Chers confrères,

TogeZer
TogeZer
Published in
8 min readApr 24, 2018

--

Togezer, with the french accent, est le résultat d’une expérience terrain passionnante (15 ans de réceptif Amérique latine) mêlée à un sérieux séjour dans les tranchées du digital (10 ans), menée non pas par goût de la chose informatique mais parce-qu’imposée par notre époque. En discothèque, la carte de visite « aventurier danseur de salsa » a toujours eu plus de succès que celle d’ingénieur informaticien.

Fabrice, ex sun-surfer.

Mais internet & la techno ont permis à ma génération de voyageurs de se lancer dans le métier à partir d’un sac à dos, d’un vieux 4x4 invincible et d’un ordinateur équipé windows 98.

En ce début 2018, nous avons rassemblé au sein de la Togezer une formidable tribu de réceptifs de confiance, compétents et indépendants. Ils nous payent 100 euros/mois pour nous permettre de poursuivre notre mission et de vous proposer des services gratuits sur notre plateforme.

Ils sont réunis et accessibles sur la plateforme Togezer, résolument dédiée au voyage sur mesure (FIT) ou très thématique (GIR) en mettant en relation directe le producteur local et l’agent de voyage, gratuitement, oui, GRATUITEMENT.

Dans slate.fr, on lisait récemment:

« Le principal héritage d’Uber sera peut-être le concept d’ubérisation lui-même. Si le terme est souvent utilisé à tort et à travers, il décrit en toute rigueur le phénomène par lequel des entreprises établies sont concurrencées par des plateformes numériques mettant en relation des prestataires et des clients qui s’évaluent mutuellement. »

Nous vivons une époque déroutante, qui évolue sans cesse et très vite. Il faut toujours s’adapter, en prenant le risque de se disperser ou d’aller nul part à force de changer de direction.

Nous voyons aussi des guides, des hôtels, des réceptifs, des agences de voyage, des TO, des plateformes et parfois c’est la même chose, en mode survie, en train de se réinventer pendant que d’autres se posent quotidiennement la question: « TravelTruc, c’est mon partenaire, mon presta ou mon concurrent ? » Beaucoup partagent aussi le sentiment que les américains et autres chinois finiront par nous manger tout cru, nous autres gaulois, et que la bataille est perdue… c’est fini, il ne reste plus qu’à acheter des adwords et à payer un voyage à un bloggeur pour qu’il nous envoie ses selfies depuis une plage paradisiaque…

Le village des irréductibles face aux GAFA

Attendons un peu avant de tirer les rideaux, nous ne sommes peut-être pas seulement destinés à nous taper dessus tout en engraissant Google et Facebook.

Notre espoir à nous, c’est que l’on ne peut pas acheter ni coder un réseau humain basé sur la confiance; le numérique peut être au service de notre vocation&passion: organiser les voyages des autres.

Mais têtus comme un réceptif, nous tardons à réussir notre pari (et nos caisses sont vides), car avons compris tard pourquoi les agences ne travaillent pas en direct avec le producteur local. On vous rassure, c’est dorénavant assimilé ! Dites nous si on se trompe…

Le marché est encore traditionnel, les paiements à 10000 km font légitimement peur, la gestion bancaire est complexe, le contexte est friand de toujours plus de garanties, de responsabilités et d’assurances. La législation peine à suivre le rythme de l’évolution des pratiques qui avance à la vitesse du web. Aussi, les habitudes sont tenaces, l’inertie au changement réelle, tout cela concourt à réduire encore un peu des marges financières et de manœuvre. Aussi, et c’est important, un agent de voyage ne peut raisonnablement s’adapter à 100 manières pour 100 destinations. On ne peut être expert de 100 destinations, non plus être expert d’une seule destination, car c’est se préparer à changer de métier.

Au final, les agences de voyages rechignent à passer en direct avec les réceptifs (ou à la marge pour les marginaux, y en a aussi).

Les agences passent donc majoritairement par des TO qui prennent entre 12 et 25% de commission, commission minime quant il s’agit de financer un plateau d’experts voyage, un bureau, une licence, une image de marque, etc. Bien souvent, l’agent ne fait que “passer les plats” entre le réceptif et le pax final. Sitôt dit, sitôt je dis le contraire car le TO classique reste fort car il garantit la prestation, « normalise » les réceptifs, centralise les paiements, respecte la loi, paye des taxes et ainsi justifie bien évidemment sa marge qui ne lui permettra cependant pas de voler en first class (mais en classe éco lors d’un FAME trip).

Il faut ainsi se réinventer pour survivre. Et vite. Et si c’était tant mieux ?

Et pourtant… je reviens de vacances familiales à Dubaï et qu’est ce que j’ai fait ? Après avoir acheté nos vols sur une plateforme en 10 minutes chrono, et une poignée de nuitées en promo sur un autre site, on est arrivés à Dubai, et on a pris un taxi local à l’aéroport. Pour le reste ? des excursions achetées sur place via une plateforme américaine. Et ce furent de superbes vacances, sans s’emmerder, libres comme un vent chaud du désert. En somme, « Faites ce que je dis, pas ce que je fais »

Alors à quoi servent les réceptifs, les agences de voyage, les tour-opérateurs, les experts voyage, tous court-circuités en quelques clicks ?

