Comment je me suis fait Closer par ma fille de 3 ans

Valentin Quittot
Tiller
Published in
4 min readMar 14, 2017

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J’ai réalisé que les enfants étaient des sales extraordinaires un samedi matin.

Il était 7h j’étais avec ma fille qui avait déjà réussi un premier tour de force : elle m’avait imposé son horaire. 7h un samedi matin, c’est tôt, trop tôt. Si elle m’avait gentiment posé la question, je lui aurais simplement répondu que 12h m’aurait d’avantage convenu mais elle ne m’a pas laissé le choix.

Je lui demande donc ce qu’elle veut prendre au petit-déjeuner, et là, avec le plus grand naturel du monde, elle me répond :

« Des pâtes à la bolognaise !! »

Pour être franc, je ne m’attendais absolument pas à cette réponse. Je ne voudrais pas avoir l’air de me répéter mais on est samedi matin (et les vendredis soir chez Tiller sont festifs), il est 7h, je viens de me lever (contre mon gré) et je n’ai aucune envie de préparer quoi que ce soit hormis un bol de lait au chocolat et des tartines.

Je l’invite donc à reformuler sa demande en espérant avoir une réponse plus «classique», malheureusement, elle me répond avec le même flegme :

« Des pâtes à la bolognaise »

Elle est a priori convaincue de son envie de pâtes bolo au petit-dej’ (c’est à ce demander qui est sorti hier soir), je lui explique malgré tout que ce n’est pas l’heure de manger des pâtes.

Mais ça ne s’arrête pas là (et si ça avait été le cas je n’en aurais peut-être pas fait un article), du haut de ses 80 cm, elle me demande :

« Pourquoi ? »

Mais comment ça pourquoi ? Parce que le matin on mange un petit-dej’, du lait au chocolat et des tartines, c’est bien du lait et des tartines, regarde j’ai du Nesquik…

« Pourquoi ? »

Ok ça va pas être simple, je tente donc le très classique mais efficace, parce que c’est comme ça !

« Pourquoi c’est comme ça ? »

Evidemment, sans succès.

Bon faut que je me sorte de là, j’aime pas faire ça mais là je suis dans une impasse donc on va tenter le mensonge ! Après tout, si je lui dit qu’il n’y a plus de pâtes, ça règle le problème.

« On va au magasin ? »

Ah ah bien essayé mais il est 7h et les magasins sont fermés.

« Mais moi je veux des pâtes !! »

Aie !! On y est, le moment du caprice pendant lequel elle pleure et se roule par terre, je laisserai bien faire mais sa mère dort et c’est à son tour de faire la grasse mat.

D’un point de vu stratégique, il vaut mieux faire les pâtes, c’est fini, je me suis fait Closer !!

Je la regarde se régaler un peu amusée par la situation et je me demande comment une si petite chose a obtenu se qu’elle voulait de moi.

Et la réponse est un peu plus complexe qu’un simple caprice d’enfant, elle a fait ce que tout Sales doit faire avec ses clients .

Elle a fait preuve de directivité en m’imposant son heure.

Elle a répondu par une question à mes objections.

Elle n’a pas fait preuve d’une empathie débordante au moment de Closer, je n’avais pas envie de faire des pâtes et oui j’aurais apprécié qu’elle me dise « c’est pas grave papa, tu me les feras ce midi », mais en même temps, je ne lui ai jamais dit franchement que j’avais la flemme donc elle a bien joué son coup en ne me laissant pas le choix et en ne se laissant pas amadouer par mes yeux doux quand je lui ai proposé du Nesquick.

Elle a proposé des solutions à mes objections, à mes fausses objections, plus précisément.

Et elle a su mettre la pression au bon moment pour que je prenne ma décision, j’avais le choix, la laissé pleurer ou faire les pâtes mais il fallait que je prenne une décision.

Bref, quand je fais le bilan de cette courte négociation avec ma fille, je réalise que les enfants ont tous d’excellents réflexes de Sales, on les perd en grandissant à force de vouloir trop complexifier nos échanges avec nos clients.

La vente c’est simple, même un enfant peut le faire.

Valentin, Head of Sales Tiller

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