La team de la Koncepterie

#acteursduchangement #27

Tido — tell it differently !
Tido Media
8 min readMar 3, 2019

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Sont réunies : Cécile et Charlotte (les deux co-fondatrices de la Koncepterie) accompagnées de Flore, Donatienne, Hélène et Emma. De gauche à droite : Flore, Emma, Cécile, Charlotte

Rachel (R) : “Présentez moi votre projet en quelques mots…”

“La Koncepterie est « la FabriK à expériences engagées » !

Notre cœur de métier est l’événementiel avec ce double impact qui est de sensibiliser le plus grand nombre au sujet du développement durable et de le faire de manière respectueuse. On a par exemple mis sur pied des journées team building avec un atelier autour des invendus alimentaires. Ce qui était préparé était ensuite distribué à des personnes ayant peu de ressources. On essaie de limiter l’impact de nos événements en triant les déchets, en utilisant le compost ou en réemployant du mobilier pour la scénographie plutôt que d’en racheter. Nous avons d’autres activités connexes : la création graphique, l’installation éphémère, le conseil et l’accompagnement.”

(R) : “Pourriez-vous vous présenter ?”

Flore (F) : “A la Koncepterie, nous faisons de l’événementiel mais aussi de la communication pour les événements qu’on organise. J’interviens à ce moment là, je réalise la création graphique depuis un peu plus d’un an et demi : pour les événements (affiches, flyers et quelques fois des logos) et pour l’agence. En outre, nous essayons de faire attention à notre propre communication afin qu’elle soit responsable, notamment à travers la manière dont nous imprimons, en utilisant du papier recyclé ou autre.”

Charlotte (Ch) : “J’ai co-fondé la Koncepterie il y a trois ans avec Cécile. Je m’occupe de la communication, du commercial, du concept et j’accompagne l’ensemble des « Koncoctrices » dans la réalisation des projets événementiels.”

Cécile (Cé) : Je suis co-fondatrice. À la base j’étais cheffe de projet événementiel mais désormais je me dédie exclusivement à la gestion de l’entreprise.”

Donatienne (D) : “Je suis cheffe de projet en production et spécialisée en RSE. Auparavant j’étais freelance, j’ai travaillé sur plusieurs gros événements et pour des petites agences engagées. Mon objectif est d’intégrer les principes de développement durable dans l’organisation des événements à la fois sur le fond et sur la forme. Je fais également du conseil. Je suis détachée sur certaines structures où nous co-construisons leurs événements dans cette optique.”

Hélène (H) : “Je suis cheffe de projet événementiel. Je travaillais précédemment pour une organisation humanitaire sur des projets de distribution d’urgence dans des pays en crise et d’influence auprès des instances gouvernementales.”

Emma (E) : “Je suis alternante, je prépare un Master événementiel et relations publiques. Je m’occupe à la fois de l’événementiel (concept, proposition…) et du community management (Facebook, LinkedIn). Je gère aussi la location de pop-up stores sur des parcs d’affaire. En d’autres termes, je trouve des structures qui viennent les occuper pendant une ou deux semaines.”

F : “Il manque Candice, qui est en charge de la production. C’est notre « Koncoctrice » tout terrain (rires).”

(de gauche à droite) : Candice, Flore, Charlotte, Hélène, Cécile, Emma, Donatienne

R : “Les entreprises viennent-elles vers vous ou devez-vous les solliciter ?”

Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas vraiment eu besoin de démarcher. La Koncepterie est née non pas parce qu’on s’est dit qu’on allait créer une société mais parce qu’on a eu des demandes. Nous ne l’avons fait qu’à l’occasion du salon Produrable (ndlr : rendez-vous européen des acteurs et des Solutions de l’Economie Durable) où tous les visiteurs sont notre cœur de cible. D’ailleurs, nous commençons seulement à travailler sur une stratégie commerciale.

R : Comment en êtes-vous venu à faire cela ?

