#HumansOfMovement #80

“J’ai découvert les colonies de vacances à l’âge de 6 ans. C’était une envie de mes parents de me faire vivre cette expérience. À l’époque, j’avais détesté ça — partir à l’aventure sans mes parents, je trouvais ça dur, même avec des amies avec moi. Quand j’ai eu 14 ans, j’ai demandé à retourner en colonie de vacances. Je suis partie avec mon cousin pour faire des sports aquatiques. J’aimais bien le mélange des milieux sociaux. A 17 ans, je suis repartie en colonie, cette fois-ci avec mon jeune frère. On sortait complètement de notre zone de confort pour rencontrer des personnes qui venaient de pleins d’horizons géographiques ou sociaux. C’est là qu’on a rencontré Rihane, un jeune homme Pakistanais qui était arrivé en France depuis pas longtemps. Je me souviens très bien. On faisait du trek dans la forêt en Corse, et j’avais très peur parce que mon frère était en difficulté. Il respirait à peine, il n’arrivait pas à continuer à marcher, et tout le monde s’en fichait, personne n’y prêtait attention. Il n’y a que Rihane qui est venu pour l’aider, il lui a pris son sac et l’a aidé à terminer cette étape. C’était le début d’une grande solidarité entre nous trois. On a gardé contact après. Aujourd’hui il est à la tête d’une entreprise de construction de bâtiment. Je suis super contente de le voir épanoui.

Mes expériences de colonies de vacances ont été parmi les moments les plus intéressants et heureux de ma vie. Partir seule, échanger avec des personnes jamais rencontrées auparavant, réaliser plein de choses qui n’auraient jamais été réalisées autrement… Cela crée des liens très particuliers, très forts. On plonge dans une forme d’inconnu, je trouve que ça modifie réellement le rapport qu’on a envers soi-même.”

Interview : Daouda Deme
#tellitdifferently

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