La revue de presse du 16/07/18

Anais Merckhoffer
The Digital Warehouse
18 min readJul 18, 2018

Les associations ne rencontreront plus la préfecture| Des nouvelles de Grande-Synthe|Soutien aux marcheurs toujours emprisonnés au CRA de Coquelles|600 morts en Méditerranée ces quatre dernières semaines| Martine Landry est relaxée|Des milliers de personnes manifestent à Vintimille|Point sur les différents lieux de vie des exilés|La France à deux vitesses, un droit du sol spécifique à Mayotte | Loi Asile-immigration, le délai d’appel est finalement maintenu à 30 jours |Condamnation d’un militant à Calais|Le communiqué de presse des associations concernant Grande-Synthe

Les associations ne rencontreront plus la préfecture

Comme Salam et Médecins du Monde avant eux, l’Auberge des migrants, Le Secours Catholique et Utopia 56 ne se rendront plus aux réunions convoquées par le préfet du Pas-de-Calais.

En effet, il était alors coutume pour la préfecture d’organiser toutes les trois semaines une réunion entre associations et autorités.

A l’occasion de cette dernière rencontre, jeudi dernier, les trois associations ont annoncé leur intention de ne plus participer à ces réunions. Utopia 56 et l’Auberge des migrants ont à cette occasion présenté et lu un texte expliquant pourquoi dorénavant ils ne s’y rendraient plus.

Il est à noter que ce texte a été lu en l’absence du préfet, celui-ci ne s’étant pas rendu à la réunion qu’il avait fixée.

Voici le texte qui a été présenté,

« Monsieur le Préfet,
Malgré les réunions par vous convoquées depuis plus d’une année, les points suivants n’ont fait l’objet d’aucune réponse satisfaisante à nos yeux. Sur certains points, la situation s’est même dégradée ces dernières semaines.
— Ordre du jour des réunions établi unilatéralement par la préfecture
— Insuffisance voire inexistence actuelle du dispositif d’information aux mineurs, et du dispositif départemental d’accueil ; pas de signalement de mineurs par la police et les services hospitaliers
— Insuffisance du travail de l’OFII : pas de recherche de relation réelle avec les migrants, pas ou pas assez de traducteurs
— Insuffisance des informations sur les départs vers les centres d’accueil, sur le devenir des personnes ayant accepté de partir en centres d’accueil
— Insuffisance de places au 115
— Violences policières persistantes et déni des autorités sur ces violences
— Absence de toute base légale aux expulsions de camps et destruction des biens
— Harcèlement permanent des bénévoles des associations d’aide aux migrants : contrôles d’identité incessants, verbalisations arbitraires, intimidations verbales, discriminations et interdictions arbitraires de distribution (Grande-Synthe)
— Port du matricule RIO par les forces de police très irrégulier

Santé publique et santé des migrants :
— Retard dans la mise en place d’une commission santé
— Pas de déclaration des cas de tuberculose
— Insuffisance des places en dispositifs post-hospitaliers
— Refus de délivrer des CMI (certificats médicaux initiaux)
— Suivi psychologique insuffisant, pas de traducteurs
— Insuffisance de l’accès à l’eau
L’arrestation déloyale (voir décision du TGI de Lille et de celui de Rouen) de personnes participant au cortège déclaré de la Marche Solidaire, à la frontière, le 8 juillet dernier, a ajouté au mécontentement des associations d’aide aux migrants dans le Calaisis.
Par conséquent nous ne participerons plus, jusqu’à nouvel ordre, à ces réunions. Notre retour sera subordonné à la volonté réelle des autorités d’aborder honnêtement ces points, sur la base de la réalité des faits, d’y apporter les réponses appropriées, et de construire avec les citoyens des solutions respectueuses de la Loi et des droits des personnes. Nous nous organisons pour rassembler, sur l’ensemble de ces points, des éléments objectifs et incontestables, qui seront mis à disposition des médias et jetteront les bases, si nécessaire, de démarches en Justice.»