Ch : “Tout a commencé aux Alchimistes, l’école des associations et des entrepreneurs sociaux, dont j’étais la chargée de communication. Cette association faisait monter en compétences les porteurs de projets, les entrepreneurs sociaux, les grandes et petites associations sur des sujets clés : marketing, communication, finance… Y étaient donnés des cours pratiques du soir. J’avais un parcours tourné vers l’événementiel et j’ai donc axé mes outils dans cette dynamique. C’est ainsi que nous avons organisé le lancement des Alchimistes à l’Atelier Ile-de-France.”

Cé : “Pour ma part, j’étais cheffe de projet événementiel dans une agence parisienne. Je ne me reconnaissais pas dans les valeurs de cette entreprise, et j’ai décidé de quitter mon emploi pour retrouver du sens dans mon travail. J’ai profité de cette période pour faire du bénévolat. J’ai alors fait la rencontre de Charlotte et des Alchimistes. Ensemble, nous avons organisé plusieurs événements. Nous avons rapidement commencé à avoir des demandes externes.”

Ch : “Nous sommes complémentaires. Cécile avait envie d’avoir un impact dans le cadre de l’organisation de son événement (tri et réduction des déchets) tandis que j’attachais une importance toute particulière au contenu (activités qui sensibilisent et qui soutiennent les associations). L’alliance des deux à donné naissance à la Koncepterie.”

Cé : “Nous avons bénéficié au départ du soutien des Alchimistes afin de tester notre concept avant de monter notre propre structure. Au bout d’un an, nous avons intégré la BGE en format incubation sur huit mois. Nous avons eu un parcours de formation sur toutes les fonctions support de l’entreprise et sur l’aide à la gestion. D’autre part, nous avions un coach qui nous recevait une fois par mois et qui nous mettait en relation avec de potentiels clients. Puis, nous avons intégré les Chaudronneries, une résidence d’économie sociale et sociétale, axée sur des porteurs de projets ayant un impact. Enfin, nous avons rejoint le comptoir de Montreuil en septembre 2018 où nous recevons un accompagnement sur le développement : mentoring, accompagnement et locaux.”

R : “Comment entrez-vous en contact avec vos prestataires ?”

Nous devions organiser l’événement « Est’ploration positive » à la mairie de Montreuil en partenariat avec la communauté de communes Est Ensemble. C’était un salon tourné vers l’économie sociale et solidaire (ESS) sur deux jours : une journée pour les professionnels et une autre grand public. Nous avons du trouver une soixantaine d’exposants qui étaient des structures de l’ESS. C’est devenu notre base de partenaires pour nos événements. Après, le fait d’être né aux Grands Voisins nous a permis d’être au cœur d’un système porteur de sens. Nous avons développé notre réseau assez rapidement et nous avons profité du bouche-à-oreille. Certains sont venus vers nous. C’est un milieu assez bienveillant, on se recommande les uns les autres.

R : “Qu’est-ce que vous voudriez changer dans la société ?”

Nous plantons des graines pour prouver que c’est possible, on peut agir pour limiter notre impact environnemental. Cela permet de générer des déclics.

Nous espérons mettre en évidence que pleins de petits changements dans son quotidien peuvent permettre de s’engager.

Nous sommes un catalyseur : nous souhaitons illustrer le développement durable, montrer comment y prendre part, quelles sont les structures qui co-construisent un monde plus responsable. Nous voulons apporter notre pierre à l’édifice. Notre objectif est aussi de soutenir les associations à travers nos événements, en les faisant intervenir comme prestataires afin qu’elles diversifient leur modèle économique et qu’elles soient moins dépendantes des subventions. Par ailleurs, nous créons des emplois dans une entreprise où il fait bon vivre. Nous avons ainsi pu embaucher plusieurs personnes au cours des derniers mois. Au début, nous travaillions avec des stagiaires et des services civiques, qui sont encore avec nous (ndlr : Flore). Aujourd’hui, nous sommes sept.”

R : “Qu’est-ce que cela vous apporte ?”

