#03 Précarité étudiante : une réalité financière problématique
Contrairement aux idées reçues, les étudiants qui doivent s’acquitter de leurs frais de scolarité ne sont pas les seuls concernés par les difficultés financières.
Dans le coût de la scolarité, il faut aussi prendre en compte les frais de logement, de vie courante, de déplacements, les départs à l’étranger… Ainsi, on retrouve une part plus élevée d’étudiants en situation de précarité financière dans les universités, qui n’appliquent pourtant pas de frais de scolarité.
Le budget étudiant ⚖️
L’arrivée dans la vie étudiante est une étape importante d’émancipation vis à vis des parents. Son budget est directement impacté par de nouvelles dépenses (logement, transports, nourriture…).
En moyenne, cette somme provient de la famille, les revenus d’activité et les aides sociales. La répartition entre les différents types de ressources varie fortement en fonction du contexte familial de l’étudiant.
Pour les étudiants de familles aisées, la part du budget provenant de la famille avoisine les 40%. Pour les CSP modestes c’est moins de 10%, compensé par des bourses (qui représentent en moyenne 66% des ressources mensuelles).
En France, 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté.
Si quelqu’un pense que la précarité étudiante est un mythe, je l’invite bien gentiment à venir prendre ma place
Lara, étudiante en école de commerce 🎓
Les étudiants issus de familles modestes ont un budget mensuel inférieur d’au moins 10% à celui des autres étudiants. L’écart entre leurs ressources mensuelles et celles des étudiants dont les parents sont cadres monte à plus de 20%. Un enfant d’ouvrier dispose en moyenne de 225€ de moins de budget par mois qu’un enfant de cadre. Cela sans prendre en compte tous les avantages et financements directs en provenance de la famille qui ne transitent pas par le compte de l’étudiant et n’ont donc pas été mentionnés dans les témoignages des étudiants.
On constate de tels écarts de conditions de vie, malgré l’intervention de l’Etat pour compenser les plus petits budgets par les aides sociales versées par le CROUS.
Un inconfort financier ressenti
Nous nous sommes intéressés au ressenti des étudiants sur leur situation financière quotidienne : 6 sur 10 jugent leur situation plutôt tendue.
Les étudiants issus de CSP modestes sont ceux qui sont le plus exposés à la précarité.
La précarité financière est directement ressentie par 1 étudiant sur 2, qui s’estime non suffisant financièrement. Parmi les étudiants de CSP modestes, 2 sur 3 n’ont pas de quoi vivre sans se priver. Les étudiants issus de CSP aisées s’en sortent 2 fois mieux financièrement que les étudiants de CSP modestes.
Les privations
À cause de sa situation financière quotidienne :
- 1 étudiant sur 3 a déjà renoncé à un besoin primaire (nourriture ou soin). C’est presque 1 sur 2 chez les CSP modestes (44%).
- 1 étudiant sur 5 a déjà envisagé d’arrêter ses études.
Durant les études, l’argent pèse également sur les conditions d’apprentissage : 4 étudiants sur 10 issus de CSP modestes se privent d’une activité en lien avec les études, ou d’activités en lien avec leur intégration dans l’établissement (stage intéressant mais peu rémunéré, départ à l’étranger, participation aux évènements du bureau des élèves…).
En hiver, j’ai déjà dû choisir entre me chauffer et me nourrir pendant mes révisions de partiels.
Alexia, étudiante en langues étrangères appliquées 🎓
👉 Pour en savoir plus sur l’égalité des chances dans l’éducation supérieure, rendez-vous jeudi prochain pour un nouveau chapitre détaillé ou bien téléchargez le dossier complet de Unly.