A posteriori le préfet s’est dit “surpris de ce refus de participer” assurant que “les échanges avec les associations ont d’ailleurs permis de faire évoluer positivement le dispositif humanitaire piloté par l’État sur plusieurs aspects concrets (maraudes, points d’eau)”

Des nouvelles de Grande-Synthe

Après une réunion téléphonique entre une coordinatrice de l’Auberge des Migrants et le sous-préfet de Dunkerque Éric Etienne, tous les bénévoles, depuis le mercredi 11 juillet sont autorisés à se rendre (après contrôle d’identité) sur le terrain à Grande-Synthe.

Cependant un démantèlement a eu lieu dès le lendemain, avec une « mise à l’abri » partielle des exilés. Une partie des tentes ont été confisquées. Les familles éloignées auraient été logées dans des appartements à Dunkerque (environ 44 personnes) tandis que nous sommes toujours sans nouvelles de l’endroit où les hommes célibataires ont été conduits.

Samedi 14 juillet, une nouvelle règle surgit des fonds de tiroirs du commissariat, si les bénévoles sont bien autorisés à rentrer dans le camp, leur véhicule eux ne bénéficient pas de cette faveur. Les bénévoles ont pu cependant transporter leur matériel.

À la faveur d’un concours de circonstances, les bénévoles ont pu normalement rentrer dans le camp avec leur véhicule ce dimanche, il semblerait en effet que les CRS aient préféré regarder le match de football dans un autre endroit.

Vous trouverez à la fin de cette revue de presse le communiqué inter-associatif sur la situation à Grande-Synthe.

Soutien aux marcheurs toujours emprisonnés au CRA de coquelles

Deux marcheurs sans papiers sont toujours incarcérés au CRA de Coquelles. Comme le rappelle la Voix du Nord, l’un d’entre eux est sous le coup d’une procédure Dublin vers la Belgique et l’autre va être renvoyé vers le Mali dont il est originaire. Il devrait être transféré mardi 17 juillet dans un CRA de région parisienne afin que les autorités consulaires Maliennes valident cet “éloignement”.

Des manifestations de soutien ont eu lieu toute cette semaine. Lors de ces évènements vous êtes d’ailleurs plus qu’encouragés à participer (les actions de soutien sont régulièrement annoncées sur la page Facebook de l’Auberge des Migrants).

Aucun membre des associations présentes à la Warehouse (à l’exception de trois personnes) n’était présent samedi dernier, et il est compliqué d’avoir du poids lorsque nous sommes peu nombreux. C’est pourquoi vous êtes invités à vous tenir au courant. Il est à rappeler que ces personnes ont été arrêtées en marge de la marche co-organisée par l’Auberge des Migrants.

600 morts en Méditerranée ces quatre dernières semaines

600 femmes, hommes et enfants se sont noyés en Méditerranée durant ces quatre dernières semaines. France 24 relaie le cri d’alarme des ONG Médecins sans frontières et SOS Méditerranée.

Dans un communiqué commun les deux ONG mettent directement en cause les politiques migratoires Européennes. Pour eux, ces noyades font directement suite à la fermeture des ports Européens aux navires de secours.

En effet la mise à quai des navires de sauvetage aux exilés sur les côtes Italiennes et les refus des différents gouvernements européens d’accueillir ces navires ont provoqué un ralentissement de l’activité de ces bateaux, mettant directement en jeu la vie des migrants.

“Ces tragédies se sont produites car il n’y avait plus de bateaux de sauvetage d’organisations non gouvernementales actives en Méditerranée centrale”, affirment ces ONG, pour qui “l’Europe porte la responsabilité de ces morts”.

Rappelons que l’Europe, bien que sachant les exactions commises par les autorités Libyennes sur les exilées (viols, tortures…), exhorte pourtant à “ne pas entraver les opérations des garde-côtes libyens”.

Un comportement criminel qui a donc encore entraîné la mort de 600 personnes rien que ce dernier mois.

Martine Landry est relaxée

La bonne nouvelle du jour, nous arrive d’Amnesty International, Martine Landry accusée à tort de “délit de solidarité” a été reconnue innocente. Elle avait été accusée “d’avoir facilité l’entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière” après avoir pris dans sa voiture (en France) deux jeunes Ghanéens.

