Startup | La spirulerie, une ferme urbaine pour la spiruline

Alexandre Faure
Ticket for Change Stories
4 min readOct 9, 2018

Comment concilier vie urbaine et alimentation saine et durable en circuits courts ? C’est l’impossible équation que tente de résoudre David Birgé-Cotte avec La Spirulerie, une ferme urbaine pour faire pousser de la spiruline fraîche dans votre appartement.

David Birgé-Cotte est un Maker

Quand il a une idée, il la met en oeuvre.

Il ne se contente pas de la décrire sur le papier, non.

Il élabore des plans. Il commande des pièces usinées en Corée ou au Japon. Il invente une machine de A à Z. Il la construit. Il la teste. Il l’améliore puis il la commercialise.

Ensuite, comme David Birgé-Cotte est un maker, plutôt que de déposer un brevet exclusif, il met les plans à disposition sur le web pour que la communauté libriste en profite, enrichisse son invention et la diffuse à travers le monde.

Car l’objectif de David Birgé-Cotte n’est pas de devenir milliardaire mais d’apporter sa contribution à l’édification d’un monde meilleur.

La dernière invention de David Birgé-Cotte, la ferme urbaine de spiruline, pourrait améliorer très sensiblement l’alimentation des citadins du monde entier, et ça c’est cool.

Connaissez-vous la spiruline ?

C’est une micro-algue extrêmement riche en protéines, fer, vitamines, antioxydants. Elle consomme très peu d’énergie et d’eau pour une qualité nutritionnelle et une productivité énorme.

La spiruline est une alliée majeure pour faire face au dérèglement climatique. Elle a d’ailleurs été nommée aliment du XXIe siècle par l’OMS et proposée par la NASA pour alimenter les voyageurs spatiaux.

La Spirulerie : le concept

Avec son projet de ferme urbaine de spiruline, David Birgé-Cotte veut apporter des solutions au problème de la raréfaction des ressources en produisant sur place une alimentation saine et durable, capable d’alimenter les citadins tout en augmentant la résilience et l’autonomie des villes.

L’idée lui est venue alors qu’il travaillait sur un projet prospectif d’élaboration d’une ville autonome et neutre en émission carbone. En se penchant plus particulièrement sur la question de l’alimentation des citadins, David Birgé-Cotte découvre l’existence de la spiruline.

La micro-algue pourrait bien apporter une solution à l’alimentation des villes à condition d’être produite localement. Oui mais voilà, la petite algue ne pousse que dans une eau à 35 degrés. C’est la raison pour laquelle la spiruline consommée en Europe est importée de Chine où elle pousse dans des conditions pas toujours très optimales en termes de développement durable.

David Birgé-Cotte a donc imaginé un procédé de culture de la spiruline en cuves. Son objectif n’est pas de faire pousser de la spiruline pour la vendre mais de créer un ferme portative que les particuliers pourraient installer dans leur arrière cuisine afin d’avoir de la spiruline fraîche à volonté.

De la spiruline pour un monde meilleur

Cultiver une micro-algue en ville pour nourrir les citadins répond à au moins trois enjeux majeurs :

  • C’est une consommation durable, peu exigeante en ressources et qui peut se cultiver localement (c’est la finalité de la Spirulerie),
  • C’est une production qui peut aider les villes à devenir durables,
  • C’est un aliment naturel, sain et non transformé.

Etat des lieux : où en est la ferme de spiruline aujourd’hui ?

Le prototype construit par David Birgé-Cotte tourne depuis l’été et les premiers résultats sont encourageants.

Parti de deux petites fioles de 25 cl, David a créé une culture qu’il fait croître avec abnégation :

  • On met la spiruline dans l’eau chaude,
  • on remue,
  • on attend.
  • Quand le niveau de concentration de spiruline est adéquat : on dilue la culture,
  • on remue,
  • on attend….

Bientôt, David Birgé-Cotte atteindra une quantité de spiruline suffisante pour procéder à une première récolte.

Son objectif : travailler la spiruline en mode Top Chef afin de proposer des recettes originales et attrayantes.

C’est la condition sine qua non pour diffuser plus largement la spiruline en lui offrant une place sur nos tables. Car de l’aveu de David Birgé-Cotte, au naturel, la spiruline n’a pas beaucoup de goût. Cela dit, le tofu non plus ! Ce qui n’empêche pas ce steak végétal d’avoir conquis les palais occidentaux.

A propos du projet

La Spirulerie est incubé par Ticket for Change dans le cadre du Parcours Entrepreneurs 2018.

Site web : http://la-spirulerie.me/

Page facebook : https://www.facebook.com/spirulerie/

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Alexandre Faure
Ticket for Change Stories

French entrepreneur and impact journalist dedicated to : positive economy and global aging.