Je pense que notre survie dépend de notre capacité à travailler ensemble pour produire du sens au voyage, autrement dit la plus plus-value qui justifiera notre travail et même notre existence. Le temps des intermédiaires est révolu ! Le rôle de l’agent de voyage est d’établir une relation de confiance avec le voyageur, de le connaitre, et de déterminer les raisons de son voyage, tout en revendiquant sa vision du voyage. On ne peut raisonnablement demander à un supposé expert voyage à Angers d’être en mesure de créer un voyage sur mesure au Pérou alors qu’il y a passé 10 jours il y a 3 ans… Pour cela, il a besoin de l’expert terrain, le réceptif dont le travail, la vocation, justement, est d’assembler des services qui, ensemble, créeront une histoire à raconter, pertinente au regard de la demande et du profil du voyageur. Entre les deux, il faut un acteur techno capable de fluidifier l’ensemble et de répondre aux contraintes légales et aux exigences d’assurance, de sécurité, et de garanties. Et de faire tout cela très vite, emballage design cadeau, sans s’emballer non plus sur sa marge (Togezer vous propose une marge soit de 0%, soit de 5%). Un gros réseau d’agences nous a donc demandé de convertir Togezer en un TO. Très réticent à cette idée au départ (c’est un peu comme passer de l’OM au PSG), nous avons vite admis que c’était inévitable. Puis nécessaire. Puis une évidence. Et cela nous a permis de mettre des mots sur Togezer.

Togezer, c’est le TO des réceptifs-du-bout-du-monde.

Togezer est immatriculé Atout France depuis le 12 mars 2018 , garanti par l’APST et par une assurance de responsabilité civile professionnelle.

Togezer pourquoi ?

Tout a commencé pour moi à 20 ans, par une première aventure au Maroc. Mon rêve était inscrit dans une rubrique « les bons plans » d’un guide du routard: « allez manger un tajine flambé au pastis chez Michel, qui a monté son restaurant à Marrakech, il vous donnera de précieux conseils et vous dévoilera peut-être, après 3 narguilés, ses secrets des alentours ».

A 20 ans, on est le roi du monde, et je me rêvais en Paul Emile Victor et pourquoi pas, un jour, moi aussi, figurer dans le guide du routard, section « bon plans » de Vladivostok, la consécration absolue ! Puis, les années passant, toujours trop vite, on fait sa propre révolution copernicienne. On se rend compte qu’on n’est pas le centre du monde mais qu’on en fait partie… et que le mieux, le plus riche, ce sont les autres, et que le principal sens du voyage, c’est l’altérité.

J’ai monté un réseau de réceptifs (terra group) avec aujourd’hui 20 associés-amis, conçu un software pour le voyage-sur-mesure (toogo — 7 années de tranchées) qui équipe aujourd’hui des dizaines de réceptifs puis nous avons monté Togezer avec l’ami Thomas Loubert et quelques autres.

Mais pourquoi donc cette activité frénétique au lieu d’aller simplement courir dans les bois et profiter de la vie?

Parce-que le monde du voyage est fabuleux et regorge de personnages pleins d’histoires à raconter. Bienvenue dans le monde merveilleux des togezer… de tous ces gens qui ont d’abord commencé par poser leurs valises par amour de l’aventure avant d’en vivre.

Piochés au hasard de ma mémoire: Nicolas Honoré, réceptif Namibie, qui connait le prénom et dont on connait le prénom dans toutes les incongrues stations essences du désert du Kalahari… il n’a même pas besoin de payer son plein, il a un compte !

Julie Veillette, avocate pendant 5 ans sur le procès du génocide rwandais, tombée amoureuse d’un Masai venu la rejoindre à New York lors d’une épopée digne d’un indien dans la ville. Aujourd’hui, Julie est réceptif au Kenya.

Les Shantis Boys passés à la maison il y a 15 jours avant de partir pour une retraite de 7 jours (le truc ou tu ne parles à personne pendant une semaine…), tombés dans le métier par passion pour l’Inde et la méditation.

Ceux là n’ont rien à voir avec Rico le chilien, superguide, 100 traversées du salar d’Uyuni au compteur ou de Tyby jedi, le motard du Yucatan, cheveux au vent et bandana poussiéreux méticuleusement noué autour du coup.

Même chose du coté des vendeurs.

Eric and the trips, 20 ans de vie d’ingénieur avant de tout balancer par dessus bord et de monter son petit TO.

Les gars de chez Evaneos rencontrés quand ils n’étaient rien sinon persuadés qu’ils allaient réussir, ou encore Fatima Faivre, une femme de chez moi, la Lorraine, réseau Prêt-à-Partir, qui montre que l’esprit d’aventure n’est pas une question de kilomètres. L’industrie du tourisme n’est pas connue pour ses salaires, il s’agit d’autre chose.

Du haut de mes 48 ans fêtés aujourd’hui, je mesure la chance que j’ai d’appartenir à cette industrie qui me permet de croire que je suis encore jeune et qu’un jour, peut-être, si les vents sont favorables, alors j’aurai mon nom inscrit dans le guide du routard, ou encore mieux, que j’aurai participé activement à faire perdurer et évoluer un métier utile et important, celui de concevoir le voyage des autres qui bossent toute l’année et qui rêvent, comme moi, de croire qu’ils sont aussi, un peu, Paul Emile Victor.

Il s’agit de refuser de participer à une industrie qui consiste parfois à déverser des Chinois sur les Champs Elysées pour acheter des parfums qui sont fabriqués en Chine, avouons sans peine que c’est ridicule tout en étant un gâchis de ressources.

Ce genre de choses est l’aboutissement du tout-pognon. A quoi mènera le tout-numérique ?

Le voyage est polluant alors à nous de faire en sorte qu’il ait un sens: la rencontre, l’altérité, la quête, le repos, la découverte, le partage, l’amour parfois (et oui, c’est beau… ).

Allez ! Final à l’américaine!

Come on Togezer!

ALEA JACTA EST.

--

--