Petit rappel, la 6 juillet, le conseil constitutionnel avait “censuré” le délit de solidarité, lui préférant le principe de fraternité, cher à la devise française.

Cependant ce principe n’est pas entier et comme le rappelle Amnesty International :

“Cette décision met en lumière la nécessité de réformer la loi française qui n’est pas conforme au droit international […] Les poursuites régulièrement engagées aujourd’hui en France, à l’encontre de personnes impliquées dans des actions humanitaires ou d’assistance juridique auprès des migrants et réfugiés, doivent cesser. Le conseil constitutionnel a consacré la semaine dernière le principe de fraternité face au délit de solidarité.[…] Le Parlement a maintenant l’opportunité, avec le projet de loi « Asile-Immigration » de mettre définitivement un terme à ce défaut législatif […] Cependant, après le passage du projet de loi devant le Sénat, le texte n’est toujours pas conforme au droit international et laisse planer un danger que des citoyens solidaires puissent être poursuivies pour venir en aide aux réfugiés et migrants”.

Des milliers de personnes manifestent à Vintimille

Samedi dernier, comme nous l’apprend Franceinfo des milliers de personnes ont manifesté à Vintimille pour réclamer “la nécessité d’un permis de séjour européen et le droit à la mobilité en Europe pour les migrants”.

Cette manifestation, organisée à l’initiative des associations d’aide aux migrants, a réclamé “un accueil digne dans une Europe sans frontières”. Cette mobilisation avait pour objectif de dénoncer “la brutalité des politiques nationales et internationales de gouvernement des migrants”.

Point sur les différents lieux de vie des exilés

  • À Grande-Synthe, les “mises à l’abri humanitaire”, autrement dit, les expulsions se multiplient. Près de 400 personnes survivent actuellement sur le camp dit de la gare, le site appartenant à la Communauté Urbaine de Dunkerque.
  • À Angres, les exilé.e.s vietnamien.ne.s qui avaient été expulsé.e.s du camp municipal d’Angres le 3 mai dernier ont essayé de trouver un nouveau lieu de vie. Après avoir été chassé.e.s de diverses propriétés privées, parcs et autres, ces personnes se sont établies dans un bois sur la commune de Souchez. Mais un arrêté du maire de Souchez du 25 juin a interdit l’occupation de ce bois. Il commandait de quitter les lieux dans les 24 heures. Finalement, les exilé.e.s présent.e.s ont été expulsé.e.s ce 5 juillet. Les mineur.e.s ont été mis.e.s à l’abri et des adultes emmenés à l’Hôtel de Police de Coquelles.
  • À Calais, les personnes exilées continuent à se faire expulser et exclure de la ville, d’une manière ou d’une autre. Les personnes survivant dans le bois Chico Mendes, dans le quartier de Beau-Marais, ont ainsi appris que le bois allait être entouré très prochainement d’une clôture, avec le projet de transformer celui-ci en parc. Plusieurs bénévoles d’associations, à titre collectif ou en tant que simples habitant.e.s concerné.e.s, ont décidé de se rendre à une consultation publique sur le sujet, le 12 juin dernier, pour entendre les inquiétudes des riverain.e.s d’un côté, faire entendre leurs inquiétudes et celles des personnes exilées face à l’érection de nouvelles grilles dans la ville de l’autre, et rappeler finalement que des personnes vivant sur le site allaient une nouvelle fois être expulsées sans solution appropriée.

La France à deux vitesses, un droit du sol spécifique à Mayotte

Ce mercredi 11 juillet, nous apprenons dans une information PublicSénat que les sénateurs ont approuvé avec le soutien de l’exécutif, la limitation du droit du sol à Mayotte.

Cette mesure a été prise dans le cadre de la loi Asile-Imigration et exige que l’un des parents des enfants nés à Mayotte ait été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois

Cette mesure a été prise pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, et va encore une fois pénaliser les plus fragiles. Rappelons qu’à Mayotte, qui a déjà cristallisé les sorties racistes du président (La revue de presse du 16/07/18

Les associations ne rencontreront plus la préfecture| Des nouvelles de Grande-Synthe|Soutien aux marcheurs toujours emprisonnés au CRA de Coquelles|600 morts en Méditerranée ces quatre dernières semaines| Martine Landry est relaxée|Des milliers de personnes manifestent à Vintimille|Point sur les différents lieux de vie des exilés|La France à deux vitesses, un droit du sol spécifique à Mayotte

Les associations ne rencontreront plus la préfecture

Comme Salam et Médecins du Monde avant eux, l’Auberge des migrants, Le Secours Catholique et Utopia 56 ne se rendront plus aux réunions convoquées par le préfet du Pas-de-Calais.

