faut le faire dans des conditions réelles.
Un dernier point, et non des moindres, l’utilisation de ce service a des conséquences désastreuses sur la santé :
Avant, nous pouvions au moins dé-culpabiliser d’avoir a se rendre au McDo, et donc de faire un minimum d’activité physique sans compter que la transaction financière était effectuée physiquement en France.
Maintenant, nous avons toutes les raisons de croire que cela passe par McDelivery, entreprise extra-territoriale fruit d’une joint-venture entre McDo et Uber, basée en Irlande.
Tu le sens passer le sandwich ?