Nous avons bien fait de continuer à croire en nos idées malgré des années difficiles. Nous avons prouvé que l’événementiel solidaire fonctionne. C’est une source de motivation, et nous savons pourquoi nous travaillons. Et il y a une vraie reconnaissance du travail fourni. C’est aussi une question de cohérence. Il ne s’agit pas de faire un travail alimentaire mais plutôt d’avoir un impact à travers ce que l’on fait. Nous voulons regarder les générations générations en nous disant que nous avons essayé de faire changer les modes de consommation. D’un point de vue personnel, nous notons toutes une évolution dans nos parcours au niveau alimentaire et de nos actes d’achat. Certaines d’entre nous sont devenues végétariennes, nous faisons notre possible pour tendre vers le zéro déchet. Il y a une dynamique collective au sein de la Koncepterie où chacune se porte vers cela. Quand nous en avons la possibilité, nous adoptons des solutions parfois plus coûteuses mais surtout plus vertueuses, en changeant notre fournisseur d’énergie ou en passant aux couches lavables par exemple.

R : “Pourriez-vous me décrire un aspect génial de l’avenir souhaitable ?”

D : “J’ai lancé mon tiers-lieu et j’espère que d’ici quelques années nous n’aurons plus besoin d’utiliser des critères RSE et que ce soit devenu un automatisme.”

Ch : “J’envisage une évolution de la Koncepterie en régions avec des antennes locales et je pense à d’autres formes d’emploi que le salariat. Pour ma part, je me vois évoluer en milieu rural dans un projet alternatif.”

F : “Je me projette aussi en province, peut-être en Auvergne, ma région d’origine, mais plutôt autour d’une activité créative, le graphisme ou la photographie.”

H : “J’aimerais que mes vies professionnelle et personnelle soient en totale cohérence. Et j’ai l’impression que d’avoir rejoint la Koncepterie m’a permis d’aller dans ce sens. J’avais envie de revenir à un management participatif, de donner de l’impact à mes projets. Pour moi, nous avons tendance à le perdre de vue dans les grosses structures.”

Ch : “Les études montrent que pour garder cette approche, une entreprise ne doit pas dépasser les 150 personnes. Après, cela devient difficile de se connaître les uns et les autres. Au delà, il est préférable de dupliquer le modèle plutôt que de poursuivre un accroissement en interne.”

E : “J’ai pour projet de monter une agence de wedding planner avec deux axes : un axe d’organisation de mariages responsables et un axe de développement personnel.”

R : “Vous considérez-vous comme des « Kréatrices » de rencontres ?”

On nous contacte beaucoup pour de la mise en relation ou pour nous demander les coordonnées de traiteurs ou d’autres prestataires. C’est aussi en partageant que cela revient. Il faut cultiver sa chance, aller vers les autres et le changement, ne pas rester dans sa zone de confort.

R : Qui, selon vous, devrait être le sujet de notre prochain portrait ?

Meet My Mama, les Cuistots Migrateurs, le Récho, Eat&Meet Bus. Il y a également Food2rue, un projet monté par Gauthier que nous avons rencontré aux Grands Voisins. La nourriture revient régulièrement, c’est universel. Et en dehors du fooding, il y a Quatorze.cc, un collectif d’architectes qui travaillent sur des projets éphémères ou de longue durée avec un esprit de recyclage, de réutilisation et d’intégration des différents publics dans leurs projets. Ils ont réhabilité les bidonvilles des Murs à Pêches de Montreuil. Ils font aussi de la concertation pour les places des Fêtes et Gambetta et ils participent aux rénovations. Il y a également les petites rivières qui, comme nous, sont en lien avec d’autres structures. En outre, si on parle d’insertion, on peut citer Carton plein, le label Emmaüs — une boutique en ligne — et la cravate solidaire bien sûr !

Signé : Rachel Priest

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Média collaboratif où se retrouvent des histoires sur l’asile qu’on n’a pas l’habitude d’entendre …