En effet, il était alors coutume pour la préfecture d’organiser toutes les trois semaines une réunion entre associations et autorités.

A l’occasion de cette dernière rencontre, jeudi dernier, les trois associations ont annoncé leur intention de ne plus participer à ces réunions. Utopia 56 et l’Auberge des migrants ont à cette occasion présenté et lu un texte expliquant pourquoi dorénavant ils ne s’y rendraient plus.

Il est à noter que ce texte a été lu en l’absence du préfet, celui-ci ne s’étant pas rendu à la réunion qu’il avait fixée.

Voici le texte qui a été présenté,

« Monsieur le Préfet,
Malgré les réunions par vous convoquées depuis plus d’une année, les points suivants n’ont fait l’objet d’aucune réponse satisfaisante à nos yeux. Sur certains points, la situation s’est même dégradée ces dernières semaines.
— Ordre du jour des réunions établi unilatéralement par la préfecture
— Insuffisance voire inexistence actuelle du dispositif d’information aux mineurs, et du dispositif départemental d’accueil ; pas de signalement de mineurs par la police et les services hospitaliers
— Insuffisance du travail de l’OFII : pas de recherche de relation réelle avec les migrants, pas ou pas assez de traducteurs
— Insuffisance des informations sur les départs vers les centres d’accueil, sur le devenir des personnes ayant accepté de partir en centres d’accueil
— Insuffisance de places au 115
— Violences policières persistantes et déni des autorités sur ces violences
— Absence de toute base légale aux expulsions de camps et destruction des biens
— Harcèlement permanent des bénévoles des associations d’aide aux migrants : contrôles d’identité incessants, verbalisations arbitraires, intimidations verbales, discriminations et interdictions arbitraires de distribution (Grande-Synthe)
— Port du matricule RIO par les forces de police très irrégulier

Santé publique et santé des migrants :
— Retard dans la mise en place d’une commission santé
— Pas de déclaration des cas de tuberculose
— Insuffisance des places en dispositifs post-hospitaliers
— Refus de délivrer des CMI (certificats médicaux initiaux)
— Suivi psychologique insuffisant, pas de traducteurs
— Insuffisance de l’accès à l’eau
L’arrestation déloyale (voir décision du TGI de Lille et de celui de Rouen) de personnes participant au cortège déclaré de la Marche Solidaire, à la frontière, le 8 juillet dernier, a ajouté au mécontentement des associations d’aide aux migrants dans le Calaisis.
Par conséquent nous ne participerons plus, jusqu’à nouvel ordre, à ces réunions. Notre retour sera subordonné à la volonté réelle des autorités d’aborder honnêtement ces points, sur la base de la réalité des faits, d’y apporter les réponses appropriées, et de construire avec les citoyens des solutions respectueuses de la Loi et des droits des personnes. Nous nous organisons pour rassembler, sur l’ensemble de ces points, des éléments objectifs et incontestables, qui seront mis à disposition des médias et jetteront les bases, si nécessaire, de démarches en Justice.»

A posteriori le préfet s’est dit “surpris de ce refus de participer” assurant que “les échanges avec les associations ont d’ailleurs permis de faire évoluer positivement le dispositif humanitaire piloté par l’État sur plusieurs aspects concrets (maraudes, points d’eau)”

Des nouvelles de Grande-Synthe

Après une réunion téléphonique entre une coordinatrice de l’Auberge des Migrants et le sous-préfet de Dunkerque Éric Etienne, tous les bénévoles, depuis le mercredi 11 juillet sont autorisés à se rendre (après contrôle d’identité) sur le terrain à Grande-Synthe.

