#HumansOfMovement #83

Tido — tell it differently !
Tido Media
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2 min readMay 5, 2021

“J’ai eu des parents assez incroyables. On était libres, on était livrés à nous même, on était dans la nature. Et par exemple quand un grand-parent mourait, il restait sur son lit de mort dans la salle à manger pendant 3 jours au moins. En Bretagne il y a une croyance qui dit que pour que l’âme s’élève il faut des prières de la famille, de l’entourage pour l’aider et ça dure 3 jours. Quand je vois que l’on cache la mort aux enfants, je trouve ça triste parce qu’elle fait partie de notre vie. Elle est déjà difficile à appréhender, donc si en plus on la cache aux enfants, ça veut dire qu’ils ne vont pas l’intégrer pendant leur jeunesse et qu’ils vont se prendre des baffes quand ils vont perdre un être cher. Pour nous, même si on nous demandait certainement d’être respectueux, la présence du mort à la maison, ne nous empêchait pas de faire des petites blagues. Le plus difficile pour nous était de voir les adultes pleurer. Mais c’est aussi important de voir que les adultes pleurent aussi. L’enfant se dit qu’il est faible s’il est seul à pleurer. Nous on ne réalisait pas vraiment la mort, on ne réalisait pas qu’on ne le verrait plus. On n’avait pas encore la conscience de la disparition définitive. Mais en voyant les adultes pleurer on se disait : « ça doit être grave ». Je me rappelle des lamentations. Je me rappelle de mon père qui était venu me réveiller avec les larmes aux yeux pour m’annoncer que ma grand-mère était morte. J’ai dit : « mais Papa tu pleures ? ». Et il m’a dit : « mais c’était ma maman ». A l’époque on n’expliquait pas en détail, ils s’appelaient juste grand-père, grand-mère. Je me rappelle de ce matin-là comme si c’était hier.”

Interview : Christine Noël
#tellitdifferently

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