The sun is rising.

Maman, papa, il faut que je vous dise quelque chose.

Michel Botzung
Ticket for Change Stories
5 min readMay 7, 2016

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(Merci Ticket For Change !)

Il y a plus d’un an j’écrivais ceci. De ce texte je ne modifierais que quelques petits détails, notamment sur la forme, mais pour le reste, mes réflexions sont restées fidèles à elles-même.

Rien n’a vraiment changé dans la façon dont je vois le monde. A l’inverse, cette année à l’étranger m’a beaucoup fait évoluer sur la vision que j’ai de moi-même. Je le disais déjà dans un précédent post, notamment ces quelques lignes :

« J’ai pris confiance en moi, et j’ai appris à ne pas voir de l’arrogance en le fait d’avoir confiance en soi. Le voile d’autocensure que j’appliquais à mes faits et gestes mais aussi à mes pensées se dissipe peu à peu et je prends conscience du champs des possibles qui s’offre à moi.

Aussi, j’avais tendance à penser et peser ma vie de manière linéaire, selon des schémas sociaux passéistes. J’ai pris conscience que ma vie est et sera ce que j’en fais, et non ce que je dois en faire, autrement elle ne sera qu’un amoncellement de tentatives à moitié ratées d’une vie que la société aura voulu que je vive et que je me serais efforcé d’atteindre tout en me sachant viscéralement incompatible avec ceux-ci.

Je pense avoir passé un cap dans ma propre approche des choses, à commencer par l’appréhension que j’ai de moi-même. J’ai appris à être plus indulgent envers ma personne, et à faire corps avec mon histoire.

En quelques sortes j’ai fini par accepter le tout que forme les multiples facettes de mon moi et je me suis permis de croire aux projets que j’ai pu par le passé considérer comme farfelus et inaccessibles. Il y a des milliers de manières d’atteindre un même but, alors pourquoi se focaliser sur un seul chemin ?

Je me suis libéré de certaines peurs et angoisses. La pleine liberté arrive lorsqu’on n’a plus peur disait Nina Simone. Eh bien, je crois en effet, que je me sens plus libre. »

Mais à peine rentré en France, pourtant plein de projets en tête, j’avais déjà envie de repartir. Repartir vers la facilité. Renier ces lignes en italique, prétendre qu’elles ne m’appartenaient pas.

Mais avant de repartir, j’ai voulu tenter un truc.

Un GROS truc.

Candidater à Ticket For Change. Je vous laisse visionner leur vidéo explicative, ils racontent ce qu’ils font d’une bien meilleure façon que je ne pourrais le faire. Mais en gros, c’est des grands malades, qui ont décidé d’AGIR pour changer le monde. Rien que ça ! Ils rêvent direz-vous ? Ils rêvent GRAND répondraient-ils !

Bref, j’vous l’avais dis, un GROS truc.

Alors j’ai commencé à remplir leur dossier de candidature.

Ce qu’ils ne m’avaient pas dis, c’est que leur dossier à eux, c’est pas le CV/Lettre de motivation/Forces-Faiblesses/ et tout le tralala habituel et bien dépassé des dossiers de candidature pour des écoles « classiques ».

Leur dossier m’a retourné la tête. Il m’a forcé à faire un vrai travail d’analyse sur ma vie, et également forcé à travailler plus sur les idées qui moulinaient depuis des années dans ma tête.

Pour ce questionnaire ils auront été jusqu’à me faire faire une petite vidéo pour illustrer mon idée. Ca n’aurait pas été bien compliqué si ils n’avaient pas indiqué qu’il fallait qu’ils me voient et m’entendent. Sacrilège. Mais au final, je dois avouer que la vidéo n’est pas si mal.

Ce questionnaire en réalité, c’est un peu l’élément déclencheur de mon deuxième coming out à moi-même (et c’est pas comme si le premier avait été de tout repos!), oui je suis quelqu’un qui n’arrivera pas à être heureux en tant que salarié dans une entreprise. (OUUF c’est dit!)

Mais ça ne s’arrête pas là ! J’ai été présélectionné ! *WTF?!*

Oui oui ! Ces oufs du slip qui rêvent de changer le monde, qui AGISSENT DÉJÀ, et font bouger les lignes, m’ont présélectionné moi et mon idée !

Ne serais-je donc pas un urluberlu et mon idée n’est-elle pas si bête que ça finalement ?

Je suis certain que pleins d’autres qui avaient des idées bien folles du slip comme eux n’ont malheureusement pas pu être retenus. (C’est là que je m’interroge : suis-je un fou du slip moi aussi ? On les laissera en débattre lors des sélections finales.)

Mais c’est surtout là que je me dis que cette présélection se mérite, et qu’il faut donc être à la hauteur, les remercier de croire en moi, et leur prouver qu’ils ne ce sont pas trompés.

Comme je le disais en introduction, il faut que je réussisse à arrêter de prétendre que je ne suis pas à la hauteur de mes rêves.

Je le dois à tous ceux que j’ai envie d’aider, à ceux qui n’ont pas été présélectionnés, mais surtout à moi-même.

Ticket For Change est une chance formidable, un espoir immense et déjà, une belle victoire.

Et comme si avoir l’honneur de participer à leur programme ne suffisait pas, dans le mail de présélection ils laissent la possibilité de suggérer un entrepreneur que les présélectionnés aimeraient rencontrer pendant le programme. Attendez les mecs, vous aviez déjà Pierre Rabhi, vous annoncez Paul Duan cette année, et vous laissez encore la possibilité de suggérer des noms ?! Elon Musk vous gérez ça ? (C’est vous qu’avez dit de rêver grand !)

Bref. Vous l’aurez remarqué, Ticket for Change m’a déjà secoué. J’espère que ça va continuer.

Enfin, d’une manière ou d’une autre, ça va continuer. Be sure of it.

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