Cependant un démantèlement a eu lieu dès le lendemain, avec une « mise à l’abri » partielle des exilés. Une partie des tentes ont été confisquées. Les familles éloignées aurait été logées dans des appartements à Dunkerque (environ 44 personnes) tandis que nous sommes toujours sans nouvelles de l’endroit où les hommes célibataires ont été conduits.

Samedi 14 juillet, une nouvelle règle surgit des fonds de tiroirs du commissariat, si les bénévoles sont bien autorisés à rentrer dans le camp, leur véhicule eux ne bénéficient pas de cette faveur. Les bénévoles ont pu cependant transporter leur matériel.

À la faveur d’un concours de circonstances, les bénévoles ont pu normalement rentrer dans le camps avec leur véhicule ce dimanche, il semblerait en effet que les CRS aient préféré regarder le match de football dans un autre endroit.

Vous trouverez à la fin de cette revue de presse le communiqué inter-associatif sur la situation à Grande-Synthe.

Soutien aux marcheurs toujours emprisonnés au CRA de coquelles

Deux marcheurs sans papiers sont toujours incarcérés au CRA de Coquelles. Comme le rappelle la Voix du Nord, l’un d’entre eux est sous le coup d’une procédure Dublin vers la Belgique et l’aute va être renvoyé vers le Mali dont il est originaire. Il devrait être transféré mardi 17 juillet dans un CRA de région parisienne afin que les autorités consulaires Maliennes valident cet “éloignement”.

Des manifestations de soutien ont eu lieu toute cette semaine. Lors de ces évènements vous êtes d’ailleurs plus qu’encouragés à participer (les actions de soutien sont régulièrement annoncées sur la page Facebook de l’Auberge des Migrants).

Aucun membre des associations présentes à la Warehouse (à l’exception de trois personnes) n’était présent samedi dernier, et il est compliqué d’avoir du poids lorsque nous sommes peu nombreux. C’est pourquoi vous êtes invités à vous tenir au courant. Il est à rappeler que ces personnes ont été arrêtées en marge de la marche co-organisée par l’Auberge des Migrants.

600 morts en Méditerranée ces quatre dernières semaines

600 femmes, hommes et enfants se sont noyés en Méditerranée durant ces quatre dernières semaines. France 24 relaie le cri d’alarme des ONG Médecins sans frontières et SOS Méditerranée.

Dans un communiqué commun les deux ONG mettent directement en cause les politiques migratoires Européennes. Pour eux, ces noyades font directement suite à la fermeture des ports Européens aux navires de secours.

En effet la mise à quai des navires de sauvetage aux exilés sur les côtes Italiennes et les refus des différents gouvernements européens d’accueillir ces navires ont provoqué un ralentissement de l’activité de ces bateaux, mettant directement en jeu la vie des migrants.

“Ces tragédies se sont produites car il n’y avait plus de bateaux de sauvetage d’organisations non gouvernementales actives en Méditerranée centrale”, affirment ces ONG, pour qui “l’Europe porte la responsabilité de ces morts”.

Rappelons que l’Europe, bien que sachant les exactions commises par les autorités Libyennes sur les exilées (viols, tortures…), exhorte pourtant à “ne pas entraver les opérations des garde-côtes libyens”.

Un comportement criminel qui a donc encore entraîné la mort de 600 personnes rien que ce dernier mois.

Martine Landry est relaxée

La bonne nouvelle du jour, nous arrive d’Amnesty International, Martine Landry accusée à tort de “délit de solidarité” a été reconnue innocente. Elle avait été accusée “d’avoir facilité l’entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière” après avoir pris dans sa voiture (en France) deux jeunes Ghanéens.

Petit rappel, la 6 juillet, le conseil constitutionnel avait “censuré” le délit de solidarité, lui préférant le principe de fraternité, cher à la devise française.

