#02 Comment perçoit-on l’avenir quand on est étudiant ?

[Baromètre Unly 2019]

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Unly.org
5 min readNov 21, 2019

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Une forte espérance d’ascension sociale 💡

“Il faut faire des études pour trouver un bon job et bien gagner sa vie”.

Dans notre culture, l’Éducation est perçue comme l’un des principaux vecteurs d’ascension sociale.
Nous nous sommes intéressés aux ressentis des étudiants, à la place qu’occupent leurs études supérieures dans leurs projets d’ascension sociale, et à leurs espérances vis à vis de leur future situation.

Source : Baromètre Unly 2019

Dans l’ensemble, les étudiants sont plutôt optimistes vis à vis de l’avenir : 47% pensent que leur avenir sera meilleur que celui de leurs parents et 42% pensent qu’il sera au moins équivalent. Assez logiquement, ce sont les étudiants issus des CSP les plus modestes qui ont le plus d’espoir d’améliorer leur niveau de vie par rapport à celui de leurs parents.

Issue d’une classe sociale populaire, j’ai toujours voulu démontrer que ce n’est pas parce qu’on part avec moins de chances au départ, qu’on ne peut pas poursuivre des études supérieures dans les grandes écoles.

Noélie, étudiante en école de commerce 🎓

De lourdes conséquences de la précarité 🔎

Le financement est la première cause de décrochage scolaire dans le supérieur : 1 étudiant sur 5 a déjà envisagé d’arrêter ses études par manque de moyens financiers.

Source : Baromètre Unly 2019

Alors que les étudiants issus de milieux modestes sont généralement optimistes vis à vis de leur situation en sortie d’études, leurs espoirs peuvent être rapidement rattrapés par la précarité de la situation qui est la leur tant qu’ils sont en formation. Le coût important des études, qui ne comprend pas que les frais de scolarité mais aussi les frais de vie (logement, déplacements, alimentation, soins…) peuvent placer l’étudiant dans une situation très précaire au quotidien.

Les difficultés financières quotidiennes pèsent sur les conditions d’apprentissage des étudiants : 20% d’entre eux vont jusqu’à remettre en question la poursuite de leurs études.

Contrairement à l’idée reçue, le décrochage pour raison financière n’est pas uniquement lié aux frais de scolarité. Les universités, pour la plupart quasi gratuites, disposent d’un risque de décrochage au dessus de la moyenne avec 22% de leurs étudiants. Sans surprise ce sont les étudiants des classes sociales les plus modestes qui présentent le plus fort risque.

Passionnée de graphisme, j’ai du arrêter subitement ma formation après la première année pour des raisons financières, dues au coût conséquent de l’école. Je suis en ce moment en année de césure pour travailler et tenter de financer l’année suivante.

Joyce, étudiante en design 🎓

Le financement de l’avenir 🔭

À moyen terme, les étudiants vivent dans l’incertitude concernant le financement de leurs études : 60% des étudiants issus de CSP populaires déclarent ne pas avoir de solution de financement pour l’année à venir. Près d’un étudiant sur deux n’anticipe pas le financement de sa formation d’une année sur l’autre ou ne parvient pas à sécuriser les fonds nécessaires pour financer plusieurs années à la fois.

Mes parents ne peuvent plus subvenir à mes besoins et je dois financer seule mes frais d’inscription à la faculté la prochaine rentrée

Ombeline, étudiante en droit international 🎓

La confiance en l’insertion professionnelle 💼

L’indice de confiance national des étudiants en leurs chances d’insertion professionnelle est de 60,3%

Source : Baromètre Unly 2019

Plus le niveau de diplôme visé est élevé, plus les étudiants sont confiants, ce qui est très corrélé à l’employabilité réelle. En revanche, ce niveau de confiance est hétérogène en fonction des origines sociales des étudiants. L’indice de confiance des étudiants issus de familles d’ouvriers est en moyenne 12 points plus pessimiste que celui des étudiants dont les parents sont cadres. Cet écart de confiance se retrouve dans l’ensemble des filières et des niveaux de diplôme visés.

On note qu’un étudiant issu d’un milieu plus modeste anticipe un démarrage dans la vie active plus long que ses camarades. Au moment de l’insertion professionnelle, le contexte familial d’un étudiant peut jouer en sa faveur ou en sa défaveur. Les étudiants ont conscience que le réseau et la connaissance du secteur professionnel visé sont des avantages décisifs pour le démarrage dans la vie active. Les étudiants d’origine sociale modeste doivent une nouvelle fois fournir plus d’efforts pour prétendre aux mêmes chances de réussite.

L’influence des statistiques d’insertion 📊

Selon les statistiques communiquées par les établissements, 90% des diplômés d’une grande école de commerce ou d’ingénieur trouvent leur premier emploi en moins de 6 mois.

Seuls 44% des étudiants s’intéressent aux statistiques d’insertion de leur formation et se basent sur ce critère pour effectuer leur choix de cursus. De manière générale, peu d’étudiants sont renseignés sur les débouchés de leur formation. C’est la mission des établissements de communiquer sur les possibilités d’insertion et de créer des liens avec les entreprises pour construire des passerelles plus solides vers l’emploi. Actuellement les établissements et les entreprises fonctionnent en parallèle en communiquant peu : il en résulte trop peu de liens entre ces deux secteurs.

Ainsi à diplôme équivalent, au moment de l’accès à l’emploi, l’écart se creuse avec les étudiants qui, de part leurs origines sociales, sont les plus éloignés du secteur professionnel qu’ils visent.

👉 Pour en savoir plus sur l’égalité des chances dans l’éducation supérieure, rendez-vous jeudi prochain pour un nouveau chapitre détaillé ou bien téléchargez le dossier complet de Unly.

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