Cependant ce principe n’est pas entier et comme le rappelle Amnesty International :

“Cette décision met en lumière la nécessité de réformer la loi française qui n’est pas conforme au droit international […] Les poursuites régulièrement engagées aujourd’hui en France, à l’encontre de personnes impliquées dans des actions humanitaires ou d’assistance juridique auprès des migrants et réfugiés, doivent cesser. Le conseil constitutionnel a consacré la semaine dernière le principe de fraternité face au délit de solidarité.[…]Le Parlement a maintenant l’opportunité, avec le projet de loi « Asile-Immigration » de mettre définitivement un terme à ce défaut législatif […] Cependant, après le passage du projet de loi devant le Sénat, le texte n’est toujours pas conforme au droit international et laisse planer un danger que des citoyens solidaires puissent être poursuivies pour venir en aide aux réfugiés et migrants”.

Des milliers de personnes manifestent à Vintimille

Samedi dernier, comme nous l’apprend Franceinfo des milliers de personnes ont manifesté à Vintimille pour réclamer “la nécessité d’un permis de séjour européen et le droit à la mobilité en Europe pour les migrants”.

Cette manifestation, organisée à l’initiative des associations d’aide aux migrants, a réclamé “un accueil digne dans une Europe sans frontières”. Cette mobilisation avait pour objectif de dénoncer “la brutalité des politiques nationales et internationales de gouvernement des migrants”.

Point sur les différents lieux de vie des exilés

  • À Grande-Synthe, les “mises à l’abri humanitaire”, autrement dit, les expulsions se multiplient. Près de 400 personnes survivent actuellement sur le camp dit de la gare, le site appartenant à la Communauté Urbaine de Dunkerque.
  • À Angres, les exilé.e.s vietnamien.ne.s qui avaient été expulsé.e.s du camp municipal d’Angres le 3 mai dernier ont essayé de trouver un nouveau lieu de vie. Après avoir été chassé.e.s de diverses propriétés privées, parcs et autres, ces personnes se sont établies dans un bois sur la commune de Souchez. Mais un arrêté du maire de Souchez du 25 juin a interdit l’occupation de ce bois. Il commandait de quitter les lieux dans les 24 heures. Finalement, les exilé.e.s présent.e.s ont été expulsé.e.s ce 5 juillet. Les mineur.e.s ont été mis.e.s à l’abri et des adultes emmenés à l’Hôtel de Police de Coquelles.
  • À Calais, les personnes exilées continuent à se faire expulser et exclure de la ville, d’une manière ou d’une autre. Les personnes survivant dans le bois Chico Mendes, dans le quartier de Beau-Marais, ont ainsi appris que le bois allait être entouré très prochainement d’une clôture, avec le projet de transformer celui-ci en parc. Plusieurs bénévoles d’associations, à titre collectif ou en tant que simples habitant.e.s concerné.e.s, ont décidé de se rendre à une consultation publique sur le sujet, le 12 juin dernier, pour entendre les inquiétudes des riverain.e.s d’un côté, faire entendre leurs inquiétudes et celles des personnes exilées face à l’érection de nouvelles grilles dans la ville de l’autre, et rappeler finalement que des personnes vivant sur le site allaient une nouvelle fois être expulsées sans solution appropriée.

La France à deux vitesses, un droit du sol spécifique à Mayotte

Ce mercredi 11 juillet, nous apprenons dans une information PublicSénat que les sénateurs ont approuvé avec le soutien de l’exécutif, la limitation du droit du sol à Mayotte.

Cette mesure a été prise dans le cadre de la loi Asile-Imigration et exige que l’un des parents des enfants nés à Mayotte ait été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.

Cette mesure a été prise pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, et va encore une fois pénaliser les plus fragiles. Rappelons qu’à Mayotte, qui a déjà cristallisé une sortie raciste du président ( “Le kwassa-kwassa pêche peu ! Il amène du Comorien !”), 3 000 enfants vivent seuls sur l’île, la plupart du temps dans la rue et livrés à eux-mêmes.

Loi Asile-immigration, le délai d’appel est finalement maintenu à 30 jours

Bonne nouvelle, toujours dans une information PublicSénat nous apprenons que l’assemblée nationale ne restreindra finalement pas le délai d’appel des rejets de demande d’asile à 15 jours. En effet les députés ont finalement décidé de maintenir le délai d’appel à 30 jours.

Condamnation d’un militant à Calais

Dans une information de La Voix du Nord, nous apprenons la condamnation pour diffamation d’un militant qui avait tracté et collé des affiches dénonçant l’action de la maire de Calais, Natacha Bouchart

Ces affiches accusaient la maire de « traitement inhumain et dégradant » à l’encontre des migrants, dénonçant le refus de la municipalité d’appliquer une décision du Conseil d’État concernant l’aide à apporter aux migrants en leur donnant la possibilité d’accès à des douches. La maire avait porté plainte et la justice lui a donné raison, le parquet de Boulogne-sur-Mer a condamné Laurent Maameri à une amende de 500 € et 1 € symbolique de dommages et intérêts. Il devra notamment verser 973 à la maire de Calais pour frais de justice.

Le communiqué de presse des associations concernant Grande-Synthe

Grande Synthe, le 13/07/2018,

A Grande Synthe, il est impossible aux bénévoles non-français de venir en aide aux migrant.e.s.

Depuis jeudi 28 juin, à Grande Synthe, les bénévoles britanniques, et souvent l’ensemble des bénévoles non-français, appartenant à des associations britanniques et françaises se voient refuser l’accès au terrain où (sur)vivent des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants dans des conditions indignes.

Sur ce terrain, comme tous les jours, des bénévoles viennent à la rencontre des personnes exilées pour leur distribuer des tentes, des sacs de couchage, de la nourriture, les informer sur leurs droits et les possibilités de mise à l’abri et leur apporter des soins.

Comme souvent, les forces de l’ordre sont présentes à l’entrée du terrain.

Mais depuis le 28 juin, cette présence policière s’accompagne d’un contrôle d’identité quasi-systématique des bénévoles. Un tri est donc opéré au faciès entre suposé.e.s exilé.e.s et bénévoles, puis un second tri par contrôle d’identité entre français.e.s et non-français.e.s. « Seuls les Français entrent » peut-on entendre dans la bouche des policiers de faction.

Ce contrôle d’identité n’a, en revanche, pas entraîné d’interdiction d’entrée sur le terrain pour les bénévoles étranger.e.s les 11 et 12 juillet. La fin du tri est-elle définitive ?

Le vendredi 29 juin et le lundi 2 juillet, le tri a pris un caractère disproportionné, puisque des bénévoles britanniques ont été interpellé.e.s et emmené.e.s au commissariat de police. Ils et elles ont finalement été relâché.e.s plus de trois heures plus tard, après avoir dû donner leurs empreintes digitales sous la menace d’une garde à vue.

Les raisons de cette interdiction sont inconnues. Aucune explication n’est donnée aux bénévoles étranger.e.s lors de leur refoulement.

Tous les représentants des autorités auxquelles nous nous sommes adressés se renvoient la responsabilité de cette décision.

Alors qu’à Calais, le harcèlement et la pression subis par les bénévoles et militant.e.s se poursuivent, Grande Synthe devient un terrain supplémentaire de cette politique suspicieuse de la solidarité. Aujourd’hui, l’État discrimine les solidaires.

La décision du conseil constitutionnel relative au délit de solidarité ne concerne-t-elle que les ressortissant.e.s français.e ?

Les gestes de fraternité sont-ils interdits aux étranger.e.s ?

Nous poursuivrons nos actions de solidarité, et nous soutiendrons tous les solidaires, qu’ils ou elles soient français.e.s ou non.

Signataires :

ACC Minorités visibles, ADRA France — antenne de Dunkerque, AMiS, ATD Quart-Monde Dunkerque, Auberge des migrants, Bethléem, DROP Solidarité, Entraide de l’Église Protestante Unie de Dunkerque, Gynécologie sans frontières, La Cimade Nord Picardie, Ligue des droits de l’Homme — Dunkerque, MRAP Dunkerque, Médecins du Monde, Refugee Women’s Center, Salam Nord/Pas-de-Calais, WISE, Collectif des Délinquants solidaires, Bagagérue, Collectif Fraternité Migrants Bassin Minier 62, Emmaüs France, Fédération des Associations de Solidarité avec Tous.te.s les Immigré.e.s (FASTI), Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e.s (GISTI), Itinérance Dieppe, La Cabane juridique, Sud Éducation, Syndicat de la Magistrature, Terre d’errance, Union syndicale Solidaires, Utopia 56

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